Nous remettons le couvert des circuits fromagers en suivant, cette fois-ci, un parcours à travers la Montérégie, où chèvres et vaches s’en donnent à cœur joie pour nous offrir une large gamme de découvertes. Effectuer le parcours complet proposé par l’application Route des fromages relevant plutôt du marathon, mieux vaut se composer son propre plateau en tronçonnant le circuit en portions choisies, tel un bon camembert à partager.

Ruban bleu à Mercier : tomme à la ferme

  • La belle fromagerie Ruban bleu, à Mercier. Juste derrière s’étalent champs et pâturages.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    La belle fromagerie Ruban bleu, à Mercier. Juste derrière s’étalent champs et pâturages.

  • On peut acheter les différents fromages sur place, dans la boutique qui fait aussi épicerie fine.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    On peut acheter les différents fromages sur place, dans la boutique qui fait aussi épicerie fine.

  • Les fromages de chèvre sont déclinés en toutes sortes de variétés.

    PHOTO ULYSSE LEMERISE, ARCHIVES LA PRESSE

    Les fromages de chèvre sont déclinés en toutes sortes de variétés.

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Spécialisée dans les chèvres depuis les années 1980, cette fromagerie dispose de deux antennes, à Châteauguay et à Mercier. C’est à cette dernière, jouxtant directement la ferme, que nous avons rendu visite, pour découvrir l’alléchante sélection produite sur place par le troupeau de cornues, complétée par de belles propositions venues d’autres régions du Québec. Des étiquettes bleues indiquent la production locale, et le choix est difficile entre le déluge de classiques à pâte molle (le Joséphine, le Set Carré, le Sandwich, le Charbonnier…), les pâtes fraîches (L’écu ou le Beurrasse, à tartiner) ou semi-fermes (la Charrue). On peut également faire un tour à l’arrière de la boutique où lapins, cochons, poules et autres amis à pattes gambadent dans leurs enclos champêtres.

Notre choix sur place

Connaissant déjà les excellentes pâtes molles de cette fromagerie, nous avons jeté notre dévolu sur la Charrue, pâte semi-ferme à croûte lavée. Ses arômes de noix et son côté fruité sont particulièrement séduisants, et son côté légèrement feutré en fait un beau choix de dégustation en entrée, à intégrer dans une salade, ou dans une raclette.

Un petit coin où déguster

On peut profiter d’une terrasse ombragée devant la boutique, ainsi que de quelques tables de pique-nique côté champs. Attention aux moustiques en été : eux aussi ont bon appétit.

Le Métayer : des hommages à Napierville

  • Le fromager Raymond Métayer nous présente la belle palette de fromages dans ses étals.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le fromager Raymond Métayer nous présente la belle palette de fromages dans ses étals.

  • L’Exil 1838 se veut un hommage aux Patriotes.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    L’Exil 1838 se veut un hommage aux Patriotes.

  • Le Samson d’ici, lui, fait référence à Louis Cyr, originaire de la région.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le Samson d’ici, lui, fait référence à Louis Cyr, originaire de la région.

  • La devanture de la boutique. Il faudra cependant rouler quelques kilomètres pour trouver un endroit plus calme où déguster ses trouvailles.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    La devanture de la boutique. Il faudra cependant rouler quelques kilomètres pour trouver un endroit plus calme où déguster ses trouvailles.

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La route nous conduit ensuite vers Napierville, où fut fondée la fromagerie Le Métayer, en 2007. Ici, deux vedettes principales se trémoussent en vitrine, faisant balancer notre cœur entre L’Exil 1838 (pâte ferme) et le Samson d’ici (pâte semi-ferme). Le second fait référence à Louis Cyr, l’homme fort local devenu légendaire, tandis que le premier rend hommage aux Patriotes. « L’Exil ressemble un peu au fromage d’Oka, et le Samson présente des notes de beurre frais et de noisettes », précise la commise au comptoir. Les productions sont convaincantes, mais la situation de la boutique, sur le bord de la bruyante route 219, n’est pas aussi bucolique que celle des fromageries fermières implantées au cœur des champs.

Notre choix sur place

Le Samson d’ici, annoncé comme un cousin du reblochon, tient ses promesses, grâce à une onctuosité intéressante et à des arômes bien équilibrés. Tartiflettes et raclettes n’ont qu’à bien se tenir, ce Louis Cyr fromager pourrait bien s’y tailler une place.

Un petit coin où déguster

À défaut de pouvoir s’installer dans les alentours de la fromagerie, on trouve un petit aménagement avec une table à pique-nique au 105, chemin Louis-Cyr, entouré de champs et de quelques infos sur l’homme fort régional, si l’on souhaite rester dans le thème. Mais cela reste sur le bord de la route…

Fritz Kaiser : un couteau suisse à Noyan

  • Une trentaine de fromages, dont certains ont remporté les honneurs au gré de divers concours, sont proposés chez Fritz Kaiser.

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    Une trentaine de fromages, dont certains ont remporté les honneurs au gré de divers concours, sont proposés chez Fritz Kaiser.

  • La boutique est très grande, et il est difficile d’arrêter son choix sur un fromage en particulier. La solution ? En prendre plusieurs.

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    La boutique est très grande, et il est difficile d’arrêter son choix sur un fromage en particulier. La solution ? En prendre plusieurs.

  • Les vaches prennent une pause dans les champs, en arrière des installations.

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    Les vaches prennent une pause dans les champs, en arrière des installations.

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« Nous, on vient spécialement de Laval juste pour s’approvisionner ici. Ce qu’on perd en essence, on le gagne en fromage ! », nous lance un couple venu faire le plein à la grande boutique de Fritz Kaiser, fondée à Noyan par un maître fromager suisse et adossée à la ferme. Il est vrai que les larges présentoirs ont de quoi donner le tournis, avec une trentaine de productions, principalement au lait de vache — le Douanier, le Noyan, le Vacherin, le Miranda, l’Empereur —, mais également de chèvre, comme la Tomme de M. Séguin. Un grand choix de fromages à raclette est également proposé. Impossible de n’y pas trouver chaussure à son pied (ou, plutôt, tomme à son palais).

Notre choix sur place

Pas facile, avec cette succulente variété ! Nous avons finalement donné un visa au Douanier, un des grands succès de la fromagerie et plusieurs fois primé, à pâte semi-ferme et avec une croûte lavée laissant apparaître une ligne de cendre végétale en son centre — une allusion à la proximité de la frontière canado-américaine. Il s’est montré caractériel, avec un goût bien affirmé, terreux et végétal. Miam !

Un petit coin où déguster

Juste en face des installations, quelques tables à pique-nique vous accueillent à l’entrée des champs, avec une belle chaîne de collines en arrière-plan.

Pause-dégustation au bord de l’eau : Venise-en-Québec

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc Jameson est un endroit idéal pour déguster ses trouvailles fromagères.

Déguster sur place dans certaines fromageries peut être plaisant, mais si on effectue un petit circuit, goûter ses trouvailles dans un beau cadre local s’avère tout aussi agréable. Après quelques récoltes, pourquoi ne pas se rendre sur les bords de Venise ? Pas l’italienne, mais la belle québécoise nichée autour de sa baie, à mi-chemin entre Noyan et Bedford. Les bords de l’eau ont été goulûment privatisés, mais il est possible de s’installer dans les environs du quai municipal (près du bureau touristique, peu de places disponibles) ou dans l’accueillant parc Jameson, où les infrastructures pour pique-niquer sont plus développées.

Missiska : une crémeuse adresse

  • Caroline Pelletier, de la fromagerie Missiska, nous présente le Jersey royal. Et il semblerait qu’un bout de chou ne dirait pas non à un petit morceau.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Caroline Pelletier, de la fromagerie Missiska, nous présente le Jersey royal. Et il semblerait qu’un bout de chou ne dirait pas non à un petit morceau.

  • Le fromage en grains, nature, à l’ail ou en version BBQ, est aussi très populaire dans cette enseigne.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le fromage en grains, nature, à l’ail ou en version BBQ, est aussi très populaire dans cette enseigne.

  • Le Jersey royal séduit le public avec son côté crémeux.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le Jersey royal séduit le public avec son côté crémeux.

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À la sortie de Bedford, la fromagerie Missiska suggère toutes sortes de produits laitiers et fermiers, du yogourt au cheddar en grains nature ou agrémenté. Côté fromages produits sur place, la variété est certes plus modeste qu’ailleurs, mais comme on le sait, qualité et quantité ne sont pas forcément corrélées. « C’est sûr que notre Jersey royal a vraiment du succès, j’ai dû en vendre une vingtaine depuis ce matin », nous a conseillé l’employée de la boutique. Très crémeux, avec de subtiles notes de champignons, ce fromage à pâte molle et croûte fleurie affiné 10 jours démontre un goût riche et lactique. Les cheddars en grains ou en bloc font aussi bonne figure, qu’ils soient nature ou en versions déclinées à l’ail ou au barbecue.

Notre choix sur place

Après avoir considéré le fromage en grains, difficile de résister à l’appel du Jersey royal. Jouant dans la cour du brie, il donne de la voix avec des saveurs fermières bien marquées, et se prête à de nombreuses occasions, de la salade au sandwich, ou tout simplement en dégustation sur le pouce.

Un petit coin où déguster

La menue boutique a été agrandie, mais au détriment de la terrasse où pouvaient s’installer les gastronomes. Zut ! Cela vaut peut-être la peine de faire quelques kilomètres pour rejoindre Venise-en-Québec.

Cornes et sabots : quand l’amour rend chèvre

  • Au centre, sous cloche, on voit le Charlot, qui surprend avec ses moisissures comestibles. Ne pas se fier à l’impression visuelle : il est très bon !

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Au centre, sous cloche, on voit le Charlot, qui surprend avec ses moisissures comestibles. Ne pas se fier à l’impression visuelle : il est très bon !

  • Jean-François Larche et sa conjointe Nicola ont décidé de monter une ferme mettant en vedette les chèvres, et se sont spécialisés dans ce type de fromages.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Jean-François Larche et sa conjointe Nicola ont décidé de monter une ferme mettant en vedette les chèvres, et se sont spécialisés dans ce type de fromages.

  • La feta de Cornes et sabots est aussi prisée du public.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    La feta de Cornes et sabots est aussi prisée du public.

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Plutôt chèvre que vache ? À quelques pas de Missiska, Nicola et Jean-François ont établi leurs quartiers en 2018 après des passages par Vancouver et Toronto. Cherchant à ériger une ferme pour vivre en autosuffisance, ils ont adopté toutes sortes d’animaux, dont des chèvres qui les ont lancés sur une nouvelle voie. « Nous sommes tombés amoureux des chèvres et on a cherché à voir si on pouvait en vivre. On a donc suivi une formation pour devenir fromagers », explique Jean-François Larche. Un projet mené avec réussite, produisant depuis 2018, en agriculture écologique, plusieurs sortes de fetas, la Barbichette (une tomme de pâte ferme assez douce), le Stanbridgeois (cheddar doux à pâte ferme au lait cru) et l’étonnant Charlot, sorte de bûchette recouverte de moisissures comestibles. On aime aussi le côté confidentiel, authentique et rustique des lieux, loin des grandes boutiques fermières aux productions plus importantes.

Notre choix sur place

La feta est leur plus grand succès de vente, mais le Charlot était trop intrigant pour ne pas s’y risquer. On retrouve le goût typique du chèvre à pâte molle et au lait cru, mais avec un coup de fouet gustatif accordé par les moisissures (cœurs sensibles, fermez les yeux !).

Un petit coin où déguster

À l’approche de l’été, une table et des bancs sont installés à proximité de la ferme si l’on souhaite déguster ses fromages sur place. La ferme n’est pas accessible au public, mais des journées portes ouvertes sont organisées en juin et en octobre.

Au gré des champs : le chant des vaches

  • La fromagerie se situe dans un endroit charmant et bellement entretenu.

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    La fromagerie se situe dans un endroit charmant et bellement entretenu.

  • La boutique propose un grand choix, avec des fromages produits sur place et certains venant d’autres régions du Québec. On craque pour le plateau de dégustation, avec des bouchées des productions de la ferme.

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    La boutique propose un grand choix, avec des fromages produits sur place et certains venant d’autres régions du Québec. On craque pour le plateau de dégustation, avec des bouchées des productions de la ferme.

  • Dans cette ferme familiale, les vaches sont partie intégrante de la fratrie, élevées dans un environnement certifié biologique.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    Dans cette ferme familiale, les vaches sont partie intégrante de la fratrie, élevées dans un environnement certifié biologique.

  • On a adoré le Gré des champs, même si des fromages de toute autre variété sont proposés, comme le Péningouin, au lait cru.

    PHOTO ULYSSE LEMERISE, ARCHIVES LA PRESSE

    On a adoré le Gré des champs, même si des fromages de toute autre variété sont proposés, comme le Péningouin, au lait cru.

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Petit coup de cœur pour cette fromagerie de Saint-Jean-sur-Richelieu lancée il y a une vingtaine d’années pour préserver un patrimoine agricole familial. Elle regroupe une trentaine de vaches aux petits soins, quatre chats très câlins, et une belle variété de productions dans un environnement bio. C’est aussi la seule fromagerie du circuit nous ayant proposé d’emblée un plateau de dégustation regroupant ses succès, dont l’homonyme Au gré des champs, le caractériel Carignan-Salière (deux pâtes fermes au lait cru), le fondant d’Iberville (pâte semi-ferme, parfait pour une fondue) ou des fromages frais peu ou pas affinés, comme le Péningouin et le Pont Blanc. Les lieux respirent le calme et la volupté, et on peut aller dire bonjour aux vaches durant les heures d’ouverture de la boutique.

Notre choix sur place

Pour goûter à tout, le plateau de dégustation à 16 $ fut un choix incontournable. Du lot, plusieurs fromages se sont démarqués, mais s’il fallait repartir avec une meule sous le bras, elle serait sans doute estampillée Au gré des champs, avec son côté vif, fruité et presque fleuri. Avec une petite confiture de fruits rouges, c’est d’un goût exquis.

Un petit coin où déguster

Inutile de chercher plus loin, de nombreuses tables ont été installées le long du bâtiment principal, permettant de profiter de l’environnement champêtre, du soleil et du meuglement des vaches à deux pas de là.

Pause-dégustation au bord de l’eau : Chambly

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Un arrêt au Fort-Chambly permet de déguster ses trouvailles près des rapides de la rivière Richelieu, dans un beau cadre. On y trouve aussi des tables à pique-nique.

Une deuxième suggestion pour ceux qui aiment faire le plein de découvertes fromagères puis les déguster dans un petit coin sympathique : dans la portion est de notre circuit, un petit arrêt au Fort-Chambly permettra de s’abreuver des rapides de la rivière Richelieu, à proximité du vestige militaire local. Un grand parc avec de nombreuses tables et de belles vues nous invite tout simplement à y poser notre panier, notre pain, et profiter des saveurs fromagères glanées au fil de la journée.

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