À l'aube de la fin de semaine du gala des Jutra, qui récompensera ce dimanche l'excellence du cinéma d'ici, la Cinémathèque québécoise reçoit un nouvel appui, qui arrive directement cette fois-ci de Paris.

«Je mesure le danger qui plane sur la Cinémathèque québécoise, de la voir pour ainsi disparaître en tant qu'institution indépendante, dans un (possible) regroupement plus vaste, à la suite d'une fusion avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)», a écrit le directeur général de la Cinémathèque française, Serge Toubiana, dans une lettre obtenue par La Presse.  

«Il me paraît important de redire l'importance des missions essentielles d'une Cinémathèque, à savoir la préservation du patrimoine cinématographique et audiovisuel, la restauration des oeuvres, mais aussi, et c'est primordial, la transmission de leur mémoire à travers les activités des programmations», a-t-il poursuivi. 

Sentiment d'inquiétude

Au début du mois de mars, plusieurs grands du cinéma, dont Denys Arcand, entre autres, ont écrit une lettre ouverte adressée au premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et à la ministre de la Culture, Hélène David. 

Ces cinéastes craignent qu'un possible arrimage des services entre la Cinémathèque québécoise et BAnQ fragilise la mission d'éducation et de transmission du patrimoine cinématographique québécois. 

En réaction, le président du conseil d'administration, Louis-Philippe Rochon, a répondu que la Cinémathèque travaille «en étroite collaboration (avec le ministère de la Culture) afin de trouver une solution permettant à la fois de pérenniser l'institution et lui permettre d'accomplir sa mission».

Selon nos informations, une décision finale sur l'avenir de l'institution doit être prise d'ici juin. 

Rappelons qu'à ce jour, la Cinémathèque évalue qu'elle a un manque à gagner de 600 000 $ pour boucler son budget annuel d'exploitation.