(L’Anse-Saint-Jean) Le Camp de base, c’est l’endroit tout indiqué pour les aventuriers qui veulent faire le plein d’énergie avant d’aller attaquer les pentes du mont Édouard, superbe montagne du Bas-Saguenay. Mais ce qu’on ignore, c’est que la sympathique auberge héberge aussi les installations de Füm Füm, excellent fumoir qui dessert le pub du Camp de base, entre autres. Découverte.

« Moi, j’ai toujours rêvé d’avoir un restaurant de grillades, avoue Pierre Lévesque, propriétaire de Füm Füm. En fait, j’avais déjà ma compagnie de fumaison, mais c’était très modeste, je faisais ça pour la famille et les amis. Mais à un moment donné, il a fallu que je rende ça légal, je suis allé chercher mes certifications. Mais c’est sûr qu’à la maison, ça commençait pas mal à sentir la boucane ! »

C’est en 2018 que Pierre Lévesque, Montréalais d’origine installé depuis des années au Bas-Saguenay, a eu l’occasion de mettre la main sur l’ancienne Auberge du mont Édouard, modeste motel qu’il a commencé à rénover non sans en profiter pour y mettre en place ses installations de fumaison. Comme il se doit, ses produits se retrouvent donc avantageusement sur la carte du pub du Camp de base.

« Mon saumon fumé à froid est ma première recette, c’est devenu un grand classique, c’est vraiment mon plus grand vendeur, nous dit Pierre Lévesque en sirotant une bière dans le pub du Camp de base. Il n’est donc pas cuit dans le fumoir, il est plutôt cuit en saumure, avant la fumaison. Mais il ne faut pas oublier d’accorder au saumon un temps de décantation, sans quoi on risque de goûter trop la fumée. »

Pierre Lévesque nous l’a d’ailleurs répété à plusieurs reprises : pas question pour lui d’abuser avec le goût de fumée, malgré la mode qui tire parfois en ce sens. « On a fait plusieurs essais-erreurs, et je me suis rendu compte que ce qu’on veut, c’est goûter la viande, assure-t-il. On veut savourer la pièce de viande, on veut goûter le poisson, on ne veut pas manger une bouchée de boucane ! »

  • Les fameuses côtes levées de Pierre Lévesque sont cuites lentement pendant trois heures dans son fumoir installé juste à côté de l’auberge Camp de base.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Les fameuses côtes levées de Pierre Lévesque sont cuites lentement pendant trois heures dans son fumoir installé juste à côté de l’auberge Camp de base.

  • Le smoked meat est l’un des produits Füm Füm vendus au Camp de base, mais aussi dans quelques épiceries et boutiques de L’Anse-Saint-Jean, Petit-Saguenay et Rivière-Éternité.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Le smoked meat est l’un des produits Füm Füm vendus au Camp de base, mais aussi dans quelques épiceries et boutiques de L’Anse-Saint-Jean, Petit-Saguenay et Rivière-Éternité.

  • Pierre Lévesque nourrit son fumoir principalement de bois d’érable, bien qu’il se permette aussi d’utiliser du tremble et du bouleau quand vient Le temps de démarrer son feu. « C’est comme pour le vin, je n’ai pas encore le nez assez fin pour voir s’il y a une différence ! », soutient le propriétaire de Füm Füm en riant.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Pierre Lévesque nourrit son fumoir principalement de bois d’érable, bien qu’il se permette aussi d’utiliser du tremble et du bouleau quand vient Le temps de démarrer son feu. « C’est comme pour le vin, je n’ai pas encore le nez assez fin pour voir s’il y a une différence ! », soutient le propriétaire de Füm Füm en riant.

1/3
  •  
  •  
  •  

Fort de son succès avec le saumon, Pierre Lévesque utilise aussi son fumoir froid pour du bacon, qui est tranché et cuit à la dernière minute avant d’aller garnir des pizzas du pub du Camp de base — c’est la seule façon de le goûter. On peut toutefois acheter sur place et dans quelques boutiques du Bas-Saguenay son saumon ainsi que son délicieux saucisson fumé, qui a tout du prosciutto italien.

« C’est une pièce de viande qu’on fait fumer à froid et que j’enrobe ensuite d’épices avant de la laisser décanter pendant deux mois pour réduire sa teneur en eau, explique le patron du Camp de base. C’est en fait la même chose qu’un prosciutto, mais c’est une appellation contrôlée en Italie. Mais ça ne me dérange pas trop de l’utiliser quand même ; qu’ils viennent me chercher pour me faire un procès, ça va me permettre d’aller en Italie ! »

Beaucoup plus imposant, son fumoir à chaud a été fabriqué par un soudeur du coin, un appareil impressionnant nourri au bois d’érable. Il y fait fumer de l’épaule de porc pour en faire de l’effiloché, du bœuf façon smoked meat ainsi que des ailes de poulet Dijon-romarin, trois produits vendus à la clientèle locale et de passage. Deux viandes sont toutefois réservées aux clients du pub : le poulet destiné au sandwich shish-taouk ainsi que les incroyables côtes levées – comme il se doit ceinturées du sacro-saint anneau rosé de fumée, ou smoke ring pour les aficionados. « Mes côtes levées, je les fais cuire trois heures en fumaison, après quoi je les enveloppe de papier d’aluminium pour que le gras retourne à l’intérieur de la viande », nous décrit le passionné.

Ah, Füm Füm propose aussi au Camp de base une belle variété d’aliments végés. « Mais c’est sûr qu’il y a encore la petite touche fumée sur le menu », ajoute Pierre Lévesque avec un clin d’œil.

Adresse : 5, rue Saint-Jean-Baptiste, L’Anse-Saint-Jean

Consultez le site de Füm Füm