(Rome) L’Italie souligne lundi le cinquième anniversaire de l’effondrement du pont de Gênes (Nord-Ouest), qui avait fait 43 morts en août 2018, avec une cérémonie sur place et des messages des principaux dirigeants politiques.

« Une catastrophe aussi grave qu’inacceptable », a estimé dans son message le président de la République Sergio Mattarella.

« Le temps qui passe n’atténue pas la responsabilité de ce qui s’est produit », a-t-il ajouté, demandant que la justice établisse « définitivement les circonstances, les culpabilités, les dysfonctionnements et les omissions » des personnes et entreprises impliquées dans cette tragédie.

Le tribunal de Gênes a renvoyé 59 personnes devant la justice en avril 2022. Environ 170 témoins ont été entendus depuis le début du procès, avec plus de 80 audiences tenues, mais le verdict en première instance n’est pas attendu avant 2024.

PHOTO VALERY HACHE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Il avait également décidé que la société autoroutière Autostrade per l’Italia (ASPI), gestionnaire de ce pont, et la société d’ingénierie Spea, qui appartenaient toutes deux à l’époque au groupe Atlantia détenu par la famille Benetton, devaient payer à l’État 29 millions d’euros dans le cadre d’un accord à l’amiable conclu entre le parquet et ces deux sociétés.  

« Il y a encore tant de questions posées par cette tragédie qui sont restées sans réponse. La colère, la douleur, la soif de justice des familles des victimes sont des sentiments sacro-saints et qui méritent notre respect », a pour sa part écrit dans un message Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement.

Le 14 août 2018, le pont autoroutier Morandi, situé sur un axe essentiel pour les échanges entre le sud et le nord de l’Italie, s’était écroulé, entraînant dans sa chute des dizaines de véhicules.

La tragédie avait mis en lumière le mauvais état des routes, ponts et voies ferrées en Italie, où les infrastructures pâtissent d’un déficit chronique d’entretien et d’investissement.