L’auteur réplique à la chronique « Changer d’attitude… », de Michel C. Auger, publiée le 11 février dernier.

On a choisi comme gouvernement de développer au Québec une économie basée sur des secteurs d’avenir où le Québec peut se démarquer à l’échelle mondiale. On veut créer de la richesse collective et réduire notre écart de richesse avec le reste du Canada. C’est avec des emplois bien rémunérés et durables qui génèrent des retombées que l’on peut réinvestir dans nos priorités gouvernementales comme la santé et l’éducation.

Avec la filière batterie, c’est la première fois dans l’histoire du Québec que nos ressources naturelles vont générer de la valeur ajoutée ici, grâce à notre expertise.

Cette approche est celle de notre gouvernement, mais c’était aussi celle de plusieurs gouvernements avant le nôtre. La différence ? Nous sommes en voie de connaître des succès importants qu’aucun gouvernement n’a pu réaliser depuis une génération.

Pour concrétiser cette vision, il faut faire atterrir de grands projets comme le Québec n’en a pas vu depuis longtemps. Il n’est donc pas surprenant que ces investissements colossaux suscitent des bouleversements – et de l’enthousiasme – dans notre société.

Notre capacité collective à réaliser ces projets économiques et stratégiques est essentielle pour notre avenir.

Les dernières semaines ont démontré qu’on a encore du travail à faire pour l’acceptabilité sociale de certains projets, mais elles doivent aussi être l’occasion de s’interroger sur cette capacité collective d’y arriver.

Plusieurs Québécois qui travaillent à l’étranger nous en parlent, les sociétés étrangères qui font des affaires ici nous le confirment : réaliser de grands projets est plus long, plus complexe et plus coûteux au Québec que presque partout ailleurs dans le monde.

Il faut l’admettre, le Québec compte sur différents cadres réglementaires très rigoureux, mais aussi très fastidieux. Notre processus d’évaluation environnementale, quant à lui, s’applique à tous les projets, indépendamment du fait qu’ils soient assujettis à une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ou non. On ne fait pas de passe-droit. Pour personne. Même sans BAPE, ce processus est très exigeant et respecté.

Aux processus gouvernementaux s’ajoutent les dimensions juridiques et médiatiques qui sont aussi difficiles à comprendre et à naviguer, particulièrement pour les étrangers.

Il est primordial que le Québec demeure capable de développer de grands projets, surtout en économie verte, alors que nous sommes dans une course pour atteindre nos objectifs climatiques. Le Québec sera le premier État carboneutre en Amérique du Nord. Pour réussir, il faut des actions et de l’audace.

L’urgence climatique nous impose une urgence d’agir. La transition énergétique nous impose une transition quant à nos façons de faire.

On veut doubler la taille d’Hydro-Québec d’ici 25 ans. Ce qui nous a pris 80 ans à bâtir doit être reproduit en 25 ans ! Développer Hydro-Québec est notre plus gros défi du début du XXIsiècle. Il ne s’agit pas d’en faire le Dollarama de l’électricité, loin de là, mais bien un outil encore plus puissant devant l’urgence climatique.

Durant ces mêmes 25 années, on doit développer de nouveaux outils de mobilité, revoir le chauffage et la conception de nos immeubles, repenser nos villes et développer des technologies vertes dans tous les secteurs de l’économie.

Pour relever tous ces défis, on a besoin d’alliés. Dans toutes mes rencontres avec des gens d’affaires, je n’ai pas trouvé d’entreprise plus responsable et plus inspirante que Northvolt.

Affirmer que cette entreprise ne respecte pas les règles est simplement faux. Démoniser une entreprise qui tente d’offrir des solutions au plus grand défi de la planète est aussi paradoxal que contre-productif. Si l’on rejette nos meilleurs alliés, on mine nos chances de succès.

Comment s’est-on rendu là ? Force est d’admettre que le débat politique est tendu au Québec, et ce, depuis plusieurs années.

Certains militants et certains journalistes tout aussi militants sont beaucoup plus bruyants que la majorité silencieuse qui appuie ces projets. Ils entretiennent une méfiance malsaine.

Nous savons que les Québécois font preuve d’ouverture et d’enthousiasme face à ces projets. Nous savons que les jeunes sont emballés à l’idée de travailler dans des entreprises au cœur du plus grand défi de leur génération. Je souhaite vivement que les chroniqueurs et les journalistes poursuivent leur travail, qui vise à questionner les élus et les gouvernements. Espérons qu’ils le feront en prenant la pleine mesure de l’importance des projets que le Québec doit réaliser.

Lisez la chronique de Michel C. Auger « Changer d’attitude… » Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue