Luc Besson craint que son prochain long métrage, Valérian, une superproduction d'un budget de 170 millions d'euros devant employer 1200 personnes pendant six mois, ne se tourne pas en France en raison du crédit d'impôt défavorable aux films en langue anglaise.

Le système de crédit d'impôt cinéma permet à une société de production de déduire de son imposition 20% de certaines dépenses de production effectuées en France.

«Je ne sais pas si je pourrai tourner en France. C'est dans les arcanes politiques... Je pense que tout le monde aimerait bien que l'on fasse le film ici, encore faut-il qu'on ait le droit», a déclaré le cinéaste sur RTL, lundi soir. «Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je prépare mon film et j'espère que ça pourra s'arranger...», a-t-il ajouté à propos de l'adaptation de la BD de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières.

«J'ai envie de tourner dans mon pays avec des techniciens français. Ça me met les boules comme on dit. J'ai prévenu les autorités», a affirmé Luc Besson, citant le nom de François Hollande.

«Il y a un tout petit problème qui s'appelle les crédits d'impôts qui, en France pour les films français, sont de 20% et pour les films étrangers de 30%... Le seul problème, c'est que je suis un film français en langue anglaise donc j'ai le droit à zéro en tant que film français. En tant que film étranger du coup, j'ai droit à zéro parce que le producteur est français. Je suis dans une espèce de trou juridique», a-t-il ajouté.

Selon le cinéaste et producteur, s'il tourne en Hongrie, il récupère fiscalement de ce pays 35 à 40% de l'investissement total. «Je suis patriote, mais 15 à 20 millions ça commence à faire un peu lourd (...)».

Il a par ailleurs annoncé être en train d'écrire Lucy 2, toujours avec Scarlett Johansson.

Revenant sur la polémique concernant son statut fiscal personnel, le réalisateur qui est devenu résident fiscal en Californie a expliqué qu'il vivait six mois aux USA et six mois en France. «Je paie à peu près 20% d'impôts aux USA, 80% en France. J'ai essayé de faire cet équilibre dans ce sens-là (...) J'aurais pu faire 100% aux États-Unis. J'ai demandé à ce qu'il y ait le maximum en France parce que je préfère payer mes impôts dans mon pays».