Ceci n’est pas une suggestion de resto pour ceux qui cherchent un autre endroit où manger soit végane, soit des produits fermiers, soit boire du vin nature ou du café à peine torréfié, soit essayer des desserts aux légumes, soit toutes ces réponses. 

Le Petit Vibe propose de la viande, du Spam, du Dole Whip et du vin Jacob’s Creek.

Il n’est pas non plus décoré avec des meubles rétro et des lampes Lambert & Fils. 

Et il n’est ni dans le Mile End, ni sur le Plateau, ni à Saint-Henri, mais à Côte-des-Neiges.

Juste pour tout ça, c’est cool d’aller l’essayer.

Autre chose. Ailleurs. Avec d’autre monde dans la place.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le Petit Vibe est le restaurant de trois amis ayant grandi dans le quartier, Willson Luu, Ryan Oabel et DJ Chops Wunda (absent de la photo).

Le Petit Vibe est le restaurant de trois amis ayant grandi dans le quartier, Willson Luu, Ryan Oabel et DJ Chops Wunda, qui ont combiné leurs souvenirs d’enfance, leurs racines philippines et leur passion pour Hawaii afin d’ouvrir ce troquet de cuisine combinant les influences de ces deux cultures du Pacifique. Tous les associés ont fait leur chemin dans différents restaurants montréalais avant de lancer Le Petit Vibe. Oabel, par exemple, était du Junior, un chouette resto philippin de Griffintown, et Willson travaillait au Kampai Garden. 

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Pour le reste, le décor est assuré par l’omniprésence du bambou et ses tiges ligneuses qui nous rappellent les racines philippines et la passion pour Hawaii du trio d’amis qui a fondé le restaurant. 

Quand on entre dans le restaurant, on remarque tout de suite le canapé qui semble indiquer qu’il faut parfois attendre avant de manger. Puis il y a une cuisine ouverte, un comptoir, façon cantine minute, mais aussi des objets hétéroclites comme des plaques minéralogiques ou des couronnes de fleurs en tissus évoquant le Pacifique. Et, plus loin, un grand espace avec des tables confirme qu’on est bien dans un restaurant.

Le trait d’union de tout cela : du bambou sur les murs et des autocollants où on peut écrire ce qu’on veut. Et au-delà du côté un peu anarchique de l’exercice, on est touché par son égalitarisme bienveillant. Tout le monde est bienvenu au Petit Vibe et peut y laisser sa trace. 

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Assiette de crevettes, calmars et frites, avec une sauce au homard et au fromage

Au menu, il y a des classiques et des plats du jour qui changent constamment. Sur la page Facebook du restaurant, j’ai vu des gaufres aux bananes et du cochon de lait grillé. Des crevettes et des calmars avec une sauce au homard et au fromage. 

J’ai pour ma part choisi le poulet furikake, le plat le plus populaire de la maison, m’a-t-on expliqué. C’est essentiellement du poulet frit, très tendre, servi avec un condiment à base d’algues, le furikake, et une mayonnaise. L’assiette est aussi garnie d’une boule de riz blanc, de salade fraîche avec notamment des carottes râpées et du macaroni froid, la partie la moins intéressante, dirais-je banale, du plat dont le poulet croustillant est sans conteste la vedette.

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C’est essentiellement du poulet frit, très tendre, servi avec un condiment à base d’algues, le furikake, et une mayonnaise.

Mais on a aussi essayé les brochettes de porc à la philippine, encore là vraiment très tendres, servies avec les mêmes accompagnements. En fait, toutes les assiettes sont ainsi, y compris les crevettes, dont la cuisson était parfaitement réussie. Viandes, volailles, fruits de mer, tout ça est clairement ce qui intéresse la cuisine. Amateurs de légumes, vous serez déçus.

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Comme le poulet furikake et la plupart des autres plats proposés au Petit Vibe, les brochettes de porc à la philippine sont servies avec une boule de riz blanc, de la salade fraîche avec notamment des carottes râpées et du macaroni froid.

D’ailleurs, pour faire honneur à la tradition, on a même aussi goûté à un peu de Spam, le porc en conserve iconique popularisé pendant la Seconde Guerre mondiale, qui est devenu un aliment de base dans le Pacifique où on le célèbre. J’ai regretté après avoir replongé dans cette viande surtout grasse et salée de ne pas avoir choisi le Spamonator, un burger au Spam dont le nom fait référence au plat classique de chez Wendy’s, le Baconator, servi avec vraiment beaucoup de bacon. 

Parce que ce qui est rigolo au Petit Vibe, c’est son appropriation assumée et remplie d’humour d’une nourriture populaire devenue presque post-américaine en ces temps de Beyond Meat et tout végétal à tout prix.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACBOOK DU RESTAURANT

Le Spamonator, un burger au Spam dont le nom fait référence au plat classique de chez Wendy’s, le Baconator, servi avec vraiment beaucoup de bacon.

Je n’irais pas manger tous les midis au Petit Vibe, et bien des éléments de cette cuisine vont à l’encontre des valeurs de mon garde-manger, mais le pied de nez à la rectitude alimentaire ambiante et une volonté claire d’exprimer des préférences de saveurs hors majorité m’ont vraiment plu.

Au dessert, on s’est rués sur le délicieux gâteau aux bananes et au chocolat, super dense et moelleux, et sur le Dole Whip, une glace sans produits laitiers ou le Dole fait bel et bien référence au géant américain du fruit. Je n’ai pas osé demander si c’était fait maison. C’était frais, sucré, à la mangue. Ensoleillé. Et ça aussi, ça nous a fait sourire. 

Si vous y allez et que vous voyez « CDN Forever » sur un autocollant, c’est le mien. Moi aussi, j’ai grandi dans ce quartier et je l’adore.

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Des autocollants sur lesquels on peut écrire ce qu’on veut ornent les murs de l’établissement. Si vous allez manger au Petit Vibe et que vous lisez « CDN Forever » sur l’une de ces notes, pensez à notre journaliste. 

Le Petit Vibe

5536A, chemin de la Côte-des-Neiges, Montréal, 438-375-6335

> Consultez la page Facebook du restaurant

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Tout le monde est bienvenu au Petit Vibe où égalitarisme bienveillant rime avec Spam, Dole Whip et vin Jacob’s Creek.

Notre verdict

On paie : De 11,99 $ à 14,99 $ pour une assiette. 

On boit : Du vin Jacob’s Creek rouge ou blanc, de la bière. Des cocktails sympathiques. 

On se sent : Décoration totalement éclectique exprimant un amour inconditionnel pour Hawaii et les Philippines. On aime les autocollants partout sur les murs où chacun laisse sa trace.

On aime : L’originalité de la cuisine et du concept.

On aime moins : Le manque de légumes sur le menu.

On y retourne ? Oui, pour essayer le brunch sûrement.