La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

On fête la Saint-Sylvestre le 31 décembre. Pape de 314 à 335, saint Sylvestre a transformé la Rome païenne en Rome chrétienne.

Les règles d’orthotypographie sont très importantes à l’écrit. Elles servent entre autres à souligner le sens de certains termes, par exemple par l’emploi de majuscules ou de traits d’union. Lorsque le nom saint fait partie du nom d’une fête ou d’un lieu, il s’écrit avec une majuscule et est lié au nom propre avec un trait d’union. La Saint-Sylvestre. Mais quand il est question du saint lui-même, le mot saint s’écrit avec une minuscule et on omet le trait d’union : saint Sylvestre.

Les questions d’orthotypographie font rarement l’unanimité dans les ouvrages de référence. L’important est d’établir des conventions et de s’y tenir. Le respect de ces conventions facilite la lecture des textes en créant une certaine unification, puisque les mêmes graphies se retrouveront dans l’ensemble du journal.

Dans le temps des Fêtes, on doit respecter bon nombre de ces conventions. On écrit le jour de l’An, selon la règle voulant que l’on mette une majuscule au nom spécifique, celui qui précise de quelle fête il s’agit, et une minuscule au nom générique (fête, jour, etc.). Mais on écrit le Nouvel An avec deux majuscules, parce que cette même règle exige aussi une majuscule à l’adjectif qui précède le nom spécifique. Pour la veille du jour de l’An, on peut aussi parler du réveillon et de la Saint-Sylvestre.

Le 6 janvier, par ailleurs, on célébrera l’Épiphanie, aussi appelée le jour des Rois, la fête des Rois, ou les Rois. Mais on écrit tirer les rois, sans majuscule, pour désigner le fait de se réunir ce jour-là pour manger la galette des Rois.

Selon la tradition populaire, après avoir appris la naissance de Jésus, trois Rois mages étrangers, guidés par une étoile, se sont rendus à Bethléem pour lui offrir des présents. Melchior a offert l’or, Gaspard a offert l’encens et Balthazar, la myrrhe (gomme résine aromatique fournie par le balsamier). On écrit les Rois mages ou les Mages.

Courrier

Il y a longtemps qu’on ne s’est pas vus ou qu’on s’est vus ?

Après deux confinements en moins de deux ans, nous entendons souvent l’expression « Il y a longtemps qu’on ne s’est pas vus ». Est-ce juste ? Ou y a-t-il une négation de trop ?

Réponse

Oui, c’est juste. L’Académie française a répondu ce qui suit à cette question : « La forme négative est nécessaire dans la mesure où ces expressions expriment une durée qui débute à un moment précis, celui de la dernière rencontre par exemple : la durée évoque donc un temps où l’action mentionnée ne s’est pas produite. Pour conserver la forme affirmative, il faudra formuler la phrase autrement : Nous nous sommes vus pour la dernière fois il y a bien longtemps. »

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