« Que veux-tu retenir de ta soirée ? » C’est cette question qui dicte le genre de souper que Sabrina Fournelle et ses amis préparent à Noël. Pour éviter qu’une personne ne porte à elle seule le poids de « recevoir », chaque famille apporte un plateau rempli de bouchées.
À 12 adultes et autant d’enfants, le souper de Noël de Sabrina a besoin d’une chose : la simplicité. « C’est quoi, le but du souper de Noël ? lance cette mère de trois jeunes enfants. C’est de se voir et de se retrouver. Ben oui, on a écarté le ragoût de boulettes et la dinde ! »
Sabrina et ses amis ont trouvé une formule intéressante, il y a quelques années : l’utilisation de plateaux en guise de repas festif. Chaque famille (elles sont généralement entre quatre et six) est invitée à apporter un plateau rempli de bouchées, que ce soient des hors-d’œuvre, des charcuteries et des fromages ou des bouchées sucrées, pour le dessert.
« L’idée est d’éviter qu’une seule personne cuisine et stresse avec la planification et l’organisation, explique Sabrina, 32 ans. Tout le monde est très occupé ! Pourquoi une seule personne serait chargée de ça ? Ça évite aussi de culpabiliser puisqu’on fait tous notre part. »
Formule buffet
Les enfants ne sont pas en reste : des plateaux de pizzas froides, salades de pâtes, crudités, noix, olives, crevettes froides et chips circulent en soirée. « On s’organise pour qu’une seule personne ait besoin du four, précise la résidante de Prévost, dans les Laurentides. On dépose tout sur l’îlot et chaque personne se sert elle-même, en formule buffet. »
Pour éviter la vaisselle, des assiettes en carton compostable sont utilisées.
On met nos énergies à la bonne place. Personne ne court en cuisine, on a le temps de se parler et de donner de l’attention aux enfants.
Sabrina Fournelle
Un bel avantage des plateaux, selon cette infirmière et chargée de cours, c’est qu’il y a une grande variété de nourriture sans que ça devienne une « montagne de bouffe ». Pas de gaspillage, donc.
Sans jugements
Cette formule fait baisser les coûts de façon spectaculaire, souligne Sabrina. Aucune indication n’est donnée sur le budget : chaque famille y va selon ses moyens et le temps dont elle dispose.
« Ton plateau peut avoir coûté 30 $ et être constitué de trucs achetés, et celui de l’autre famille peut être plus dispendieux avec des bouchées au prosciutto faites maison… Pas de jugements, pas de critiques. On s’accepte tel qu’on est ! »
Cette philosophie s’applique aussi à l’habillement des convives, qui échappe à toute règle.
On arrive comme on veut, pas obligé de s’habiller fancy. Et on n’a pas besoin de se préparer des semaines et des semaines à l’avance.
Sabrina Fournelle
Côté décoration de table, c’est à la famille hôtesse de décider. Encore là, les amis baissent les attentes… et la pression. « Par contre, on apporte toujours un petit cadeau à l’hôtesse, car elle va quand même avoir du rangement et du ménage à faire », dit Sabrina.
Chaque famille repart avec son plateau vide, « qu’il soit lavé ou pas », glisse la mère de famille. « On s’en fout qu’il soit propre ou sale ! On le lavera chez soi le lendemain, c’est tout. »