(Saint-Helier) Au moins cinq personnes ont été tuées dans l’explosion et l’effondrement d’un immeuble résidentiel sur l’île de Jersey, a indiqué dimanche la police en précisant que quatre autres victimes étaient encore probablement sous les décombres après deux journées de recherche.

Le nombre de personnes tuées dans l’explosion « est désormais de cinq », a indiqué dimanche après-midi Robin Smith, le chef de la police locale. « Il y a encore un certain nombre de résidants, nous estimons quatre, qui manquent à l’appel ».

Une fuite de gaz est la cause présumée de ce drame survenu samedi vers 4 h (locales et GMT) dans la capitale de l’île, le port de Saint-Helier dans le sud de l’île. Des images de caméras de vidéosurveillance ont montré une boule de feu embrasant le bâtiment de trois étages en bord de mer, puis une épaisse fumée.

Plus tôt dimanche, M. Smith avait indiqué que les secours ne s’attendaient plus à retrouver de survivants sous les décombres de l’immeuble de trois étages.  

Le bilan était alors d’au moins trois morts, mais « nous nous attendons à trouver plus » de victimes, avait-il prévenu en évoquant « une douzaine » de disparus.

PHOTO SEBASTIEN SALOM-GOMIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une fuite de gaz est la cause présumée de ce drame survenu samedi vers 4 h (locales et GMT) dans la capitale de l’île, le port de Saint-Helier dans le sud de l’île.

« C’est avec tristesse que je confirme que nos opérations de recherche et de sauvetage sont désormais des opérations de récupération » de corps de victimes, avait-il indiqué. Les opérations de déblayage « ne vont pas prendre des jours, elles vont prendre des semaines. »

Odeur de gaz

Les interrogations se multiplient dimanche, d’autant que des résidants avaient appelé les pompiers vendredi soir, quelques heures avant l’explosion, pour se plaindre d’une odeur de gaz, cause « probable » de l’explosion selon M. Smith.

« Quelque chose a clairement mal tourné étant donné qu’un bâtiment a explosé et s’est effondré », a reconnu le chef des pompiers locaux, Paul Brown, alors qu’un journaliste lui demandait si les habitants pouvaient avoir confiance en leurs services d’urgence.

Il a ajouté que les pompiers « coopéreront pleinement » avec « honnêteté et transparence » pour comprendre « ce qu’il s’est passé et pourquoi ça a eu lieu ». Sa priorité est d’abord de continuer les recherches pour assurer la « dignité » des familles.

Le fournisseur de gaz de Jersey, Island Energy, a également indiqué travailler avec les services de secours pour comprendre ce qu’il s’était passé.

PHOTO FOURNIE PAR LE GOUVERNEMENT DE JERSEY, VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

« C’est avec tristesse que je confirme que nos opérations de recherche et de sauvetage sont désormais des opérations de récupération » de corps de victimes, a expliqué le chef de la police locale.

Deux personnes ont été hospitalisées samedi après l’explosion, qui a choqué la petite communauté de Jersey, île anglo-normande dans la Manche.

Un voisin, Anthony Abbott, a affirmé sur la BBC que les fenêtres de son appartement avaient été soufflées vers l’intérieur par l’explosion. « À l’extérieur tout était en feu », a-t-il décrit, estimant avoir eu « de la chance ».

La cheffe du gouvernement de Jersey, Kristina Moore, a raconté qu’elle aussi avait été réveillée par l’explosion, entendue sur toute l’île.

« C’est une nouvelle impensable, nous sommes tous absolument dévastés et vraiment inquiets pour les gens [encore manquants] et pour ceux dont la vie a été perdue », a-t-elle dit dimanche.

Il s’agit du deuxième drame cette semaine sur l’île dont l’économie repose sur le secteur bancaire, le tourisme et la pêche.

Vendredi, les garde-côtes de Jersey ont mis fin à deux jours de recherche en mer pour retrouver trois marins disparus dans le naufrage de leur bateau jeudi matin après une collision avec un traversier.  

Le bateau, L’Écume II, a coulé par quelque 40 mètres de fond, une profondeur trop importante pour que les plongeurs s’y rendent sans équipement spécifique.