Christian Bale retrouve dans American Hustle ses complices du film The Fighter, le cinéaste David O. Russell et Amy Adams, et se joint à Jennifer Lawrence et Bradley Cooper dans cette histoire d'arnaque inspirée d'événements survenus dansles années 80. Rencontre avec un caméléon.

«Il est où, Christian Bale?», a demandé Robert De Niro à David O. Russell. «Là. Tu viens de lui serrer la main!», a répondu le cinéaste à son ami en pointant un type ventripotent arborant un mauvais postiche sur le crâne. Le vétéran acteur, qui fait une apparition courte, mais lourde d'impact, dans American Hustle, n'avait pas reconnu la vedette de la trilogie The Dark Knight.

Et pour cause. Christian Bale peut être méconnaissable et il n'hésite pas à jouer avec sa silhouette. Il a gagné 45 kg de muscles afin d'incarner Bruce Wayne/Batman, alors qu'il en avait perdu 27 pour son rôle dans The Machinist. Nouveau régime draconien pour The Fighter, où il incarnait le boxeur Dicky Eklund alors dépendant au crack pour David O. Russell qu'il retrouve ici... et pour lequel il a, cette fois, gagné une vingtaine de kilos. En gras.

Poids dont il s'était délesté au moment de la conférence de presse tenue à New York, où il s'était aussi «déguisé» en type sympa et volubile. Une rareté pour les représentants des médias. Moins pour ceux qu'ils côtoient à l'écran, puisqu'il fait partie d'au moins deux familles cinématographiques qui l'ont adopté. Celle de Christopher Nolan et celle du réalisateur de Silver Linings Playbook.



«Je suis toujours intéressé par ce que fait David. Je sais que ce sera quelque chose de fascinant et de mémorable pour moi. Il a un point de vue intéressant sur tout, son approche du travail et sa manière de diriger les acteurs sont différentes», indiquait l'acteur qui incarne ici Irving Rosenfeld, un escroc à la petite semaine dont la vie change pour le mieux après sa rencontre avec Sydney Prosser (Amy Adams) et pour le pire quand un agent du FBI (Bradley Cooper) l'utilise pour arnaquer des politiciens véreux.

Un tournage de 42 jours que Christian Bale a aimé. En fait, plus que ça. Adoré. La passion est, au sens de celui qui exerce ce métier depuis l'enfance (il avait 13 ans quand Steven Spielberg l'a recruté pour Empire of the Sun), un ingrédient sans lequel il ne plonge pas dans un projet ni un personnage. Parce que, outre la transformation physique, Christian Bale joue le caméléon de l'intérieur. Expérimenter la folie des uns, la tragédie des autres, il fait. Mais pas qu'en surface.

C'est ce qu'il apprécie tellement de l'univers de David O. Russell. Cette manière, en sa compagnie, «d'étudier les gens, de voir comment ils mettent un masque pour ensuite, une fois cachés, révéler qui ils sont vraiment. Puisque, d'une certaine manière, nous sommes tous des bouffons», conclut celui que le cinéaste pousse, chaque fois, «à chercher la vérité et l'âme derrière le coloré et le clinquant». Autant de bases sur lesquelles est construit American Hustle.

Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.

Photo Alliance Vivafilm

Christian Bale