La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Les mots collecte et cueillette ont tous deux le sens de récolte, ramassage, mais le second s’emploie presque exclusivement pour les végétaux.

On peut donc parler de la cueillette des pommes, des champignons ou des fleurs. Mais aussi de la cueillette des coquillages. C’est le même geste. Comme on détache un fruit de sa branche, on détache un coquillage de son rocher. Zone de cueillette des mollusques. Lorsqu’on écrit les mots cueillette et cueillir, on doit aussi prendre soin de mettre les lettres dans le bon ordre. Il n’est pas rare de lire « ceuillir ».

On devrait éviter « cueillette de données, d’information, des ordures », des termes qui sont employés sous l’influence de l’anglais.

En ce sens, c’est collecte – qui signifie action de recueillir des dons ou de réunir, de recueillir des produits ou des éléments en vue d’un traitement – que l’on doit privilégier à l’écrit. Collecte de denrées périssables, de dons, de données, de signatures, de vêtements. Collecte de sang (et non « clinique de sang »).

On peut aussi préférer collecte de fonds – ou campagne de financement – au terme « levée de fonds » toujours critiqué parce qu’il est vu comme un calque de l’anglais. Campagne de souscription pour une œuvre de charité. Mais on lit par ailleurs lever des capitaux, des fonds, dans le Robert. Collecte des ordures, collecte sélective des déchets ménagers. On devrait aussi éviter le pléonasme « tri sélectif ». Trier, c’est sélectionner.

Des noms comme ramassage, récolte ou recherche peuvent être employés, selon le contexte. Faire la récolte d’observations, la recherche de renseignements. Arracher les pommes de terre. On peut récolter le blé ou le raisin, mais on dispose de verbes plus précis : moissonner du blé, moissonner un champ, vendanger, faire la vendange. Récupération de la ferraille. Enlèvement, ramassage des ordures. Ramasser des champignons, du bois mort. Le Larousse recommande de préférer transport scolaire à ramassage scolaire, mais pas le Robert.

Courrier

Comment employer « si tant est que » ?

Je me demande comment s’accorde le verbe qui suit si tant est que.

Réponse

Cette locution conjonctive, qui « exprime une supposition très improbable » et signifie à supposer que, en admettant que, s’il est vrai que, pour autant que, s’emploie avec le subjonctif. Vous n’avez plus rien à craindre, si tant est que vous ayez jamais rien craint. Si tant est qu’il puisse être bon à quelque chose.

À l’oral, on doit faire la liaison entre tant et est (tan-tè).

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.