Le député sortant de Masson, Mathieu Lemay, a porté plainte à la police de Mascouche après avoir vu 275 dépliants promotionnels de la Coalition avenir Québec être dérobés par des militants du Parti québécois. Le candidat péquiste Stéphane Handfield a rétorqué qu’il avait coupé les ponts avec un bénévole et qu’il « déplorait » ce geste.

Mardi dernier, le candidat caquiste a embauché un professionnel pour qu’il fasse la distribution de tracts de son parti politique. Mais M. Lemay a rapidement constaté que les dépliants de tout un secteur de sa circonscription avaient disparu. « Il n’y avait plus les accroche-portes. Ils avaient été retirés, et bizarrement, ceux du PQ étaient installés sur les portes », a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse.

Le candidat a immédiatement rapporté cet évènement aux forces de l’ordre. « C’est pas juste une porte, c’est 275 portes. C’est un secteur complet qui a été retiré, seulement cette journée-là. Je porte plainte à la police, car je considère que c’est du vandalisme », a-t-il déploré.

Au cours de la semaine, il a obtenu des vidéos qui identifient un homme qui distribue des tracts du Parti québécois, et qui semble retirer un tract de la CAQ.

Une deuxième personne a ensuite été identifiée par l’équipe de M. Lemay dans une autre vidéo. « L’enquête est en cours, je ne peux pas présumer, mais j’espère que ce n’est pas une commande [du candidat péquiste Stéphane] Handfield », a lancé le candidat de la CAQ.

M. Lemay n’en veut pas au chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, mais il souhaite s’assurer que son adversaire, Stéphane Handfield, n’a rien à voir avec cette manœuvre « déplorable ». « J’ose croire qu’il ne cautionne pas ça. Je l’espère », a-t-il dit.

Couper les ponts

Le candidat péquiste Stéphane Handfield affirme de son côté avoir coupé les ponts avec un bénévole. Son directeur de campagne a contacté l’homme en soirée, qui a admis les faits après avoir été informé que son geste avait été capté par une caméra de surveillance.

« Ce n’est pas une façon de faire qu’on tolère. C’est pas en arrachant des tracts des adversaires qu’on gagne une élection », a affirmé M. Handfield. Il a ajouté que la personne était un « nouveau bénévole » et qu’il avait été écarté dès le 21 septembre, après la diffusion d’une publication Instagram qui laissait entendre que des accroche-portes de la CAQ avaient été retirés et remplacés par ceux du Parti québécois.

Plus tôt en journée, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon avait indiqué qu’« à sa connaissance », personne au Parti québécois n’avait jamais volé des tracts d’autres formations politiques. Il commentait le geste commis par l’ex-candidate solidaire dans la circonscription de Camille-Laurin, Marie-Eve Rancourt.

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Il avait alors affirmé que c’était à Québec solidaire de déterminer la réaction appropriée à avoir « par rapport à un geste qui est immoral et antidémocratique ». « Si c’était au Parti québécois et puis qu’un candidat posait un geste comme celui-là, je rencontrerais la personne pour lui dire ‟je suis désolé, mais tu ne peux plus faire partie de l’équipe » », a dit M. St-Pierre Plamondon.