(Kyiv) Des bombardements russes sur Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont fait dimanche au moins trois morts et six blessés, a dénoncé le président Volodymyr Zelensky, tandis qu’une frappe russe le même jour à Kharkiv (est) a tué une personne, selon le gouverneur de la région.

« L’armée russe a bombardé brutalement Kherson toute la journée… Un hôpital, un bureau de poste, une gare routière ont été endommagés. Deux infirmières ont été blessées à l’hôpital. Au total, on signale six blessés et trois morts », a déclaré le président ukrainien dans son message vidéo quotidien, diffusé dans la soirée.

L’administration régionale avait fait état un peu plus tôt de trois morts et six blessés, dont une infirmière.

À Kharkiv, dans l’est du pays, le gouverneur de l’administration militaire de la région a rapporté qu’une frappe russe a touché dimanche « un immeuble résidentiel de quatre étages ».

« Trois victimes ont reçu des blessures légères. Malheureusement, une femme âgée est morte. […] Le bâtiment a été partiellement détruit. Les habitants ont été évacués. Tous les services d’urgence poursuivent leur travail sur les lieux », a décrit Oleg Synegoubov sur Telegram dans la nuit de dimanche à lundi.

Dans une zone sous contrôle russe de la région voisine de Zapororijjia, dans le sud du pays, les autorités installées par Moscou ont indiqué de leur côté que quatre personnes avaient été tuées par une frappe ukrainienne sur un pont de chemin de fer.

Le front dans le sud de l’Ukraine, où l’armée russe a dû abandonner Kherson en novembre, a été dernièrement beaucoup plus calme que celui de l’est de pays où se déroulent des combats acharnés, mais les bombardements de part et d’autre n’ont jamais cessé et les combats ont repris cette semaine dans la région de Zaporijjia.

Le chef de l’administration prorusse installée par Moscou à Zaporijjia, Evgueni Balitski, a de son côté accusé l’Ukraine d’avoir commis « une frappe avec des lanceurs de roquettes multiples Himars contre un pont de chemin de fer enjambant la rivière Molotchnaïa ».

« Quatre membres d’une brigade de cheminots ont été tués, cinq ont été blessés et sont pris en charge médicalement », a-t-il ajouté.

Le pont se trouve dans la ville de Svetlodinskoïe, au nord de la ville de Melitopol contrôlée par les forces russes. Selon la même source, des travaux étaient en cours sur cette infrastructure.

L’Allemagne n’enverra pas d’avions de combat en Ukraine

L’Allemagne n’enverra pas d’avions de combat en Ukraine, a affirmé dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz, alors que Kyiv réclame à l’Occident encore plus d’armement pour contrer l’invasion russe.

Après plusieurs semaines d’hésitation, Berlin a décidé mercredi d’envoyer en Ukraine 14 chars Leopard 2 de fabrication allemande et de permettre à d’autres pays européens de fournir des blindés similaires à Kyiv.

Interrogé dans un entretien dimanche avec le journal Tagesspiegel sur sa réaction à une demande de Kyiv de recevoir des avions de combat, Olaf Scholz botte en touche : « La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d’entrer dans une guerre d’enchères constante quand il s’agit de systèmes d’armes ».

« Si dès qu’une décision (sur les chars) est prise, un nouveau débat débute en Allemagne » sur autre chose, « cela n’est pas sérieux et sape la confiance des citoyens dans les décisions du gouvernement », a-t-il ajouté.

La décision d’envoyer des chars allemands en Ukraine a été accompagnée par un choix similaire des États-Unis de fournir à l’armée ukrainienne des blindés Abrams de fabrication américaine.

Tout en remerciant Berlin et Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait aussitôt réclamé davantage, notamment des avions de combat et des missiles à longue portée.

Dans son entretien, Olaf Scholz met à nouveau en garde contre le « risque d’escalade » avec Moscou. « Il n’y a pas de guerre entre l’OTAN et la Russie. Nous ne permettrons pas une telle escalade », assure-t-il.

Selon lui, il est « nécessaire » de continuer à parler avec le président russe Vladimir Poutine. Leur dernier entretien remonte à début décembre. « Je vais à nouveau parler au téléphone avec Poutine », indique-t-il sans préciser d’échéance.

« Mais bien sûr, il est également clair que tant que la Russie continuera à faire la guerre en agressant sans relâche (l’Ukraine), la situation actuelle ne changera pas », estime-t-il.

Kyiv dit avoir repoussé une attaque dans une localité que Wagner affirme contrôler

L’armée ukrainienne a affirmé dimanche avoir repoussé une attaque près du village de Blahodatne situé dans la région de Donestk (est de l’Ukraine), tandis que le groupe paramilitaire russe privé Wagner assurait en avoir pris le contrôle.

PHOTO ANDRIY DUBCHAK, ASSOCIATED PRESS

Des soldats ukrainiens attendent près des lignes de front de la région de Donetsk.

Les troupes de Kyiv ont « repoussé des attaques près […] de Blahodatne » et de 13 autres localités dans la région de Donestk, a assuré l’état-major ukrainien dans son communiqué quotidien.

Mais le groupe Wagner avait annoncé un peu plus tôt que ses unités avaient pris le contrôle de ce village.

« Les unités de Wagner PMC ont pris Blahodatne. Blahodatne est sous notre contrôle », a affirmé Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire, cité par son service de presse.

Le ministère russe de la Défense n’a pas confirmé à ce stade.

Moscou a fait de la capture de la totalité de la région séparatiste de Donestk – dont le président russe Vladimir Poutine a proclamé l’annexion fin septembre – le principal objectif du conflit en Ukraine.

Kyiv a récemment indiqué que les troupes russes avaient accru leurs attaques dans l’est du pays, en particulier contre les villes de Vougledar et de Bakhmout.

La Russie s’est emparée courant janvier, après d’intenses combats, de la ville de Soledar ce qui a constitué sa première victoire après plusieurs mois de défaites sur les champs de bataille.

Blahodatne se trouve au nord de Bakhmout, ville convoitée depuis de longs mois par Moscou et où se déroulent certains des combats les plus violents depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.

Par ailleurs, le gouverneur local Pavlo Kirilenko a signalé dimanche que cinq civils avaient été tués lors d’attaques menées dans la région de Donetsk au cours de la journée écoulée, dont une personne à Bakhmout.