Aux États-Unis, Donald Trump courtise les électeurs en promettant des expulsions massives des sans-papiers. Du côté de l’Union européenne, les États membres ont convenu d’une réforme pour renforcer le contrôle des arrivées de migrants. Le Canada a quant à lui démantelé en septembre le bâtiment de la GRC qui accueillait les demandeurs d’asile au chemin Roxham.

Les entrées dans un pays par des voies non officielles – les passages irréguliers – sont une source de préoccupation pour nombre de gouvernements.

Mais au fil des mesures mises en place pour rendre les frontières moins accessibles clandestinement, des passeurs trouvent de nouveaux chemins pour permettre à des migrants et à des demandeurs d’asile d’atteindre leur destination.

« Les pays d’accueil, les pays de transit posent des gestes de fermeture des frontières et ça détourne les chemins de passages, les voies migratoires », expose François Crépeau, professeur à la faculté de droit de l’Université McGill, spécialisé dans le domaine. « Et c’est constamment comme ça parce qu’à partir du moment où on ferme une route, une autre ouvre », dit-il.

Le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux permettent aux migrants et aux demandeurs d’asile de se renseigner sur les « nouveaux » passages. Souvent plus dangereux : l’année 2023 a été la plus meurtrière sur les routes migratoires, en 10 ans de surveillance des données, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence de l’ONU.

Au Canada, comme dans bien des pays, la plupart des demandeurs d’asile passent par des voies régulières. Mais des milliers d’autres, incapables d’emprunter les voies officielles, se tournent vers des avenues clandestines. Il reste difficile de calculer le nombre d’entrées irrégulières dans les pays, sauf lorsque les migrants sont interceptés ou demandent l’asile.

Mais leur volume ne semble pas diminuer, au contraire : les États-Unis ont répertorié un bond des interceptions à la frontière sud. Les traversées en mer Méditerranée ont augmenté de 17 % en 2023 par rapport à l’année précédente, selon Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Au Canada, 31 475 personnes ont demandé l’asile en 2023 après avoir franchi un point d’entrée irrégulier, comparativement à 20 896 en 2022.

Voici quelques-unes des grandes routes qu’empruntent ces migrants, malgré les obstacles et parfois avec leurs jeunes enfants, dans l’espoir d’une vie meilleure.

Lexique

Migrant : de façon générale, ce terme désigne une personne qui passe de son pays à un autre.

Demandeur d’asile : une personne qui demande refuge dans un pays. Des demandeurs d’asile se tournent vers les passages irréguliers parce qu’ils n’ont pas les documents nécessaires pour franchir un point d’entrée officiel, par exemple.

Passage irrégulier : lorsqu’une personne franchit une frontière sans passer par un point d’entrée officiel contrôlé par les autorités.