La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Doit-on écrire « ce qui se passe » ou « ce qu’il se passe » ? nous demande-t-on régulièrement.

On a le choix, bien que certains trouvent la tournure « ce qu’il » plus soignée. Les deux constructions, personnelle et impersonnelle, sont aussi possibles avec certains autres verbes, comme on le verra plus loin.

On peut bien trouver qu’il est plus simple d’écrire « ce qui se passe », ou s’interroger sur le fait qu’on entend maintenant souvent « ce qu’il se passe », il reste que les deux formulations sont admises. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas.

On demandera cependant à un auteur de s’en tenir à l’une des deux tournures dans le cadre d’un texte, afin de ne pas susciter la confusion.

« Ce qu’il se passe » est donc une construction impersonnelle. Le il qui est employé ici est le même il neutre que l’on trouve dans une phrase comme il neige, qui ne représente rien — on l’appelle le sujet apparent (ou grammatical). Ce n’est pas le pronom personnel il qu’on emploierait dans une phrase comme Il est passé au journal, où il désignerait un collègue.

Les (nombreux) verbes météorologiques — bruiner, crachiner, grêler, neiger, tonner, etc.sont essentiellement impersonnels et s’emploient à la troisième personne du singulier.

Avec pleuvoir, on peut toutefois voir d’autres constructions, souligne Jean Girodet dans Pièges et difficultés de la langue française. Il pleut. Il pleuvait des obus et des bombes. Les obus et les bombes pleuvaient.

Un verbe comme falloir est toujours impersonnel. On écrit « ce qu’il », bien qu’on entende « ce qui ». Ce qu’il me faut, ce qu’il nous faudrait. J’ignore ce qu’il faudrait faire.

D’autres verbes, par exemple arriver ou rester, nous font douter, comme passer. Mais, encore une fois, on a le choix. On écrit donc aussi bien Le gouvernement sait ce qu’il lui reste à faire que Le gouvernement sait ce qui lui reste à faire. On se demande ce qu’il nous arrivera s’il ne fait rien ou On se demande ce qui nous arrivera s’il ne fait rien.

Courrier

Subjonctif ou indicatif ?

J’aimerais connaître la règle qui permet de savoir quand on doit utiliser le subjonctif plutôt que l’indicatif. Par exemple, doit-on dire la fille la plus gentille que je connais ou la fille la plus gentille que je connaisse ?

Réponse

Le subjonctif est préférable avec un superlatif relatif comme la plus, le plus, parce que c’est le mode de ce qui est virtuel plutôt que réel, mais l’indicatif est aussi possible. Si on écrit la fille la plus gentille que je connaisse, le subjonctif indique qu’il s’agit d’une appréciation subjective, et non d’un fait certain.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.