Étranglées par la crise, le piratage et la forte augmentation de la TVA sur la culture, les salles de cinéma espagnoles ont enregistré la semaine passée, leur pire week-end en six ans, a indiqué mardi la confédération des producteurs FAPAE.

«Le week-end dernier, le produit des entrées de tout le cinéma en général a été le pire de ces six dernières années avec seulement 3,55 millions d'euros», a déclaré le président de la FAPAE Pedro Pérez, au festival de Malaga.

Outre la crise et le piratage qui a représenté 536,2 millions de films téléchargés en Espagne en 2012, selon l'Observatoire de la piraterie, l'industrie du cinéma a souffert d'une forte hausse de la TVA sur les produits culturels, passée de 8% à 21%.

Depuis l'entrée en vigueur de l'augmentation de la TVA en septembre 2012, les entrées ont chuté de 5,3%, a affirmé la Fédération des cinémas d'Espagne (FECE), dans un communiqué.

Quelque 141 salles de cinéma ont fermé en 2012. Et les salles historiques de cinéma Renoir de Madrid devraient également bientôt fermer leurs portes, selon leur propriétaire Altafilms, l'un des principaux distributeurs indépendants de films.

«Nous avons résisté tant qu'on pouvait... mais les gens ne vont plus au cinéma. Le commerce du DVD est ruiné, le cinéma et les télévisions ne soutiennent plus ni le cinéma espagnol ni le cinéma d'auteur», a déploré le propriétaire d'Altafilms et président de l'académie de cinéma espagnol, Enrique González Macho, dans El Pais.

Altafims, qui a possédé jusqu'à 200 salles dans le passé et distribué des réalisateurs Woody Allen, Roman Polansky ou Krzysztof Kieslowski, pourrait n'en conserver qu'une vingtaine.

Le secteur souffre également des coupes des aides publiques aux productions nationales, dans le cadre de la cure d'austérité décidée par le gouvernement conservateur pour réduire les déficits publics depuis son arrivée au pouvoir fin 2011.

Pour 2013, «le nombre de films produits a diminué de 6,7% par rapport à 2012 et de 27,6% par rapport à 2011», regrette la FAPAE.