(Mascouche) Le candidat péquiste dans Masson, Stéphane Handfield, offre ses excuses au candidat caquiste Mathieu Lemay pour les gestes posés par son bénévole, qui a dérobé 275 dépliants promotionnels de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour les remplacer par des tracts du Parti québécois.

« Je m’excuse pour le geste de mon bénévole, c’est inacceptable », a lancé M. Handfield en marge d’un point de presse sur l’immigration avec le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. « Détruire des dépliants, détruire des pancartes électorales, c’est inacceptable », a-t-il martelé.

Au matin, le député sortant de Masson, Mathieu Lemay, a fait une sortie dans La Presse où il révélait avoir porté plainte mardi dernier à la police de Mascouche après avoir constaté la disparition de 275 tracts de son parti. Au cours de la semaine, il a obtenu des vidéos qui identifient un homme qui distribue des tracts du Parti québécois, et qui semble retirer un tract de la CAQ.

« On accepte les excuses du candidat et on est satisfait que le bénévole ait été remercié de l’organisation à la suite de ces gestes. Le dossier est clos pour nous », affirme Rosalie Tremblay-Cloutier, attachée de presse de la CAQ pour la région de Lanaudière. Elle confirme que M. Lemay va retirer sa plainte à la police de Mascouche.

Agir rapidement

M. Handfield affirme qu’il a rapidement agi dès qu’il a soupçonné le militant d’avoir volé des tracts, la semaine dernière. « J’ai demandé à mon équipe de savoir qui avait passé sur cette rue-là, d’aller chercher sa version des faits. Il a nié, il s’est même senti insulté qu’on puisse penser qu’il a posé ce geste. Malgré tout, j’ai demandé à mon équipe d’écarter ce bénévole », a-t-il dit.

Il souligne qu’il avait pris contact avec son adversaire pour lui dire que le vol de tracts était « inacceptable » et qu’il n’avait « rien à voir là-dedans ».

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a vanté la célérité de M. Handfield, qui a réagi « aussi vite que quelqu’un pouvait le faire ». « Les organisations, avec 3000 bénévoles, elles vont le plus loin qu’elles peuvent », a-t-il dit.

Lors d’une campagne électorale, il n’y a pas d’entrevue d’embauche et de curriculum vitae pour être bénévole, a expliqué M. St-Pierre Plamondon. « Il y a des personnes qui arrivent, il peut y avoir des enjeux de santé mentale. Il y a des gens qui peuvent être trop partisans et ça devient un enjeu. Quand tu as des milliers de bénévoles, il y a toutes sortes de situations qui peuvent survenir. Mais les instructions, c’est : soyons prudents et dans le doute, soyez encore plus prudents », a-t-il dit.

La police de Mascouche en analyse

Au Service de police de la Ville de Mascouche, le directeur adjoint Sylvain Chevalier a indiqué mardi à La Presse que ses équipes sont présentement à « recueillir les faits dans ce dossier, afin de voir si une enquête est possible ». « Pour le moment, il n’y a pas de conclusion, on est au début du processus », a-t-il dit. Dans une affaire pareille, les forces de l’ordre doivent d’abord « vérifier ce qu’il est possible d’avoir comme information », ajoute M. Chevalier. « On ne peut pas présumer de l’auteur du délit, donc il faudra déterminer ce qu’on peut recueillir comme preuve et comme témoins », a-t-il ajouté, en évoquant la possibilité que des bandes vidéo de caméras de surveillance soient aussi visionnées par les enquêteurs. — Henri Ouellette-Vézina, La Presse