À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : Place Carmin.

Pourquoi en parler ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Place Carmin

Il y a d’abord eu le Bouillon Bilk, en 2011, table gastronomique ouverte boulevard Saint-Laurent. Puis, cinq ans plus tard, son petit frère, Le Cadet, quelques jets de pierre plus au sud, avec sa formule décontractée de petites assiettes. Porté par le même duo qui nous a donné ces deux excellentes adresses de la métropole, la brasserie française Place Carmin s’est installée dans l’ancien espace du restaurant Le Local, dans le Vieux-Montréal. Malgré les aléas de la pandémie, Place Carmin a poussé dans un magnifique écrin pour enfin ouvrir l’été dernier. Depuis, les clients sont au rendez-vous. Pourquoi en parler ? La question est plutôt : pourquoi ne pas en parler ?

Qui sont-ils ?

  • Le chef Émile Colette (quatrième à partir de la gauche), entouré d’une partie de l’équipe en salle et en cuisine

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    Le chef Émile Colette (quatrième à partir de la gauche), entouré d’une partie de l’équipe en salle et en cuisine

  • Émile Colette, chef, et Mélanie Blanchette, maître d’hôtel

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Émile Colette, chef, et Mélanie Blanchette, maître d’hôtel

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Avouons-le d’emblée : nous aimons beaucoup ce que fait le duo composé de Mélanie Blanchette et de François Nadon. Elle en salle et lui en cuisine, ils ont su doter Montréal de deux tables qui se sont élevées au rang d’incontournables. La première est maître d’hôtel, très pro et aussi très sympa, qui a été finaliste deux fois aux Lauriers pour le prix du service en salle. Le second est chef de grand talent. Les deux sont plus à l’aise dans l’ombre que sous les projecteurs, et misent plutôt sur leurs équipes, leur rigueur et leur travail acharné pour offrir des expériences gourmandes de haut niveau. Pour ce nouveau projet, le duo est devenu trio, avec l’ajout d’Émile Colette, ancien sous-chef du Bouillon Bilk qui agit ici à titre de chef. Le chef Nadon, lui, demeure le chef exécutif pour les trois établissements. Ils sont appuyés, en cuisine et en salle, par une petite équipe très stable depuis l’ouverture, dont la chef pâtissière Léa Godin-Beauchemin, responsable du programme sucré pour les trois établissements.

Notre expérience

  • Les canapés, mignons comme tout, et aussi délicieux

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    Les canapés, mignons comme tout, et aussi délicieux

  • Le plat de choux-fleurs rôtis et œuf au plat

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    Le plat de choux-fleurs rôtis et œuf au plat

  • Les grillades de pièces de bœuf ne déçoivent pas les attentes.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les grillades de pièces de bœuf ne déçoivent pas les attentes.

  • L’entrée

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    L’entrée

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Nous avons saisi l’occasion de l’anniversaire de fiston pour lui offrir une sortie dans un « vrai » resto et enfin nous attabler à la table de Place Carmin. Par un vendredi soir glacial de mi-novembre, nous y voici. L’espace est absolument époustouflant, élégant et chaleureux à la fois ; ceux qui ont fréquenté Le Local, dominé par le bois et le cuir, seront éblouis par sa blancheur et la finesse du design, signé Clairoux.

Bien qu’amicale, notre serveuse est plutôt réservée et un peu avare de conseils. Devant la carte, foisonnante, qui comporte plusieurs sections — canapés, entrées, à-côtés, fruits de mer, plats principaux, bœuf sur le gril –, nous avons de la difficulté à arrêter notre choix pour notre table de quatre.

Pour l’enfant de désormais 7 ans, c’est facile : onglet de bœuf et frites. Il la dévorera presque tout entière, au grand dam du reste de la tablée, qui salive devant les frites, croustillantes à souhait, et la pièce de bœuf, cuite comme demandé (médium saignant), bien saisie sur le gril et accompagnée d’une sauce au choix — ici, la chimichurri, d’un vert éclatant, très goûteuse.

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La carte en offre pour tous les goûts.

La carte, il faut le dire, en offre vraiment pour tous les goûts. Un chic plateau de fruits de mer ? D’élégants canapés ? Une tarte tatin au boudin ? Des gnocchis au parmesan ? Une omble grenobloise pour deux ? Il y a tout ça, et bien plus. On peut vraiment se créer un menu à la mesure de ses envies chez Place Carmin. « L’endroit de toutes les possibilités », résume justement la copropriétaire.

Nous aurions sans doute aimé comprendre que les plats principaux n’étaient servis qu’avec de légères garnitures, et qu’il aurait été une bonne idée de piger dans les à-côtés. Même si plusieurs nous faisaient de l’œil, nous avons décidé de les bouder ce soir-là. Regret, quand tu nous tiens.

Il y a des plats qui à eux seuls valent le détour de cette table qui peut déjà être considérée comme un nouveau classique de la métropole. D’abord, cet incroyable ris de veau en croûte, à se rouler par terre. Présenté dans un bol, il est surmonté d’une pâte bien gonflée et croustillante, qu’on perce de sa cuillère pour ensuite la plonger dans une riche et savoureuse sauce où baignent les abats et des champignons.

Il faut aussi essayer les canapés, un classique dépoussiéré remis au goût du jour. On engloutit avec délice une tartelette à la pâte légère avec sa mousse onctueuse de carottes et fromage frais et sa touche de miel et de fenouil, ou encore une boule de mousse de maquereau fumé roulée dans un crumble de riz soufflé, puis déposée sur une tranche de concombre. Parfait pour l’apéro, avec un cocktail ou une bulle.

La salade de homard, fraîche avec sa mayonnaise aux herbes et texturée avec son riz soufflé, était bien, mais manquait de compagnons — notre conseil, optez plutôt pour la totale, le chic plateau de fruits de mer, qui inclut ladite salade, des huîtres, des crevettes cocktail et un ceviche de pétoncles.

Surprise en recevant notre plat principal, décrit comme une assiette de choux-fleurs rôtis, œuf au plat, amandes et truffe : il s’agit plutôt d’une soupe, car le tout baigne dans une crème de chou-fleur. Cela dit, voici un excellent choix végétarien assez original, bien équilibré et savoureux.

La poitrine de pintade était simplement accompagnée d’une petite portion d’endives, de raisins et de babeurre. Malgré une belle caramélisation, la volaille souffrait malheureusement d’un léger manque de cuisson en son centre.

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Les desserts ne sont pas à bouder.

Et fiston dans tout ça ? L’heure du dessert arrivée, le chef, voyant qu’il avait la bougeotte, l’a gentiment invité à venir monter son dessert dans la cuisine ouverte avec la pâtissière. Il était très fier de nous montrer son œuvre et de dévorer en quelques instants son onctueux shortcake aux fraises.

Parlant de dessert, il ne faudrait pas bouder votre plaisir. Du décadent plateau de beignets à la classique tarte au citron en passant par l’originale et tout en fraîcheur gelée de pamplemousse avec chantilly à la menthe, la carte des douceurs vaut vraiment le détour.

Dans notre verre

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Une carte des vins classique, mais invitante

Mélanie Blanchette offre sur sa carte des vins des appellations classiques et des valeurs sûres, classées par région. Rien de très atypique ici, même s’il y a matière à découverte pour les curieux et quelques vins québécois, donc ceux de Joy Hill ou des Pervenches. La carte des cocktails, aux noms ludiques comme « Gagner comme un mauvais perdant » ou « Rottweiler », est assez audacieuse et tous ceux goûtés étaient excellents.

Bon à savoir

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La salle à manger, très lumineuse, de Place Carmin

C’est notamment pour répondre à une forte demande pour les groupes et les évènements d’affaires privés que Place Carmin a été pensé. En plus de sa salle à manger principale, l’endroit dispose de deux autres salles privées. Les végétariens n’auront pas de mal à se nourrir ici et l’endroit est facilement accessible pour les personnes à mobilité réduite.

Combien ?

Votre facture sera proportionnelle à vos ambitions. Les canapés sont 4 $ chacun ; les entrées et à-côtés naviguent généralement de 10 $ à 20 $. Le plateau de fruits de mer pour deux vous coûtera 100 $ ; les plats principaux, qui changent souvent, tournent autour de 30 $. Quant à la section gril, elle va de l’onglet de bœuf à 32 $ à la côte de bœuf à 150 $ ; les desserts, quant à eux, se promènent de 8 $ à 20 $.

Information

Place Carmin est ouvert du mercredi au dimanche, dès 16 h. Durant les Fêtes, l’endroit prendra une pause du 24 au 26 décembre, puis du 1er au 6 janvier. Réservations fortement suggérées.

740, rue William, Montréal

Consultez le site de Place Carmin