Née quelques mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la comédienne anglaise Charlotte Rampling a interprété des dizaines de rôles avec les plus grands réalisateurs de cinéma: Patrice Chéreau, Lars von Trier, Luchino Visconti, François Ozon, Woody Allen et Sidney Lumet. Elle joue bien sûr son propre rôle dans The Look, documentaire qui, à travers des conversations captées entre Mme Rampling et des proches, se questionne sur l'exposition de sa personne à des fins artistiques. La réalisatrice Angelina Maccarone répond à nos questions.

1 Comment en êtes-vous arrivée à ce projet?

J'ai été bénie du fait que deux des artisans, un des éditeurs et le directeur photo, ont proposé mon nom au producteur. Je ne voulais pas faire un portrait conventionnel et rattaché à une chronologie rigide. Lorsque Charlotte et moi nous sommes rencontrées la première fois, je lui ai proposé de diviser le film en chapitres avec des thèmes précis et où elle échange avec des gens. L'idée lui a plu.

2 Que trouvez-vous fascinant chez Charlotte Rampling?

Elle est une actrice fantastique, qui incarne totalement ses personnages. Elle devient ces personnes et laisse les spectateurs s'en approcher. Mais en parallèle, elle demeure très secrète de sa personne. Il y a toujours quelque chose de mystérieux chez elle. C'est un paradoxe qui me fascine, tout comme le courage qu'elle a de suivre ses instincts.

3 D'un film à l'autre, y a-t-il un lien chez ses personnages?

J'ai vu plusieurs de ses films à leur sortie, dont Sous le sable, La piscine ou encore Vers le Sud. Georgy Girl fut une grande découverte. Si je vois un lien d'un film à l'autre, c'est que ces oeuvres sont risquées. Et Charlotte prend elle aussi des risques, en questionnant les stéréotypes féminins tout en les interprétant et en devenant la femme parfaite, comme Woody Allen a un jour dit d'elle. Charlotte ose beaucoup dans le choix de ses personnages. Elle est devenue un modèle en choisissant d'interpréter des rôles allant bien au-delà des archétypes habituels.