Le lancement d'un missile nord-coréen samedi est un succès technologique partiel, dans le développement d'un engin à longue portée, même si Pyongyang a échoué à placer en orbite un satellite, a affirmé dimanche l'ancien directeur de l'agence américaine de défense anti-missile.

«En premier lieu, il faut dire qu'ils ont du succès en ce qui concerne le premier étage et ils ont été capable de contrôler le missile durant le largage d'un étage», a expliqué Henry Obering, général américain à la retraite, sur CNN.

Pour lui c'est «un pas en avant significatif pour un programme de missile parce que très souvent les missiles perdent leur stabilité au fur et à mesure des largages» des différents étages.

En revanche, il a estimé que les phases suivantes du vol ont échoué, comme l'a indiqué l'armée américaine, selon laquelle le premier étage est tombé dans la mer du Japon et le reste de la fusée dans le Pacifique.

Mais «la conclusion est qu'ils continuent à faire des progrès en terme de portée et c'est pour cela qu'il est important que nous ayons la capacité de nous défendre contre ce type de menaces», a souligné M. Obering

La Corée du Nord a lancé samedi un missile à longue portée Taepodong-2, qui est normalement doté de trois étages et a une portée théorique de 6700 kilomètres, même si pour l'heure les essais ont échoué.

Déjà en juillet 2006, Pyongyang avait effectué un tir d'un Taepodong-2, également connu sous le nom de Unha-2 (Galaxy-2). Mais le missile - censé pouvoir atteindre l'Alaska - avait explosé en vol après seulement 40 secondes.

M. Obering a rappelé qu'en 2006, la Corée du Nord avait lancé, avec succès, six autres missiles en plus du Taepondong. Une démonstration commerciale, aux yeux du général.

«Ils sont prêts à vendre à qui souhaite acheter», a-t-il souligné, ajoutant toutefois que «la seule chose qu'ils ont dans leur catalogue et qu'ils n'ont pas su encore montrer est un missile à longue portée».

La Corée du Nord aurait vendu des centaines de missiles balistiques à l'Iran, à la Syrie et au Pakistan depuis une décennie afin d'obtenir des devises, selon une étude pour le compte du Congrès américain datant de 2007.

En décembre 2002, 15 Scuds nord-coréens avaient été saisis sur un navire à destination du Yémen.

Nombre d'experts estiment toutefois que le Nord ne dispose pas encore de la technologie suffisante pour nucléariser un missile.