Netflix a ajouté une mise en garde sur sa plateforme au sujet du film controversé Girl (Fille). L'oeuvre du réalisateur et coscénariste belge Lukas Dhont est apparue vendredi dans le catalogue de visionnement en ligne un peu partout sur la planète dont au Canada.

Le diffuseur a également créé un site web offrant des ressources au public afin que des gens qui se sentent interpellés par le contenu du film puissent obtenir de l'aide.

En cliquant sur le film, les usagers de la plateforme verront apparaître une mise en garde prévenant que l'oeuvre s'adresse à un «public averti». «Ce film traite de sujets sensibles et inclut du contenu sexuel et une scène d'automutilation», informe le message en anglais, traduit en français en sous-titres.

On invite les téléspectateurs à visiter la page Girlmovie.info pour obtenir plus d'information. On y retrouve, en anglais, des détails sur le projet Trevor, une ligne d'assistance téléphonique confidentielle gratuite, disponible 24 heures sur 24 pour aider les personnes LGBTQ aux États-Unis.

La page contient un autre lien vers l'organisme de défense des droits GLAAD, une communauté internationale de jeunes LGBTQ. Une vidéo raconte également l'histoire de Nora Monsecour, une danseuse transgenre belge dont la vie a inspiré le film de Lukas Dhont.

Girl a obtenu une nomination aux Golden Globes et a été projeté dans de nombreux festivals de cinéma. Le drame a choqué certains critiques par la manière dont il dépeint une jeune fille transgenre de 15 ans poursuivant son rêve de devenir ballerine tout en se préparant à subir une chirurgie de réaffectation sexuelle.

Netflix affirme avoir collaboré avec GLAAD, les responsables du Trevor Project et d'autres organisations afin de mettre en place ces mises en garde.

Une page de sensibilisation similaire avait été créée pour accompagner la série pour adolescents 13 Reasons Why, qui traitait du suicide.

L'acteur belge Victor Polster interprète le rôle principal dans Girl. Son personnage rencontre des médecins et suit un traitement d'hormonothérapie tout en s'entraînant dans le monde très compétitif de la danse. Le long métrage a remporté plusieurs prix prestigieux dont la Caméra d'or du Festival de Cannes, remise au meilleur premier film d'un réalisateur.

Certains critiques ont exprimé leur malaise face à une histoire racontée du point de vue d'un cinéaste qui n'est pas transgenre et que le rôle principal soit incarné par un acteur qui n'est pas transgenre non plus. Des reproches ont aussi été adressés pour la manière dont le sujet est traité, soulignant des plans centrés sur les organes génitaux et une scène d'automutilation déchirante.

«Ce film a le potentiel d'être très dangereux pour une jeune personne trans, dans n'importe quel pays, qui pourrait tomber sur cela et penser que c'est en quelque sorte une voie à suivre pour obtenir le corps qu'ils ont toujours pensé qu'ils auraient dû avoir à l'origine», a récemment commenté en entrevue téléphonique le responsable des pages de culture et de divertissement du magazine Out, Tre'vell Anderson.

«L'une des choses que fait le film, c'est qu'il présente l'expérience trans comme étant purement physique et purement médicale. Il simplifie à l'excès l'expérience d'être trans et ne tient pas compte de l'état psychologique que cela implique aussi.»