ANGLAIS
Rizz
Avez-vous du rizz ? Tom Holland, l’acteur de Spider-Man, a affirmé qu’il n’en a pas. « I have limited rizz », a-t-il répondu en juin lors d’une entrevue. De quoi parlait-il ? De charme ! Dérivé de charisma, le rizz désigne la capacité à user de son charme et de son attrait pour séduire, nous enseigne l’institution britannique Oxford University Press. Et comme diraient les Français : pas de rizz, c’est naze.
D’autres mots finalistes :
Authentic : Le terme authentic a toujours figuré assez haut dans les palmarès des moteurs de recherche, mais jamais autant que durant l’année 2023, selon le dictionnaire américain Merriam-Webster. Dans la foulée des discussions sur l’intelligence artificielle, l’identité, la désinformation et les deepfakes (un autre mot finaliste de 2023), c’est comme si les internautes devaient préciser qu’ils cherchent le « vrai ». L’authenticité est ainsi devenue une marque de commerce, un sceau de qualité, une manière de se distinguer du « faux ».
AI : En cette année de lancement du robot conversationnel ChatGPT, difficile de passer à côté des avancées spectaculaires de l’intelligence artificielle (artificial intelligence, ou AI, l’abréviation retenue comme mot de l’année par le dictionnaire Collins, cette institution britannique située en Écosse).
Deinfluencing : l’action de « désinfluencer », soit celle d’utiliser les réseaux sociaux non pas pour inciter ses abonnés à acheter tel ou tel produit mais plutôt pour leur conseiller de les éviter, est l’un des finalistes du dictionnaire Collins.
Nepo baby : tiré de nepo, comme dans « népotisme ». Selon Collins, une personne, notamment dans l’industrie du divertissement, dont on estime qu’elle doit son succès au fait que ses parents sont célèbres.
ALLEMAND
Krisenmodus
Les Allemands ont choisi un mot qui se rapproche de la « permacrise » identifiée par le dictionnaire Collins en 2022. « Krisenmodus », c’est le « mode de crise », celui dans lequel tout le monde semble plongé, tout le temps. « L’état d’exception serait devenu un état permanent. Des sentiments tels que l’insécurité, les peurs, la colère, l’impuissance et le désarroi marquent le quotidien de nombreuses personnes », écrit la Gesellschaft für deutsche Sprache (GfdS), grande institution de la langue allemande.
D’autres finalistes :
Goofy : Chaque année, la maison d’édition Langenscheidt sonde les jeunes Allemands âgés de 10 à 20 ans pour connaître leur mot de l’année. Cette fois, c’est le nom du personnage de Disney – en anglais – qui a remporté la palme. Les jeunes Allemands l’utilisent « pour décrire quelqu’un de maladroit, d’un peu étrange ou d’idiot », selon Langenscheidt. « Cette définition s’écarte quelque peu de celle de l’anglais, qui décrit un personnage inoffensif et stupide, mais pas nécessairement bizarre. »
Kussskandal : Le « scandale des baisers » fait référence au baiser forcé donné par le président de la Fédération royale espagnole de football, Luis Rubiales, à Jennifer Hermoso, capitaine de l’équipe nationale de football espagnole. En Allemagne, comme ailleurs, l’évènement a engendré un grand débat social sur le consentement.
Leseunfähig : Cet adjectif qui réfère à « l’incapacité de lire » a beaucoup été utilisé en Allemagne lors de la publication de résultats préoccupants sur les niveaux de lecture chez les enfants. Les fermetures d’écoles pendant la pandémie et le peu de connaissances en allemand des immigrants auraient aggravé la situation, indique le journal Der Spiegel.
Monsterbank : En mars, l’acquisition de la banque Credit Suisse par son concurrent, le groupe UBS, a donné naissance à un « géant bancaire », selon les termes des francophones helvètes. Ou encore, à une Monsterbank, comme l’ont qualifiée leurs voisins germanophones.
RUSSE
ИИ (IA)
Comme chaque année, c’est un linguiste russe réputé, Mikhail Epstein, qui pilote la désignation du mot de l’année en Russie. Et comme pour le dictionnaire Collins, c’est l’abréviation désignant l’intelligence artificielle (искусственный интеллект en russe) qui a été choisie. Le journal de langue anglaise The Moscow Times, désormais installé à Amsterdam, note également que les autres mots en lice pour 2023 se rapportent à la guerre en cours avec l’Ukraine, comme война (guerre), дрон (drone), погром (pogrom), донос (dénonciation), мятеж (mutinerie) et plus particulièrement мятеж Пригожина (mutinerie de Prigojine, le mercenaire russe tué en août), et релоканты (« relogés », une autre façon de parler des émigrants).
JAPONAIS
税 (zei, les impôts)
Étrange choix que ce kanji de l’année… Mais il faut aussi savoir que le débat sur l’augmentation des impôts a pris beaucoup de place au Japon cette année. « Le regard des Japonais sur la gestion des impôts est très sévère », a déclaré à la télé nipponne Seihan Mori, de l’association Nihon Kanji Kentei Kyokai. Il a aussi ajouté : « Il y a beaucoup de troubles dans le monde, mais l’année prochaine, j’espère que le mot wa sera choisi de manière à apporter la paix aux gens, autour du monde. »
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