(Toronto) Une association de restaurateurs canadiens estime que la plupart des entreprises de l’industrie fonctionnent toujours à perte malgré les assouplissements annoncés dans la majorité des provinces.

Dans un communiqué publié jeudi matin, Restaurants Canada présente les résultats d’un sondage mené du 1er au 7 juin auprès de 940 exploitants de services alimentaires, représentant 14 129 établissements à travers le pays, sans toutefois fournir plus de détails sur sa méthodologie.

L’organisme, auparavant connu sous le nom de l’Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires (CRFA), rapporte que parmi les répondants qui ont choisi de poursuivre leurs activités durant la pandémie, six sur dix déclarent fonctionner à perte.

Et moins de la moitié de ceux qui ont pu recommencer à accueillir des clients sur place disent que cette réouverture a eu un impact positif sur leur rentabilité, signale-t-on. Plus du tiers affirmeraient même que le déconfinement de leurs salles à manger, dans le respect de stricts protocoles sanitaires, a nui à leur chiffre d’affaires.

Près du quart des restaurateurs à emplacement unique se sont dits ouverts pour les repas sur place, et 28 % de ceux à unités multiples ont rapporté avoir ouvert au moins un de leurs établissements.

Selon le plus récent sondage de Restaurants Canada, près de 10 % des restaurants disent être fermés pour de bon et un autre 18 % attend de voir les mesures gouvernementales pour prendre une décision.

Au Québec, les restaurants vont pouvoir reprendre vie à compter de lundi prochain dans toutes les régions du Québec, sauf le Grand Montréal, où ils devront attendre au 22 juin. La consigne de distanciation de deux mètres et des mesures sanitaires strictes devront s’appliquer.

Les restaurants qui reprennent leurs activités au-delà des plats à emporter et de la livraison devront fonctionner à capacité réduite pour encore un certain temps, rappelle l’association, qui insiste sur l’importance d’une aide gouvernementale soutenue.

Restaurants Canada demande à Ottawa de continuer à verser la Subvention salariale d’urgence « aussi longtemps que nécessaire » et d’adapter ses conditions d’admissibilité.

Cette subvention s’adresse aux entreprises et organisations dont les revenus ont dégringolé, couvrant 75 % des salaires jusqu’à un maximum de 847 $ par semaine, par employé. Le programme a déjà été prolongé jusqu’à la fin août.

« Le seuil de baisse des revenus de 30 % devrait être adapté de façon à aider les restaurants à récupérer plutôt qu’à les décourager d’améliorer leurs ventes de crainte de perdre la subvention, et ce, tant que l’entreprise continue de fonctionner à perte », propose Restaurants Canada, qui réclame aussi un élargissement de l’aide aux loyers et une meilleure protection contre les expulsions.

« Plus de la moitié des restaurateurs à emplacement unique indiquent ne pas avoir payé leur loyer en avril, mai et juin ; de ceux-ci, un sur cinq n’avait pas été autorisé par son locateur à retarder le paiement du loyer pour ces mois », souligne-t-on.

Avant le début de la pandémie de la COVID-19, le secteur canadien des services alimentaires était une industrie au chiffre d’affaires annuel de 93 milliards qui employait directement 1,2 million de travailleurs, était la principale source de premiers emplois au Canada et servait 22 millions de clients chaque jour dans toutes les régions du pays. Dès avril l’industrie avait perdu plus de 800 000 emplois, et l’on prévoit une chute du chiffre d’affaires annuel pouvant atteindre 44,8 milliards par rapport à 2019 en raison de l’impact de la COVID-19.