Lorsque les enfants et les parents font équipe dans la préparation des lunchs, tout le monde y gagne. « Je remarque que ça m’aide vraiment », confirme la nutritionniste Mélanie Magnan, mère de deux garçons. « Quand les jeunes cuisinent, ils ressentent beaucoup de fierté », observe Dahlia ChanTang, qui anime des ateliers culinaires. Voici six conseils pour donner envie à vos enfants de mettre eux aussi la main à la pâte.

Prendre son temps

Peu importe la tâche à réaliser, elle s’accomplit toujours mieux dans le plaisir. Si à la maison la préparation des lunchs est effectuée à la dernière minute et devient une source de stress, il y a peu de chances que votre enfant veuille y participer. Coordonnatrice des ateliers Boîte à lunch du centre communautaire d’alimentation Le Dépôt, à Montréal, Dahlia ChanTang a « très rarement vu des jeunes qui n’étaient pas intéressés par la cuisine ». Elle croit toutefois en l’importance de leur permettre de prendre le temps de découvrir leurs compétences dans le plaisir. C’est pourquoi, plutôt que de préparer les lunchs le matin, elle suggère de le faire le soir. Votre enfant pourra alors effectuer différentes tâches à son rythme.

Proposer des tâches adaptées à l’âge de l’enfant

PHOTO ROBBIE PHOTOGRAPHE

Mélanie Magnan, nutritionniste et fondatrice de Nutrimini

À quel âge peut-on commencer à impliquer son enfant dans la préparation de sa boîte à lunch ? « Dès la maternelle », répond Mélanie Magnan. Bien entendu, on adapte les tâches à ses capacités. Dans son livre de recettes très coloré qui vient de paraître, Boîte à lunch, tome 3, la nutritionniste suggère d’ailleurs différentes responsabilités à confier selon l’âge. Si un petit de la maternelle peut laver les fruits et les légumes ou garnir son sandwich avec de l’aide, un grand de 6 à 8 ans est en mesure de choisir et préparer ses collations. « Le parent peut aider l’enfant en coupant des aliments à l’avance », indique Mélanie Magnan. Le jeune n’a plus qu’à prendre la quantité qu’il souhaite.

Râper plutôt que couper

Ce ne sont pas tous les parents qui sont à l’aise de laisser un couteau entre les mains de leur enfant, et ce, même si certains sont adaptés pour les petites mains. Or, des solutions de rechange existent. Plutôt que de couper une carotte en cubes, on peut la râper ou même en faire des rubans avec un économe, suggère Dahlia ChanTang, dont l’organisme a donné près de 400 ateliers dans les écoles et les centres communautaires l’année dernière.

Lister ce que l’enfant aime

Les lunchs déconstruits sont les plus faciles à réaliser. « Pour qu’ils soient équilibrés, on veut aller chercher des grains entiers, des fruits, des légumes et un aliment protéiné », explique la nutritionniste Mélanie Magnan, très active sur les réseaux sociaux. Il suffit ensuite de mettre un élément de chaque catégorie dans sa boîte à lunch, et le tour est joué. « En début d’année scolaire, dressez une liste avec vos enfants de ce qu’ils aiment par groupes d’aliments. Ça va vous donner des idées et chaque semaine, vous allez pouvoir faire une rotation de ce que vous rendez disponible », suggère la fondatrice de Nutrimini. Cette façon de faire permet également d’éviter la monotonie des repas du midi.

Découvrir de nouveaux aliments

PHOTO FOURNIE PAR LE DÉPÔT

Des jeunes coupent des légumes lors d’un atelier Boîte à lunch.

Autre façon d’égayer les lunchs : permettez à votre enfant de découvrir de nouveaux aliments. Dahlia ChanTang conseille de l’amener à l’épicerie et de lui demander de choisir ce qu’il aimerait essayer. On a peur qu’il opte pour une gâterie sucrée ? On oriente son choix en limitant les rayons où il peut s’aventurer. On peut, par exemple, lui dire de sélectionner un fruit ou un légume auquel il n’a jamais goûté. « Il faut regarder la cuisine comme une occasion d’explorer », soutient-elle.

Progresser au rythme du jeune

Vers l’âge de 9 ou 10 ans, une grande partie des jeunes ont acquis l’autonomie nécessaire pour préparer eux-mêmes leur boîte à lunch au complet, surtout s’ils ont été impliqués dès leur entrée à l’école, affirme Mélanie Magnan. Devrait-on alors leur confier cette responsabilité tous les jours ? Afin que cela ne devienne pas une « lourdeur », la nutritionniste pense qu’il est préférable d’y aller par étapes. « On pourrait demander à son enfant de faire son lunch une fois par semaine, puis augmenter », propose-t-elle en soulignant qu’il est important « de rester dans le plaisir ».

Consultez le site des ateliers Boîte à lunch Consultez la page Instagram de Nutrimini
Boîte à lunch, tome 3

Boîte à lunch, tome 3

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