(Montréal) Le Parti québécois s’engage à créer un ministère de la Condition féminine, qui ne serait plus un secrétariat, pour freiner le recul de la situation des femmes. Ce nouveau cabinet veillerait à prendre de front l’enjeu de la violence conjugale et des féminicides, promet la formation.

Un gouvernement péquiste instaurerait un ministère de la Condition féminine qui serait complètement autonome. Aujourd’hui, le Secrétariat de la condition féminine relève du ministère du Conseil exécutif. « Tant que ça demeure un secrétariat, donc quelque chose qui est sous délégué dans la structure, bien, il y a moins de pouvoir, moins de budget, moins d’influence », a résumé le chef Paul St-Pierre Plamondon.

Entouré de plusieurs candidates du Grand Montréal, le chef du Parti québécois a promis une série de mesures pour s’attaquer à la violence conjugale, mais aussi pour s’assurer que le Québec demeure une société égalitaire. « On le voit partout sur la planète, il y a des reculs importants », a fait valoir M. St-Pierre Plamondon, lors d’une annonce au parc Maisonneuve.

« Mesures structurantes »

« Au Québec, on est une société assez égalitaire, mais on sent une nécessité d’agir sur un certain nombre de sujets », a-t-il ajouté. Le PQ a déjà promis de réformer la Loi sur l’équité salariale pour lui donner plus de mordant et rattraper l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Il veut aussi modifier la Loi sur les normes du travail pour prévoir 10 jours de congé pour les victimes de violence conjugale.

Au lendemain de ce qui serait le huitième féminicide de l’année au Québec, il « faut réagir », a plaidé le chef péquiste. « Il y a un manque de ressources, il y a un manque de coordination, et pour assurer une meilleure prévention contre les violences, il doit y avoir des mesures structurantes », soutient-il. En 2021, la province a été secouée par 26 féminicides, une année particulièrement meurtrière.

Les mois difficiles de la pandémie ne sont pas étrangers à ce triste bilan, croit le chef du PQ. « [Il y a aussi] un recul en général, on a peut-être [tenu] pour acquises certaines choses dans notre société et on se rend compte que, quand on a des gains et qu’on ne s’en occupe pas, ça peut reculer rapidement, d’où l’idée qu’on a de créer un ministère », a-t-il expliqué.

Ce nouveau ministère disposerait d’un budget annuel de fonctionnement de 50 millions pour superviser toute l’action de l’État en matière de droits des femmes et de lutte contre la violence.

Un secrétariat serait aussi créé au sein de ce cabinet, qui serait chargé d’assurer la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations du rapport Rebâtir la confiance, déposé en décembre 2020.

Instaurer un Secrétariat à la coordination et à l’intégration des actions en matière de violences sexuelles et conjugales fait d’ailleurs partie des 190 recommandations du comité transpartisan.

Dans le cadre de la campagne électorale, le Groupe des 13 — qui coalise 19 regroupements féministes — a réclamé la création d’un ministère des Droits des femmes et de l’Égalité au Québec.

Le PQ veut aussi rehausser le financement des organismes communautaires pour les victimes de violence conjugale, dont les ressources d’hébergement, en les faisant passer à 460 millions par année.