Qui refuserait un morceau de fromage coiffé d’une petite confiture parfaitement calibrée pour celui-ci ? Voici des suggestions de mariages fromagers et confiturés, pour un effet gustatif et visuel optimal.

Le chemin du brûlé + confit d’ananas et poivre

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le chemin du brûlé se mariera bien avec cet original confit à l’ananas et au poivre.

« La plupart des pâtes semi-fermes s’accordent avec plusieurs types de confits », souligne Alexandre Porras, gérant adjoint à la fromagerie Hamel. Dans ce vaste champ des possibles, il suggère de suivre Le chemin du brûlé (fromagerie Campton), un cousin du Morbier, en le mariant avec un confit d’ananas et poivre. « Le fromage présente un côté assez noisetté et des notes végétales, alors que le confit vient apporter un côté fruité, un peu de sucre et un léger piquant grâce au poivre, qui l’empêche de sombrer dans un accord trop sucré et racoleur », indique M. Porras. On peut se tourner vers un confit de la gamme L’Épicurien, ou une préparation de Miss Marmelade (ananas et poivre rose).

Zacharie Cloutier + confiture de baies d’argousier

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Le brebis aime beaucoup le sucré-salé (on peut penser au fromage de brebis basque avec confiture de cerises noires). Comme compagnon d’un Zacharie Cloutier, une préparation aux baies d’argousier est conseillée.

Camerises, canneberges, cerises de terre... les baies originales ne manquent pas au Québec, et celles tirées de l’argousier constituent une option intéressante pour un alliage avec un fromage. Yannick Achim, à la tête de Yannick fromagerie, suggère de se tourner vers un brebis pour créer un ménage savoureux, en jetant son dévolu sur le Zacharie Cloutier, de la fromagerie de la Nouvelle-France. « C’est un fromage que je qualifie de soyeux, caractéristique unique d’une pâte ferme au lait de brebis, qui entre en accord avec la confiture de baies d’argousier, légèrement acidulée », indique M. Achim. Les arômes beurrés se trouvent ainsi contrebalancés par la vivacité du petit fruit orangé.

Bleu d’Élizabeth + pâte de coings

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L’équilibre entre sel et sucre pourra être trouvé avec cet accord original de bleu et de pâte de coings.

La pâte de coings, très prisée avec les fromages, offre l’avantage de pouvoir se découper en cubes ou en formes des Fêtes à coup d’emporte-pièce. Parmi ses alliés précieux figureront les bleus, comme le Bleu d’Élizabeth, maintes fois primé. « On a besoin de quelque chose d’assez sucré pour équilibrer le sel du fromage. Les arômes du coing, proches de ceux de la poire, de la pomme, vont très bien se marier avec le côté torréfié des bleus plus vieillis et goûteux comme le Bleu d’Élizabeth. Quand il est à point, ce dernier présente des arômes de chocolat avec beaucoup de cacao, que le fruit vient équilibrer, voire révéler », explique Alexandre Porras.

Martin Casimir + tartinade de canneberges

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Chèvre et canneberges, un duo charmeur

Il y a toujours un amateur de fromage de chèvre dans la famille ! Pour lui, on servira un morceau de chèvre frais, par exemple le Martin Casimir (à ne pas confondre avec Le Casimir) de la fromagerie La Maison Grise, accompagné d’un trait de tartinade de canneberges. Aussi bon qu’attirant pour les yeux. « Ce fromage frais aux notes lactiques et acidulées supporte à merveille cette tartinade légèrement sucrée. Cela nous donne un accord charmeur, tant sur le plan gustatif que visuel », préconise le fromager Yannick Achim.

Gré des champs + miel brut de fleurs sauvages

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Des accents floraux seront obtenus en associant un Gré des champs avec du miel d’Anicet brut.

Le gérant adjoint de la fromagerie Hamel se plaît à travailler avec les miels du Québec, notamment le miel d’Anicet, produit dans les Hautes-Laurentides. Sa préférence va aux miels bruts et denses, moins liquides que les classiques, se badigeonnant facilement sur un bâtonnet de fromage de type pâte pressée cuite. Alfred le fermier ou le Louis d’Or sont des options, mais on peut aussi faire un tour en Montérégie avec le Gré des champs. « Il est fabriqué avec le lait d’été en ce moment. Associé à un miel de fleurs sauvages ou un miel d’été, ça donnera un accord floral, que l’on retrouvera tant dans le fromage que dans le miel », suggère M. Porras.

Chemin Hatley + confit de noix

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Le confit de noix n’étant pas facile à dénicher, nous avons triché un peu et utilisé un confit de noix et figues, pour un résultat également convaincant.

Noix et fromage, fromage et noix... difficile de se tromper avec cet accord classique. On se tourne volontiers vers une association avec un chèvre, valeur sûre à plus forte raison, mais Yannick Achim nous amène ailleurs, sur le Chemin Hatley. Affiné sur planches de bois, ce fromage à pâte ferme pose une base de notes florales, fruitées et d’amandes, qui s’harmonisera sans peine avec un confit de noix. « On obtient un accord naturel et équilibré entre le fruité légèrement salé de cette pâte ferme et le confit de noix, avec son amertume légèrement sucrée », fait remarquer M. Achim. De belles saveurs hivernales !

Les conseils des fromagers pour le service

– Servir les fromages à température ambiante pour qu’ils puissent développer leur palette complète d’arômes.

– Les tranches de pain ne sont pas nécessaires et pourraient teinter les accords. Si on souhaite un support, privilégier des craquelins fins et neutres, comme ceux fabriqués par 34 degrés.

– On peut utiliser un cure-dent si les aliments sont assez fermes, comme dans le cas de la pâte de coings.