J’étais éditorialiste en chef, ces quatre dernières années. Une fonction qui apporte une grande visibilité, et dont le titre est clair : chef de l’éditorial, des éditorialistes. Mais depuis le 1er janvier, j’occupe un nouveau poste dont le titre est plus nébuleux pour ceux qui ne connaissent pas les arcanes d’un journal. Éditeur adjoint.

Je ne suis donc pas l’éditeur, un poste qu’occupe Guy Crevier, et qui consiste à être l’ultime responsable du contenu de La Presse. Je suis plutôt, en tant qu’éditeur adjoint, le grand patron de la salle de rédaction et de ses quelque 200 journalistes. C’est pour ça qu’on présente parfois ce poste comme étant celui de rédacteur en chef : je suis celui qui dirige le journal « d’un couvert à l’autre », et sur toutes ses plateformes (tablette, web et mobile).

Je suis donc celui qui décide de l’orientation stratégique du média, de sa direction, sa vision (je suis d’ailleurs aussi vice-président à l’Information, ce qui m’assure un siège au comité de direction de La Presse, dirigé par le président, dans lequel je prends part aux décisions stratégiques de l’entreprise).

Mais au jour le jour, mon travail ressemble, en quelque sorte, à celui de capitaine de navire : je fixe le cap, la destination, puis je m’assure que toutes les équipes travaillent ensemble pour y arriver.

C’est donc un tout autre travail que celui que j’occupais jusqu’ici, qui sollicite d’autres parties de mon cerveau. J’avoue que le défi m’excite au plus haut point ! La Presse est une institution tellement importante dans le paysage québécois, et ce, depuis plus de 135 ans. Et le contexte de crise sanitaire actuel montre à quel point, c’est plus vrai que jamais.

Les journalistes ne sont ni des « pigeons voyageurs » ni des « gérants d’estrade », pour reprendre les expressions malheureuses du directeur général de la santé publique, Horacio Arruda. Ce sont, d’abord et avant tout, des poseurs de questions.

Et ce travail mené avec brio par les artisans de La Presse, il a été essentiel pendant la pandémie, car il forçait le gouvernement à se questionner, à rendre des comptes, à justifier ses décisions. Il permettait aussi aux lecteurs de suivre l’évolution de la pandémie en temps réel et d’avoir des réponses à leurs interrogations.

La mission de La Presse est d’offrir une couverture distinctive, riche et diversifiée de l’actualité afin d’aider ses lecteurs à mieux comprendre les enjeux complexes de notre société et du monde entier.

Mon travail est de m’assurer que cela continue encore longtemps.