(En réaction au texte «L'éducation à la sexualité: un bagage pour la vie» du Dr Alain Poirier)

(En réaction au texte «L'éducation à la sexualité: un bagage pour la vie» du Dr Alain Poirier)

Quelle heureuse et rassurante nouvelle! M. Poirier, directeur national de Santé publique, nous indique que son ministère travaille activement sur le retour du cours d'éducation sexuelle. Le gouvernement vient enfin de tendre l'oreille aux recommandations des intervenants du milieu de la santé et de l'éducation. Après 10 ans, mieux vaux tard que jamais. En effet, c'est en 2001 que le cours de Formation Professionnel et Social (FPS) a été délaissé. À cet égard, le retrait du cours de FPS, au sein duquel s'inséraient les cours d'éducation sexuelle, a eu des effets négatifs. Ce retrait serait, par exemple, en partie responsable du nombre croissant d'infections transmissibles sexuellement (ITS) chez les adolescents qu'on observe au Québec depuis quelques années.

Certains avancent que l'éducation sexuelle est avant tout une tâche qui incombe aux parents et que la réintroduction de l'éducation sexuelle revient à déresponsabiliser ceux-ci. Rappelons que l'éducation sexuelle des jeunes est une entreprise collective avant tout. Évidemment, chaque famille a ses propres valeurs et sa façon d'entrevoir la sexualité, mais la réalité est la suivante: il n'est pas toujours aisé pour les parents d'aborder la question de la sexualité avec leurs enfants. Certains sont mal outillés ou bien sont mal à l'aise face au sujet. De la sorte, l'école devient un bon complément à l'éducation sexuelle reçu à la maison. Dans le cas du futur cours en milieu scolaire, l'intervenant ou l'enseignant aura à jouer un rôle de premier plan. Bien sûr, il ne faut pas que cette tâche considérable soit assignée à n'importe qui. Les dérapages déontologiques du passé doivent être évités. Les individus en charge seront, nous l'espérons, dûment formés et qualifiés. Quant à la future forme que prendra le cours, souhaitons que celle-ci ne cherchera pas à uniformiser les pensées ou à banaliser la sexualité, mais s'emploiera à ce que chaque jeune puisse développer une identité sexuelle harmonieuse.

Étienne Boudou-Laforce, Québec