À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : LeDon Donburi, dans La Petite-Patrie.

Pourquoi en parler ?

On connaît bien les sushis, les ramens ou les izakayas, ces bistros à la japonaise où on peut déguster nombre de délicieux petits plats à partager. Pas de doute, les spécialités culinaires nippones sont de plus en plus connues et appréciées des Québécois. Voilà pourquoi j’étais intriguée d’en découvrir une plutôt méconnue : les bols donburi, à l’honneur chez LeDon Donburi, un comptoir et micro-restaurant de La Petite-Patrie ouvert l’été dernier.

Qui sont-ils ?

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Éric Dong et Charles Lévesque, duo derrière LeDon Donburi

Éric Dong et Charles Lévesque se sont connus à l’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal. Ils ont toujours parlé d’ouvrir un projet ensemble, mais ce n’est qu’après avoir chacun bourlingué de leur côté — Éric au Big in Japan ou aux Enfants Terribles de Place Ville Marie, Charles en hôtellerie — que les astres se sont alignés pour qu’ils fassent le saut. « Je travaille parallèlement comme courtier immobilier, et quand Charles m’a appelé pour me proposer de me lancer, je commençais un emploi dans une grande firme de courtage immobilier. J’ai dû choisir entre le resto et l’immo », confie Éric. Le cœur plutôt que la tête a gagné, et c’est après un voyage au Japon que le duo a eu l’idée d’ouvrir un comptoir spécialisé dans les bols donburi qui réunissait l’amour de la cuisine japonaise d’Éric et le goût de Charles pour le comfort food. « On s’est rendu compte que le donburi était beaucoup plus populaire qu’on pensait au Japon. Avec la fermeture du Big in Japan, qui en avait à son menu, on s’est dit que Montréal avait besoin d’un nouvel endroit où en déguster », ajoute ce dernier.

Notre expérience

  • Le Karaage Don plaira aux amateurs de poulet frit à la japonaise.

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    Le Karaage Don plaira aux amateurs de poulet frit à la japonaise.

  • Des gyozas végétariens avec leur sauce ponzu maison

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    Des gyozas végétariens avec leur sauce ponzu maison

  • Aussi au menu, l’agedashi dofu, du tofu mou frit servi dans un dashi

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    Aussi au menu, l’agedashi dofu, du tofu mou frit servi dans un dashi

  • La petite salle à manger du LeDon Donburi

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    La petite salle à manger du LeDon Donburi

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Donburi ? Le mot signifie littéralement « bol » en langue nippone et consiste en un bol de riz servi avec diverses garnitures. Éric aime comparer ce plat à une poutine, référence que tout Québécois comprendra. On y trouve toujours les mêmes ingrédients de base — le riz, du chou, une sauce — mais on peut en varier les garnitures à l’infini. Les variations les plus connues, qui se retrouvent sur le court menu du LeDon Donburi (LeDon est une contraction des deux noms de famille des propriétaires, Lévesque et Dong), sont le katsudon (avec du porc pané), l’oyakodon (poulet et œuf battu, ou la version végé, le dofu oyakodon, avec du tofu) et l’unadon (anguille grillée), entre autres.

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LeDon Donburi se spécialise dans les bols donburi, thématique manga en prime !

Je suis débarquée un mardi soir de mars au LeDon Donburi avec mon fils. L’endroit offre une déco simple, mais amusante, inspirée de l’univers manga. La télévision diffuse d’ailleurs une animation japonaise du genre, à un niveau sonore assez élevé. Malgré un début de semaine frisquet, l’endroit qui compte une vingtaine de places est occupé par le va-et-vient de clients venus récupérer une commande à emporter et par ceux qui s’y attablent pour engloutir un des bols au menu, à accompagner d’une entrée comme le poulet frit karaage, des gyozas (dumplings végétariens) ou des edamames. Pour les nostalgiques du Big in Japan, Éric a obtenu la permission du chef Yukata Abe de reprendre et de réinterpréter quelques-unes de ses recettes, dont la sauce accompagnant le croustillant poulet frit, à base de pâte de piment, miel et mayonnaise.

Notre choix s’arrête sur les takoyakis. Ces petites bouchées sphériques de morceaux de pieuvre mélangés dans une pâte qui peut faire penser à celle des crêpes sont particulièrement réussies. Dodues, moelleuses, elles sont parsemées de bonite séchée et d’une sauce tonkatsu — j’ai de la difficulté à en manger plus d’une, car mon petit gourmand s’en délecte à une vitesse folle ! Intriguée, je commande aussi un plat qui, me confie notre sympathique serveur, divise : natto, des fèves de soya fermentées « pour ceux qui se sentent aventuriers », avertit le menu. Il est vrai que leur texture gluante et leur saveur fermentée prononcée, qui peut rappeler un peu le fromage, en rebuteront certains. Je trouve l’ensemble tout de même intéressant, quoique surprenant pour mon palais néophyte, mais fiston, lui, ne veut rien savoir !

Mais passons aux choses sérieuses, et à la raison de notre visite : le fameux donburi.

Nul doute, ces bols bien garnis riment avec réconfort. La combinaison de riz chaud, de chou cru émincé et de protéines — en l’occurrence, un katsudon, soit au porc pané au panko maison, servi avec œuf battu et oignons — fonctionne parfaitement. On comprend pourquoi les donburi font mouche au Japon et ailleurs. Au même titre que les fameux ramen, ces bols font office de comfort food par excellence ! J’ai ramené à la maison le Karaage Don, à base du fameux poulet frit à la japonaise, qui a fait le bonheur de l’amoureux. Le donburi est d’ailleurs un excellent candidat aux commandes pour emporter.

Parlant de ramen, c’est ce que choisit fiston. Il y en a toujours un à l’ardoise. Lors de notre visite, le bouillon shoyu, à base d’os de poulet rôtis, est à l’honneur, et vient avec un œuf mariné et un morceau de châshû, du porc braisé. L’ensemble est correct. Le bouillon, trop gras à mon goût, n’est pas le plus savoureux que j’ai goûté — disons qu’avec les nombreux (et excellents) endroits spécialisés en ramen à Montréal, comme le Yokatoyokabai ou le Tsukoyomi, la compétition est forte.

Dans notre verre

  • Saké et bière Asahi constituent l’essentiel du menu à boire.

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    Saké et bière Asahi constituent l’essentiel du menu à boire.

  • Quelques whiskys japonais et du thé font partie de l’offre à boire.

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    Quelques whiskys japonais et du thé font partie de l’offre à boire.

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La carte à boire est courte et pourrait être un peu plus développée : quelques choix de sakés chauds ou froids (rien qui sort vraiment des sentiers battus), de la bière Asahi et quelques sortes de whiskys japonais, dont un servi en cocktail. Quelques boissons gazeuses (mais pas les fameuses boissons « ramune », au grand désespoir de l’enfant, qui en raffole) sont aussi de la partie.

Prix

Voilà une sortie abordable ! Les bols donburi se détaillent entre 13 $ et 17 $ ; les entrées, elles, vous coûteront entre 4,50 $ et 7 $.

Information

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LeDon Donburi : un excellent choix pour attraper un bol « donburi » réconfortant sur le pouce.

LeDon Donburi est ouvert du mardi au samedi dès 17 h. Aussi les mercredis et jeudis en journée (midi à 15 h). L’endroit prend les réservations. Les commandes à emporter se font au téléphone, sur place ou par la plateforme Skipthedishes.

168, rue Beaubien Est, Montréal

Consultez la page Facebook du LeDon Donburi