Noël exotique Les Fêtes des expatriés : Noël à l’envers

Ah, Noël ! Que serait-il sans la dinde fumante, les anges de neige, le chocolat chaud siroté autour du foyer ? Ici, le temps des Fêtes est indissociable de l’hiver. Pourtant, des millions de personnes à travers le monde fêtent le 25 décembre en plein cœur de l’été ! Du Brésil à la Nouvelle-Zélande, des expatriés québécois nous racontent comment ils célèbrent et dégustent Noël au sud de l’équateur.

Sous le soleil brésilien

Depuis qu’il s’est installé à São Paulo en 2012, Étienne Beauregard passe régulièrement le temps des Fêtes sous le soleil brésilien.

C’est peut-être la plus grande distinction avec le Noël québécois : il peut faire jusqu’à 35 degrés le jour du réveillon. En décembre, les vacances scolaires sont commencées, les plages sont bondées, l’été bat son plein, quoi !

Pour échapper à la chaleur, l’une des pratiques communes est de louer une maison sur le bord de la mer pendant le temps des Fêtes, raconte Étienne Beauregard. « Tu vas à la plage, tu bois, tu manges », énumère-t-il.

Parlant de repas, vous ne trouverez certainement pas de tourtière sur la table à manger, mais de la morue et des grillades de viande – le fameux churrasco – en abondance. En dessert, le panettone est un incontournable.

Le Brésil étant un pays catholique, la messe de Noël y est très importante, constate Étienne Beauregard. La population a aussi ses propres superstitions, comme celle de se jeter à la mer et de sauter sept vagues au jour de l’An.

Le peuple brésilien est très accueillant. « Si tu es seul, quelqu’un va t’inviter à venir passer Noël dans sa famille », explique-t-il.

Noël chez les Argentins

Marie-Karine Manoli s’était établie à Buenos Aires après être tombée amoureuse de la ville et de ses jacarandas, de grands arbres à fleurs mauves.

C’était il y a près de 30 ans. À l’époque, Noël était une fête beaucoup moins importante que la fête des Rois en Argentine. Ça a changé depuis. « Aujourd’hui, les magasins vendent toutes sortes de décorations de Noël », raconte la mère de trois enfants.

Même les centres commerciaux reçoivent la visite du père Noël vêtu de son gros manteau rouge ! « Ce qui est un peu ridicule, parce qu’il fait 35 degrés ! », rigole-t-elle.

Au fil des ans, la population argentine s’est créé ses propres traditions, dont les feux d’artifice du réveillon. Le soir du 24 décembre, les gens sortent sur leur terrasse pour regarder la ville briller de mille feux.

Côté menu, il est adapté à la température estivale. « On mange frais, parce qu’il fait très chaud », souligne M^me Manoli. Pensez salades, crudités, fruits… Le vitel toné, un plat d’origine italienne, mais aussi très populaire en Argentine, à base de veau, de thon et d’anchois qui se mange froid, est aussi un mets classique du temps des Fêtes.

Marie-Karine Manoli a tout de même conservé certaines traditions québécoises, comme la fameuse bûche de Noël, qu’elle cuisine chaque année.

S’ennuie-t-elle d’un Noël blanc ? « Cette année, j’ai la chance de passer Noël à Montréal et je suis contente. Je me dis que ça va être le fun, on va pouvoir faire de la raquette ! », répond-elle.

Le père Noël en motomarine !

En Nouvelle-Zélande, le père Noël ne se déplace pas en traîneau. « Il arrive en motomarine ! », blague Maritza Jewitt.

Originaire de Gatineau, la jeune mère habite à Christchurch depuis près de 10 ans.

Malgré le décalage horaire de 18 heures, les traditions néo-zélandaises du temps des Fêtes ne sont pas si éloignées des nôtres.

En décembre, les familles montent leur sapin – artificiel, évidemment – et décorent la façade de leur maison avec des guirlandes lumineuses. « Ce n’est pas aussi présent qu’au Québec, par contre », précise-t-elle.

Là-bas, ce sont les activités qui diffèrent surtout. Au lieu d’aller patiner ou glisser, les Néo-Zélandais passent le temps des Fêtes à la plage. « C’est un incontournable », dit Maritza Jewitt.

Sa fille de 5 ans n’a encore jamais fêté Noël au Québec. Et c’est bien l’intention de sa mère de retourner dans sa ville natale l’hiver prochain.

« Il faut vraiment qu’on y aille. Oui, c’est le fun d’aller à la plage, mais ce n’est pas comme un Noël blanc », dit-elle.