Avec le vieillissement de la population, le système de santé se prépare à une vague de patients d’ici 10 ans. Mais le réseau craque déjà. Le manque de personnel est criant et les professionnels qui restent en poste sont vidés. Qui nous soignera quand nous en aurons besoin ? Et si la valorisation des infirmières était au cœur des solutions ?

Il est 8 h 45, vendredi matin, et Jessica Basseil scrute une feuille de papier. C’est le tracé de l’électrocardiogramme que son patient vient de passer. « Le résultat est normal », observe-t-elle, avant d’aller rencontrer l’homme qui l’attend dans le corridor. Elle l’avise qu’il devra tout de même revenir passer un test d’effort d’ici quatre semaines. C’est elle qui se chargera d’envoyer la requête en cardiologie.

« Il me reste à recevoir les résultats de sa prise de sang, explique Jessica Basseil à La Presse. S’ils sont normaux, je pourrai fermer le dossier. »

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Jessica Basseil

Nous sommes à l’accueil clinique de l’hôpital général du Lakeshore, à Pointe-Claire. Infirmière clinicienne, Jessica Basseil prend en charge 12 conditions cliniques semi-urgentes, comme la douleur thoracique, les saignements pendant le premier trimestre de grossesse et la fibrillation auriculaire (une forme d’arythmie cardiaque). Des documents la guident dans son évaluation et dans les délais à respecter.

Jessica rencontre jusqu’à 14 patients par jour, qui lui sont envoyés par des médecins ou des infirmières praticiennes spécialisées. Quatorze patients qui n’auront pas à attendre dix-huit heures aux urgences.

« Ça dégage les médecins, ça dégage les spécialistes, ça dégage les urgences », dit Jessica qui, elle, a le sentiment de mettre ses connaissances et sa compétence à profit. « Parfois, la population pense qu’une infirmière, ça prend des signes vitaux et des prises de sang, et que ça donne des médicaments sans trop savoir à quoi ils servent, dit la bachelière en sciences infirmières. Mais nous avons un jugement clinique. Et ici, on est tellement autonomes. On nous fait confiance. »

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Jessica Basseil donne rendez-vous à un patient.

Les infirmières ne peuvent à elles seules offrir des réponses à tous les problèmes du réseau de la santé, mais elles sont (de loin) les professionnelles les plus nombreuses dans le réseau, et celles, aussi, qui ont le plus grand champ de pratique. Elles disent depuis longtemps : ce champ de pratique, elles ne l’occupent pas pleinement. Les infirmières peuvent évaluer la condition physique et mentale d’une personne, donner des soins complexes, coordonner et planifier des soins et des congés, enseigner les autosoins, travailler en prévention et en promotion de la santé…

80 500

Nombre d’infirmières actives au Québec. La province compte 22 500 médecins.

Sources : Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec et Collège des médecins

« L’infirmière, c’est une sacrée bonne porte d’entrée », résume Odette Roy, chercheuse indépendante et infirmière à la retraite.

Le gouvernement est en train d’implanter les guichets d’accès à la première ligne (GAP) qui permettent aux patients de parler à une infirmière et d’avoir accès à divers professionnels de la santé. N’empêche, à l’heure actuelle, l’accès au Québec repose toujours essentiellement sur les médecins, constate Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). L’idée revient depuis des décennies au Québec, mais selon la chercheuse, on se doit de redistribuer l’accès sur une équipe complète et multidisciplinaire. Les infirmières pourraient évidemment y jouer un rôle de premier plan.

Il faudrait optimiser le travail de collaboration, pour que les infirmières puissent utiliser le plein potentiel que leur offre leur ordre professionnel, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle.

Le DMarc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec

L’infirmière clinicienne Andrea Cardenas-Sandoval travaille dans une équipe interdisciplinaire, une vraie : celle de la Maison bleue de Verdun. L’organisme accueille des familles vulnérables dès la grossesse et jusqu’à ce que les enfants aient 5 ans. Sa clientèle compte bon nombre de demandeurs d’asile. Que fait Andrea ? « Beaucoup de choses ! », répond d’emblée la souriante jeune femme, rencontrée à la clinique.

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La Maison bleue de Verdun

Sa tâche principale, c’est de suivre les enfants de façon ponctuelle. Pendant les rencontres (qui durent souvent plus d’une heure !), Andrea fait une évaluation physique de l’enfant, regarde son développement, s’informe de l’humeur et du bien-être des parents. À côté de son bureau, il y a ceux de la travailleuse sociale et de la technicienne en éducation spécialisée, prêtes à prendre le relais au besoin.

Andrea se rend disponible au téléphone pour répondre aux questions des parents. Si nécessaire, elle dirige ses petits patients vers l’un des trois médecins ou vers l’infirmière praticienne spécialisée (IPS), qui font chacun une demi-journée de clinique par semaine. « C’est un travail de collaboration », dit-elle.

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Andrea Cardenas-Sandoval, infirmière à la Maison bleue

L’infirmière clinicienne enseigne divers petits soins aux familles et fait même des formations sur la contraception. Et à travers tout ça, elle aide les familles à naviguer dans le système de la santé, à prendre leurs rendez-vous, à cogner aux bonnes portes… Andrea en est convaincue : « S’il y avait plus de services comme ça, ça désengorgerait beaucoup les urgences et les sans rendez-vous. »

Davantage de tâches

Pour utiliser le plein potentiel des infirmières et des autres professionnels (comme les pharmaciens), une piste est de leur confier davantage d’actes, souligne Marie-Hélène Jobin, professeure titulaire au département de gestion des opérations et de la logistique à HEC Montréal.

Le gouvernement a fait des pas dans cette direction en accordant aux infirmières en 2015 le droit de faire des ordonnances dans certaines situations cliniques et en accordant une pleine autonomie aux 800 infirmières praticiennes spécialisées (IPS) en 2020, mais « on doit aller plus loin », croit Anne Plourde, de l’IRIS.

Il faut offrir aux IPS et aux autres professionnels la possibilité de prendre en charge davantage de problèmes de santé et de problèmes sociaux.

Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques

Pour préparer les infirmières à gérer des situations complexes, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec souhaite faire du baccalauréat universitaire l’unique norme d’entrée à la profession, comme c’est le cas dans d’autres provinces et pour d’autres professions de santé. La Fédération des cégeps s’y oppose.

Selon le Collège des médecins, pour le bien-être de la population, les professionnels du milieu de la santé devraient pouvoir faire davantage d’actes, mais ces professionnels « doivent avoir les qualifications et les compétences nécessaires », écrit Leslie Labranche, conseillère aux relations médias.

Le Collège des médecins souhaite par ailleurs que le travail interdisciplinaire soit de plus en plus déployé dans le réseau. « Le patient doit recevoir le bon soin de santé au bon moment par le bon professionnel », indique Mme Labranche.

Moins de temps à « faire du papier »

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« Des fois, des infirmières passent jusqu’à 20 % de leur temps à faire du papier », souligne Josée Doyon, sous-ministre adjointe à la direction générale de la gestion de la main-d’œuvre au MSSS.

Au Québec, il y a plus d’infirmières par habitant que la moyenne canadienne. Le réseau de santé n’en a jamais autant compté, mais ses besoins sont tels qu’il en manque. Beaucoup. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) chiffre le déficit actuel à 4600 infirmières.

Épuisés par la crise sanitaire, des professionnels ont quitté le réseau. Avec le vieillissement de la population et les avancées scientifiques qui permettent de garder les patients en vie plus longtemps, avec les effets de la COVID-19 et de la crise climatique, les besoins continueront d’augmenter. Aux yeux d’Anne Plourde, chercheuse à l’IRIS, la pandémie n’est qu’une « répétition générale » de ce qui s’en vient.

Josée Doyon est sous-ministre adjointe à la direction générale de la gestion de la main-d’œuvre au MSSS. Elle convient que, « pour les 10 prochaines années, on va avoir de plus en plus de gens à soigner avec de moins en moins de travailleurs ». Par conséquent, « il faut travailler autrement avec plus de types d’emplois », dit-elle.

La solution passe donc par le décloisonnement des pratiques – l’un des grands chantiers du plan santé. « Il faut utiliser les infirmières à leur plein potentiel, mais voir en même temps à les soulager avec d’autres professionnels qui sont capables de prendre le relais pour d’autres tâches », dit Josée Doyon, qui pense spontanément aux nutritionnistes, aux physiothérapeutes, aux ergothérapeutes. « On souhaite libérer les infirmières du fardeau du réseau. »

Plus de 2000 agents administratifs ont été ajoutés aux équipes cliniques au printemps pour accomplir des tâches administratives. « Des fois, des infirmières passent jusqu’à 20 % de leur temps à faire du papier », souligne Josée Doyon, selon qui les outils technologiques pourront aussi contribuer à diminuer la pression sur les professionnels et à améliorer l’accès.

7,53

On recense 7,53 infirmières par tranche de 1000 habitants au Québec, contre 6,32 en Ontario (2020).

Source : Institut canadien d’information sur la santé

19 %

Proportion des personnes âgées de 65 ans et plus dans la population du Québec en 2020.

25 %

Proportion des personnes âgées de 65 ans et plus dans la population du Québec en 2030.

Source : gouvernement du Québec

Miser sur la technologie et les soins à domicile

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Le centre de commandement du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, où sont notamment suivis à distance des patients soignés à domicile.

Au deuxième étage de l’Hôpital général juif de Montréal, des professionnels de la santé sont installés devant une dizaine d’écrans vidéo. Devant eux défilent les données en temps réel de l’état des patients.

C’est dans ce centre de commandement unique au Canada que sont contrôlées les activités des 34 installations du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Grâce à un projet pilote lancée au début de 2022, des patients à domicile y sont aussi suivis à distance.

L’équipe de professionnels suit l’état de santé des patients grâce à un capteur porté sur la peau. Au total, 10 infirmières travaillent dans ce programme de soins virtuels, qui s’occupe d’une quinzaine de patients.

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L’équipe de professionnels suit l’état de santé des patients grâce à un capteur porté sur la peau.

Quelques mois après la mise en place du programme, les bénéfices se font déjà sentir.

Nous constatons actuellement une diminution significative des besoins en personnel dans un environnement de soins virtuels par rapport aux soins prodigués aux patients à l’hôpital.

Carl Thériault, porte-parole du CIUSSS

La question des soins à domicile est « absolument fondamentale », estime la chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) Anne Plourde. « Une des raisons pour lesquelles il y a un engorgement des urgences, c’est parce qu’on a des personnes âgées qu’on n’est pas capable de soigner à domicile ni de mettre en hébergement », rappelle-t-elle.

Marie-Hélène Jobin, professeure à HEC Montréal, renchérit. « Il faut soigner davantage par télémédecine, notamment pour les consultations de première ligne et pour les suivis des maladies chroniques », juge-t-elle.

Au Québec, en 2016, les 10 % des plus grands utilisateurs de soins de santé ont engendré près des trois quarts des dépenses. Ce sont bien souvent des malades chroniques, qui risquent d’être hospitalisés des jours, voire des semaines.

C’est là, je pense, qu’on ferait des gains majeurs : en prévention.

Marie-Hélène Jobin, professeure à HEC Montréal

Anne Plourde établit le même diagnostic. Comme la première ligne au Québec est sous-développée, dit-elle, les problèmes se complexifient, et les malades finissent par avoir recours à des soins spécialisés, des opérations, des médicaments coûteux…

Garder les infirmières

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Catherine Evans a quitté la profession d’infirmière à cause des conditions de travail.

Le potentiel des infirmières est clair, mais encore faut-il les garder dans le réseau.

L’infirmière Catherine Evans fait partie de celles qui ont délaissé la profession. Diplômée du cégep en 2014, Catherine a entrepris sa carrière à l’unité de psychiatrie de l’hôpital de Granby. Elle s’y sentait bien, compétente.

« J’avais un poste de jour à temps partiel que je complétais sur mon unité quasiment temps plein, mais ils ont décidé qu’ils pouvaient nous déplacer partout dans l’hôpital lorsqu’on n’était pas sur notre journée de poste. » Catherine s’est retrouvée dans l’unité de médecine générale avec beaucoup de patients à sa charge, et beaucoup de stress. Elle travaillait de jour, de soir, sans contrôle sur son horaire. Les démarches administratives pour demander congé devenaient de plus en plus lourdes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Catherine Evans

Au début de la pandémie, enceinte de son deuxième enfant, Catherine Evans a quitté le réseau pour ne jamais y retourner. Elle étudie maintenant en ostéopathie, un domaine qui lui permettra de faire ce qu’elle souhaitait, comme infirmière : « prendre soin des autres ».

« On déplace une infirmière d’un endroit à l’autre en considérant qu’elle est bonne partout. On ne fait jamais ça avec d’autres professionnels », dit Francine Ducharme, professeure émérite à la faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.

Sans oublier le « temps supplémentaire obligatoire » et l’épuisement lié au manque de personnel.

Si on a des conditions de travail épouvantables, ça ne retient pas les gens. Ils sont pris en étau, dans une petite prison. Je les comprends de quitter la profession.

Francine Ducharme, professeure émérite à la faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal

Certaines choisissent de rester infirmières, mais d’aller travailler pour des cliniques privées, pour de grandes sociétés, ou encore pour des agences de main-d’œuvre indépendantes.

« La rétention est un enjeu, croit aussi Patricia Bourgault, directrice des soins infirmiers au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. Plus les gens partent, moins ceux qui restent sont nombreux et plus ils sont épuisés. Il faut réussir à les garder. »

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Une finissante infirmière sur cinq entreprend sa carrière ailleurs que dans le réseau de la santé.

Source : ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec

Une profession à valoriser

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La profession infirmière n’est pas « glamour », déplore Francine Ducharme, de la faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal. « Il y a une faible considération depuis trop longtemps. Ce n’est pas considéré comme une profession où il y a des connaissances scientifiques et des habiletés », dit-elle.

Le manque de considération envers la profession nuit à l’embauche de recrues, dit-elle.

Si j’étais une jeune femme, j’aurais envie d’une profession plus valorisée […] par la population et le gouvernement.

Francine Ducharme, de la faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal

Les infirmières ont déjà eu un rôle bien plus important à jouer. Elles étaient même considérées comme des héroïnes, rappelle Johanne Daigle, professeure au département des sciences historiques de l’Université Laval et spécialiste de l’histoire de la profession d’infirmière.

« Les infirmières qui sont allées dans l’armée au moment de la Première et de la Seconde Guerre mondiale se sont fait une solide réputation. Elles étaient extrêmement efficaces pour réduire la mortalité des soldats et ont été rapidement reconnues », raconte-t-elle.

Entre les années 1930 et 1970, le gouvernement provincial a envoyé des infirmières dans les régions éloignées et leur a confié la santé de populations entières, en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Gaspésie… « Elles avaient tous les pouvoirs, parce qu’elles étaient les seules praticiennes en l’absence de médecins », dit Mme Daigle.

À partir des années 1960, les infirmières seront progressivement retirées des régions. Avec l’arrivée de l’assurance maladie dans les années 1970, les médecins ont pris la relève. Aux yeux du public, les infirmières n’étaient plus aussi importantes. Leur travail était désormais considéré comme « de la médecine de pauvre », dit Mme Daigle.

Pour Francine Ducharme, il est primordial de valoriser la profession d’infirmière, comme elle l’était jadis. « Si on mettait un petit peu plus d’énergie sur la considération du travail des infirmières et sur leur importance dans le réseau, peut-être qu’on attirerait plus de personnes et qu’on les retiendrait », dit-elle.

Investissement massif nécessaire

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Une refonte majeure du système de santé, notamment des rôles dévolus à chacun, est nécessaire pour en assurer la pérennité, soulignent les experts interrogés.

Pour le chercheur Damien Contandriopoulous, qui s’intéresse aux politiques de santé et aux modèles de prestation de soins, c’est inévitable : il faudra former plus d’infirmières (et plus de médecins aussi), investir dans la rétention, repenser la façon dont l’hôpital fonctionne. Et tout ça représente un investissement majeur.

Plusieurs indicateurs suggèrent qu’à moins qu’on fasse vraiment des changements radicaux, on va avoir une quantité de gens malades qui ont besoin de soins à un niveau qui est complètement déconnecté de la capacité de nos systèmes de santé.

Damien Contandriopoulous, professeur à la School of Nursing de l’Université de Victoria

« Ça implique de se questionner sur nos priorités, comme société. Ça veut dire quoi, des augmentations d’impôts ? Une réallocation entre les secteurs ? Ou on se dit : tant pis, survivra qui survivra ? »

Selon Damien Contadriopoulos, il faudra aussi réfléchir à la pertinence des soins, notamment ceux offerts en fin de vie.

Que le privé soit appelé à jouer un rôle plus grand ou pas à l’avenir – un sujet qui fait débat dans l’actuelle campagne électorale –, la société est condamnée à un investissement majeur, ne serait-ce que pour mettre à jour le système informatique, estime Marie-Hélène Jobin, professeure à HEC Montréal. « Si on veut reposer sur la télémédecine, il faut complètement être informatique de bout en bout… et on est encore au fax », rappelle-t-elle.

La chercheuse entrevoit d’autres défis, dont ce goulet d’étranglement exercé par « les fédérations professionnelles ». Elle plaide pour une plus grande libéralisation des profils recherchés et pour une plus grande souplesse dans la reconnaissance des diplômes.

54,2 milliards

Les dépenses en santé atteindront 54,2 milliards au Québec en 2022-2023, soit 40 % des dépenses totales de la province.

12 %

Au Canada, les dépenses de santé représentent environ 12 % du produit intérieur brut (PIB), contre près de 20 % pour les États-Unis.

Sources : ministère des Finances et Institut canadien d’information sur la santé

Différentes infirmières

  • Infirmière auxiliaire : est titulaire d’un diplôme d’études professionnelles (DEP)
  • Infirmière : est titulaire d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en soins infirmiers.
  • Infirmière clinicienne : est titulaire d’un baccalauréat en sciences infirmières.
  • Infirmière praticienne spécialisée (IPS) : est titulaire d’une maîtrise et d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) dans une spécialité de son choix. En 2021, on en comptait 842 au Québec.