La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Au Québec, la féminisation des titres et des fonctions se fait depuis longtemps. Mais elle ne va pas toujours de soi. Il reste, notamment, la question – subjective – de la laideur de certains féminins.

Ainsi autrice, qui est un mot « laid » selon bien des gens, même s’il est bien formé, comme les féminins actrice ou lectrice, qui ne suscitent pas le même genre de réaction. Il en est de même pour écrivaine, que l’on réprouve parce qu’on y entend « vaine », alors que la syllabe finale du masculin écrivain ne semble pas faire penser à « vain ».

Quoi qu’il en soit, auteure, autrice ou écrivaine, toutes ces formes sont correctes et acceptées. Au Québec, on féminisait généralement le nom auteur en lui ajoutant un e, mais la forme retrouvée autrice a gagné beaucoup de terrain.

À La Presse, la forme autrice est très présente, mais il s’agit d’un choix individuel. Chacun est libre d’employer la forme qu’il préfère, mais doit s’en tenir à un seul féminin, auteure ou autrice, dans un même texte.

Pour d’autres féminins, on n’a retenu qu’une seule forme, celle qui est attestée par les ouvrages de référence. Par exemple, on écrit chercheuse et non chercheure, et chroniqueuse et non chroniqueure.

D’autres féminins, qu’on n’employait pas non plus avant, comme oppresseure, précurseure, prédécesseure ou successeure, sont maintenant admis.

Enfin, parce que les deux formes sont possibles, on écrit que Valérie Plante est la mairesse de Montréal et qu’Anne Hidalgo est la maire de Paris, selon le choix de chacune.

Courrier

Question

Pourquoi écrivez-vous Pékin et non Beijing ? Et Bombay et non Mumbai ?

Réponse

Ce sont les noms qui figurent encore dans les principaux ouvrages de référence en français.

De façon schématique, en excluant notamment les considérations politiques, disons que ce sont des adaptations ou des traductions (exonymes), plutôt que des noms donnés localement (endonymes).

En français, nous faisons de même avec un très grand nombre de noms de villes ou de pays. Nous écrivons donc Anvers et non Antwerpen, Florence et non Firenze, Londres et non London, Le Caire et non al-Qāhira, Japon et non Nippon ou Nihon (selon le nom venu des Chinois).

Il arrive tout de même que l’on emploie les deux noms en écrivant par exemple : Le premier ministre est arrivé hier à Pékin (Beijing) pour une visite de trois jours. Il se rendra l’année prochaine à Bombay (Mumbai).

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