(Paris) Après la viande ou le lait, l’interprofession des palmipèdes à foie gras (Cifog) a lancé mardi un logo « Origine France » avec le soutien de quelque 10 000 chefs cuisiniers, dans l’espoir d’encourager la reprise des exportations de foie gras, magrets et confits, affectées par la crise de la grippe aviaire en 2015 et 2016.

Les logos « foie gras de France », « confit de France » et « magret de France » sont une « marque commune à tous les acteurs de la filière canard ou oie » qui pourront l’adopter sur la base du volontariat, « à condition que les animaux soient nés, élevés, engraissés, abattus, transformés et étiquetés en France », a indiqué Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog, au cours d’une conférence de presse.

En pratique, 90 % du foie gras de canard commercialisé par les grandes maisons françaises est éligible à ce logo, et environ 30 % du foie gras d’oie, a-t-elle estimé.

Les logos regroupent tous les terroirs français de production : Alsace, Bretagne, Pays-de-Loire, Normandie et les régions du sud-ouest qui ne sont pas sous l’étiquette Indication géographique protégée (IGP), a-t-elle dit.

Ils sont complémentaires des signes de qualité déjà existants « Label rouge » et « IGP Canard à Foie gras du sud-ouest », qui garantissent en plus un cahier des charges de production et de transformation contrôlé par un organisme certificateur.

Les nouveaux logos ont reçu mardi le soutien de quelque 10 000 chefs cuisiniers, membres de huit associations professionnelles différentes : Eurotoques, les cuisiniers de la République française, l’association française des maîtres restaurateurs, les toques françaises, les collectionneurs, les maîtres cuisiniers de France, le groupement national des indépendants hôtellerie et restauration ainsi que l’académie culinaire de France.

« Le foie gras est un produit à la fois jalousé et attaqué, un produit d’exception et un savoir-faire unique des terroirs que nous devons défendre » a déclaré Guillaume Gomez, chef cuisinier de l’Élysée et vice-président de l’association Eurotoques, présent à la conférence de presse. « Si nous ne faisons rien et si nous nous endormons, il peut être amené à disparaître », a-t-il averti.

Le Cifog rappelle que la filière du foie gras fait vivre environ 30 000 familles dans les zones rurales d’élevage et représente « près de 100 000 emplois » directs et indirects en France.

Sur les huit premiers mois de 2019, la balance commerciale des produits liés au foie gras est redevenue positive de 10 millions d’euros, selon le Cifog. Mais c’est encore loin du record de 57 millions d’euros de solde positif atteint sur l’ensemble de l’année 2015, avant le début de la crise de la crise aviaire, jugulée depuis.

Sur l’ensemble de l’année 2017, au point commercial le plus bas de la crise après des abattages de masse dans les élevages pour endiguer la propagation de l’épidémie, la balance commerciale du foie gras avait été déficitaire de 20 millions d’euros.

L’un des objectifs est la Chine. La filière espère notamment un déblocage administratif des exportations de palmipèdes, toujours gelées depuis la crise aviaire, lors du prochain voyage d’Emmanuel Macron en Chine en novembre.

Mais l’initiative vise aussi le Japon, où les produits français ne représentent plus que 20 % des quelque 1000 tonnes de foie gras consommées par an, contre encore 65 % en 2015, selon des données du Cifog.

« Nos collègues hongrois et bulgares ont pris la place, mais sans se mettre les objectifs de biosécurité que nous avons mis en place (pour éviter la répétition d’une épidémie), a indiqué Michel Fruchet, président du Cifog.