(Grenoble) Le chef Marc Veyrat a annoncé mercredi qu’il renonçait finalement à faire appel, après la perte fin décembre de son procès en référé contre le guide Michelin, assigné après lui avoir retiré une étoile.

« J’ai demandé à mon conseil d’abandonner la procédure d’appel. Ma dévotion à la cause de la haute cuisine française et du patrimoine agricole savoyard reste plus que jamais intacte. L’histoire jugera », a souligné dans un texte publié sur Facebook le célèbre cuisinier au chapeau.

Marc Veyrat, qui a « un temps envisagé de faire appel », considère que sa « démarche judiciaire se révèle obsolète » depuis qu’un « élément majeur », à savoir le retrait de sa troisième étoile à l’auberge créée par Paul Bocuse, est venu confirmer ses « griefs quant à l’intégrité et à l’objectivité du guide Michelin ».

« Les faits sont désormais évidents », martèle le chef haut-savoyard, dénonçant une « stratégie de communication ». « Le guide Michelin n’appuie pas sa cotation et ses décisions sur des critères purement professionnels liés à la qualité de la table et au contenu des assiettes, mais sur ses besoins accrus de notoriété ».

« Cette réalité se suffit à elle seule pour conclure que le guide Michelin se livre à un ménage, médiatique et politique, visant à rafraîchir une image en déclin. C’est son droit », poursuit-il.

Début janvier, Marc Veyrat avait fait appel de la décision rendue le 31 décembre par le tribunal de grande instance de Nanterre, considérant qu’en rétrogradant de trois à deux étoiles son restaurant de Manigod, La Maison des Bois, le guide rouge a fait « une erreur ».

En première instance, le cuisinier savoyard avait demandé à pouvoir obtenir les preuves des inspections du guide et des compétences de ses inspecteurs, ainsi que « la trace des débats » ayant conduit au déclassement de son établissement en janvier 2019.

À l’issue de discussions jugées infructueuses, Marc Veyrat avait demandé son déréférencement du célèbre guide rouge. En vain, ce qui l’avait poussé à assigner le guide gastronomique en justice. Le chef demandait un euro symbolique pour son préjudice.