(SAINT-GABRIEL-DE-BRANDON) Ça grouille de vie chez Dominique Bernèche et Philippe Amyot. Dans une belle maison centenaire de Lanaudière, le couple vit avec ses cinq enfants : Louis, 9 ans, Laurier, 7 ans, Simone, 5 ans, Marie, 4 ans, et l’adorable Raoul, 2 ans.

Toute une tribu à nourrir… cinq fois par jour (impossible d’oublier les collations, avec cinq enfants comme pense-bête). « Je n’ai pas la cuisine de Trois fois par jour », s’excuse Dominique, enseignante de formation et copropriétaire des Belles combines, une entreprise qui offre des outils éducatifs pour les parents. « Par contre, on a suffisamment d’espace pour que les enfants puissent nous donner un coup de main, précise-t-elle. De toute façon, avec une grosse famille, on n’a jamais les conditions idéales. On s’adapte, on s’accommode. »

Plus de 200 000 familles nombreuses

Le Québec comptait 215 000 ménages de cinq personnes ou plus en 2016 — ce qui représente plus de 1 million de bouches à nourrir quotidiennement. Le mot d’ordre chez les Bernèche-Amyot ? « Autonomie, autonomie, autonomie », résume Dominique. Dans sa cuisine en bois, les ingrédients et les ustensiles à pâtisserie sont placés suffisamment bas pour que Louis, l’aîné, s’en serve seul. « Des fois, je fais des biscuits au citron, dit le garçon. Je fais aussi des smoothies, avec plein de fruits congelés, du yogourt et du lait d’amandes. »

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Louis, 9 ans, a accès à la farine, placée dans le bas du garde-manger, avec tout le nécessaire à pâtisserie.

En ouvrant le frigo, les enfants ont accès aux bacs contenant les collations (raisins frais, crudités et hummus, compotes, etc.) et les desserts (portions de yogourt), à choisir aux moments déterminés par les parents. « Il y a aussi des carottes, qu’ils ont le droit de manger en tout temps », ajoute la maman.

Dans la salle à manger, une armoire permet de ranger la vaisselle à hauteur d’enfant. Même Marie, 4 ans, va y chercher seule son couvert. Quant au petit Raoul, il a déjà l’habitude de rapporter son assiette après le repas. « Il veut tout faire comme ses frères, constate sa mère. Quand on a une structure en place, comme le dit Marie Kondo, ça se fait tout seul. »

Rien n’est fait à l’avance

Les menus de la semaine sont affichés sur le réfrigérateur. « On ne s’en sort pas sans planifier les repas, souligne Dominique. Sinon, il y a du gaspillage. » Surprise : rien, sauf la sauce à spaghetti, les muffins et les biscuits, n’est fait à l’avance. « Ça me décourage de perdre un dimanche à cuisiner, ça se mange trop vite, fait valoir Dominique, son petit Raoul dans les bras. Je préfère consacrer mes week-ends à nos loisirs. Je favorise plutôt les recettes rapides. »

Deux poulets sont souvent cuits en début de semaine. Ils servent à préparer des fajitas, des pâtes au poulet et pesto, du riz frit, de la pizza sur pain naan, etc. Sinon, la famille mange du tofu général Tao, du saumon au Boursin, etc. En collaboration avec les six poules de la famille, Philippe a aussi sa spécialité : les « cocos patates », des œufs brouillés accompagnés de pommes de terre rissolées. Un délice, selon la marmaille.

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Dans le frigo, des bacs contiennent les collations, les desserts et les aliments à manger en priorité, avant de les gaspiller.

Réserves au sous-sol

Le sous-sol des Bernèche-Amyot plairait peut-être moins à Marie Kondo, la gourou japonaise du désencombrement. « Un ami des enfants nous a déjà demandé : “Êtes-vous des survivalistes ?” », raconte Philippe avec humour. « Survivalistes », non. Réalistes, oui. Une fois par mois, Dominique visite un détaillant qui vend au rabais et en grosses quantités, pour renflouer les réserves de viande, pain, céréales, barres tendres, etc. « Ça coûte 800 $, j’en sors avec deux paniers », rigole-t-elle. Après, il ne reste qu’à aller une fois par semaine à l’épicerie, pour acheter les produits frais.

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Les menus et tâches sont inscrits sur un planificateur hebdomadaire, conçu par Les Belles combines.

« Je commence à avoir une bonne expérience, et comme je suis une queen de l’organisation, ça roule », témoigne Dominique. Les enfants s’impatientent — il est temps d’aller à la plage, tout près de la maison. Ce n’est pas tout de nourrir cinq enfants : il faut aussi profiter de l’été avec eux. Avec autant d’appétit.

Recette de pizza sur pain naan de Dominique Bernèche

Ingrédients (ajuster les quantités selon le nombre et l’âge des convives)

• Petits pains naans

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Les aliments de base sont stockés au sous-sol, en quantités raisonnables pour une grosse famille.

• Tomates cerises

• Poivrons en lamelles

• Oignon rouge haché

• Poulet déjà cuit, coupé en morceaux

• Bacon déjà cuit, émietté

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« On fait souvent cette recette de pizza quand on a des restes, dit Dominique Bernèche. Si les enfants ne mettent pas de légumes sur leur pizza, ils les mangent en crudités. Le pain naan, c’est toujours un hit. »

• Fromage râpé

Note : « Nul besoin de sauce, puisque le pain naan est moelleux et donc pas sec du tout, même une fois cuit », précise Dominique.

Préparation

Mettre les ingrédients dans des récipients et laisser chacun garnir son pain naan. Cuire environ 10 minutes au four (ou sur le barbecue). C’est « encore meilleur servi avec de la roquette, du jus de citron et de l’huile d’olive », selon Dominique.