Le Fonds des talents de Téléfilm Canada a recueilli des contributions privées totalisant plus de 14 millions $ en appui à l'industrie canadienne du long métrage, une première en 50 ans pour l'agence fédérale.

La majeure partie de ces contributions provient de Bell Média et Corus Entertainment, qui ont respectivement versé 8 millions $ et 5,7 millions $ au Fonds des talents, en conformité avec la politique relative aux avantages tangibles du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

«Nous sommes très heureux de l'appui de Bell Média et de Corus Entertainment», a déclaré en entrevue la directrice générale de Téléfilm, Carolle Brabant.

«C'était l'objectif du Fonds des talents, que le secteur privé soutienne encore davantage cette industrie, très importante au Canada. Nous sommes très, très emballés par la réponse reçue.»

En vertu de la politique relative aux avantages tangibles, les entreprises qui font l'acquisition d'actifs dans le domaine de la télévision et de la radio doivent verser un pourcentage du coût d'achat à des programmes qui bénéficieront à tout le système.

Lorsque Bell Média a acquis Astral l'an dernier, le CRTC lui avait ordonné de verser quelque 246,9 millions $ au cours des sept années suivantes pour appuyer différentes initiatives du domaine artistique, incluant un soutien aux cinéastes canadiens.

Téléfilm Canada, la société d'État chargée de promouvoir et de développer l'industrie canadienne du cinéma, a lancé le Fonds des talents en 2012 pour encourager l'investissement privé. L'argent ainsi amassé sera versé à des cinéastes d'expérience et de la relève pour de nouveaux projets.

L'agence a annoncé le montant total des dons jeudi, à l'occasion de la réunion du comité consultatif du Fonds qui avait lieu à Toronto. L'objectif est d'atteindre 25 millions $ en dons d'ici 2017.

En 2012, le gouvernement fédéral a mis la hache dans les subventions versées à trois sociétés du domaine artistique - Téléfilm, l'Office national du film et Radio-Canada - de 10 pour cent sur une période de trois ans.

Mme Brabant a cependant dit, jeudi, que l'initiative de Téléfilm pour obtenir de l'investissement du secteur privé n'était pas liée aux compressions budgétaires.

La diversification des sources de financement faisait partie du plan d'entreprise de Téléfilm depuis 2011, et l'annonce du fonds destiné à l'investissement privé a été faite un mois avant que les conservateurs n'annoncent des compressions en 2012.