La fraise, la framboise et le bleuet n’ont plus besoin de présentation. Mais d’autres petits fruits méritent aussi de faire le bonheur de nos étés. Moins cultivés, ils sont plus rares dans les marchés, mais beaucoup de ceux qui les font pousser reçoivent les cueilleurs. À vos petits paniers !

Des camerises partout

PHOTO FOURNIE PAR LA FERME MANICOUAGAN

Camerises

La camerise est sans doute le petit fruit dont la popularité croît le plus vite au Québec. La culture du chèvrefeuille comestible est pourtant toute récente, les premières variétés prometteuses n’ayant fait leur apparition que dans les années 1990, souligne Agrinova. Ses cultivars résistent très bien au froid et peuvent fructifier presque partout au Québec. La ferme Manicouagan, sur la Côte-Nord, en possède 40 000 plants. « Avec nos nuits froides, nos fruits développent plus de sucre », raconte Julie Bérubé, copropriétaire de la ferme. Son goût rappelle le bleuet et la framboise. Sans noyau, elle se mange nature, ajoute-t-elle, au grand plaisir des autocueilleurs attendus dès la mi-juillet. Une bonne partie de la production de la ferme est congelée pour être transformée sur place, mais aussi ailleurs, comme à la microbrasserie St-Pancrace. La camerise fait aussi de délicieuses mousses, tartes et confitures. Le 23 juillet, à l’occasion de Camerise en fête, la ferme Manicouagan accueillera plusieurs entreprises qui utilisent le fruit pour une dégustation en plein air.

Consultez le site de la ferme Manicouagan

Polyvalentes amélanches

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Baies d’amélanchier

L’amélanchier est un arbuste natif de l’Amérique du Nord. Les Premières Nations s’en servaient dans la préparation du pemmican, et les premiers colons, qui l’ont vite adopté au Québec, ont baptisé son fruit « petite poire ». Dans l’Ouest, ce fruit – appelé saskatoon – est plus populaire que le bleuet. David Côté a planté ses premiers amélanchiers il y a un peu plus de 20 ans, aux Jardins Abbotsford D.C., en Montérégie. « Un vieil ami, Gonzague, m’en avait parlé, dit-il. L’arbuste sert aussi de brise-vent pour nos serres. » Mais le bon goût des baies d’amélanchier (ou amélanches), proche de celui du bleuet avec une pointe d’amande, dans des coulis, des confitures, des gelées, en sorbet ou même dans une sauce avec une bavette, l’a séduit. Les fruits de ses 600 plants seront mûrs au début de juillet, et les visiteurs pourront les cueillir pendant trois semaines, grâce à des filets qui empêchent les oiseaux de les dévorer tous. En ville, on trouve beaucoup d’amélanchiers dont les fruits ne demandent qu’à être cueillis (avec la permission de leur propriétaire, bien entendu).

Consultez la page Facebook des Jardins Abbotsford D.C.

L’arôme unique des cassis

PHOTO MATHIEU BÉLANGER, ARCHIVES LA PRESSE

Cassis

Même s’il est assez peu cultivé au Québec, le cassis jouit d’une belle réputation, notamment grâce à l’entreprise Cassis Monna & filles, dans l’île d’Orléans, qui en fait des vins, des sirops, des confitures, etc. La Ferme du capitaine Noël produit et transforme aussi ce fruit que certains appellent « gadelle noire » dans l’est de l’île. Chez Couleurs cassis, à Saint-Antoine-sur-Richelieu, près de Montréal, Martin Laporte exploite 7000 plants de cassis depuis une dizaine d’années. « J’avais envie de faire autre chose que de la fraise et de la framboise », dit celui qui vend l’essentiel de sa production à des microbrasseries, dont Auval. « Et j’aime le goût du cassis. » Les arômes prononcés et uniques du cassis sont très appréciés des Européens, en particulier de ceux des pays de l’Est. « Ils macèrent souvent les fruits avec quelques feuilles », indique Martin Laporte. Sinon, les cueilleurs en font surtout des confitures et des gelées. La récolte commence généralement dans la dernière semaine de juillet chez Couleurs cassis et dure au plus deux semaines.

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Précieuses griottes

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA CERISAIE PASSIONS CERISES

Griottes

« J’ai toujours aimé les tartes aux cerises ! », lance Daniel Fréchette, de la cerisaie Passions cerises, qui possède 1500 plants de griottes à Bury, à l’est de Sherbrooke. Il cultive depuis maintenant 10 ans ce petit fruit au goût plus acidulé que celui de la cerise Bing (ou de France), qui pousse mieux en Ontario et en Colombie-Britannique. Les variétés cultivées à la cerisaie ont été développées en Saskatchewan et sont très rustiques. Mais elles demeurent sensibles aux grands écarts de température, surtout pendant la floraison. L’an dernier, un gel printanier a anéanti la récolte, mais, cette année, l’autocueillette commencera à la mi-juillet. « La récolte dure un mois, explique M. Fréchette. Certains sont surpris par son goût, moins sucré que la cerise de France, mais la griotte se mange très bien comme ça. Des cueilleurs viennent en chercher pour les mettre dans l’alcool, mais on peut aussi faire de la confiture, des coulis... et des tartes ! »

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Retrouver les groseilles à maquereau

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Groseille à maquereau

« On a des plants de groseilles ici qui remontent à l’époque de mon grand-père, raconte David Desmarais, de la ferme Desmarais, à Pierreville, dans le Centre-du-Québec. Les gens aiment bien les cueillir, même si le plan a de longues épines. » Avec une cinquantaine de plants seulement, la récolte, qui commence à la fin de juillet et dure deux semaines, se limite à 10 ou 20 crêtes par été, poursuit le producteur. Les fruits du groseillier à maquereau, qui passent du vert au rouge en mûrissant, se mangent crus et font une excellente gelée. « Les fruits verts contiennent plus de pectine, et les rouges sont plus sucrés », précise M. Desmarais. Cultivée surtout en Angleterre depuis le XVIe siècle, la groseille était aussi populaire que la framboise ou la fraise avant les années 1940 au Québec, écrit l’historien Michel Lambert, mais une maladie l’a presque fait disparaître. Les producteurs se font rares, mais les plants sont désormais plus résistants à la maladie et demandent peu d’entretien, constate David Desmarais. « Les gens peuvent facilement en faire pousser chez eux ! »

Consultez le site de la ferme Desmarais Trouvez où faire de l’autocueillette sur le site de Bonjour Québec

Dans une version précédente de cet article, nous indiquions que la ferme Manicouagan se trouve en Basse-Côte-Nord. Elle est plutôt située sur la Côte-Nord.