Dès son annonce, la production a bien pris soin d'entretenir la nature «sulfureuse» du projet de Lars von Trier. On évoquait l'élaboration d'un véritable film porno. Une rumeur a un temps couru voulant que Shia LaBeouf avait même envoyé au cinéaste un sex tape en guise d'audition. À l'arrivée, Nymphomaniac est une production où tout a évidemment été réglé au quart de tour, selon un plan bien établi.

Les services d'acteurs spécialisés dans la production porno ont été requis. Pour les scènes où il était impossible de doubler les acteurs, des prothèses ont été utilisées. La jeune Stacy Martin, qui interprète l'héroïne du film dans ses années de jeunesse, a expliqué aux journalistes comment le tournage s'était déroulé.

«Je ne savais que trois choses au moment où j'ai entendu parler de ce projet: qu'il s'agissait d'une réalisation de Lars von Trier, que des doublures seraient utilisées pour les scènes pornos et qu'il y aurait aussi des prothèses. Tout cela était très clair depuis le tout début. Je trouvais ça amusant!»

Un réalisme étonnant

Sur le plateau, l'actrice a été surprise par le réalisme des prothèses sur le plan visuel. Qui s'enfilent comme un costume.

«Le but d'une telle prothèse est d'enlever toute sensation, fait remarquer l'actrice. De cette façon, je me suis sentie entièrement protégée. C'est un peu comme un plâtre qu'on moule parfaitement sur le corps. Une gaine de plastique qui aurait l'apparence parfaite d'un sexe. Et ça prend trois heures et demie à enfiler, ce truc-là! Mais une fois la prothèse posée, je pouvais évoluer sur le plateau en toute aisance. Aucune partie intime de mon corps n'était exposée.»

L'an dernier, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ont aussi eu recours à ce genre de prothèses très réalistes pour le tournage du film d'Abdellatif Kechiche, La vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2.