Une immense foule de personnalités, dont le président Nicolas Sarkozy, et de nombreux anonymes parqués derrière des barrières ont rendu lundi un émouvant hommage à l'acteur Jean-Claude Brialy, dont les obsèques ont été célébrées dans l'après-midi en l'église Saint-Louis-en-l'Île, à Paris.

Le comédien est décédé mercredi dernier à l'âge de 74 ans des suites d'un cancer, à son domicile parisien.

Nombre de personnalités du monde politique étaient présentes, à commencer par le président de la République, qui avait modifié son emploi du temps pour être présent, ou Christine Albanel, ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement, en passant par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, la ministre de l'Intérieur, Michèle-Alliot Marie, ou les anciens ministres Simone Veil et Edouard Balladur.

Saluant aussi la mémoire de celui qui fut à la fois la mémoire vivante du cinéma et du théâtre français, et dont les amitiés avec les artistes étaient réputées indéfectibles, acteurs et comédiens étaient également nombreux à gagner dès 15 h la petite église de l'île Saint-Louis, dans l'un des plus anciens quartiers de la capitale.

Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve et Jean Rochefort en tête, mais aussi Guy Bedos, Omar Sharif, Gérard Jugnot, Anouk Aimée ou Sarah Biasini ont été rejoints par Christian Vadim, Muriel Robin, Michel Boujenah, Laurent Baffie et Macha Méril. Tous ont écouté la sobre homélie de la cérémonie, célébrée par le curé de la paroisse, le père Gérard Pelletier, et Mgr Jean-Michel Di Falco-Léandri, évêque de Gap, ami du comédien disparu et figure incontournable de l'Eglise de France.

Manifestement émus, les chanteurs Charles Aznavour, Carlos, Jane Birkin et Juliette Gréco, ou les animateurs et journalistes Claire Chazal, Marc-Olivier Fogiel, Philippe Bouvard, Bernard Montiel, Paul Amar ou Julien Lepers.

Autres proches venus saluer leur ami disparu, les réalisateurs Patrice Chéreau et Bertrand Blier, accompagné de la comédienne Rachida Brakni, les producteurs Alain Terzian et Jean-Claude Camus, ainsi qu'Anne-Aymone Giscard d'Estaing au bras de l'éditeur Bernard Fixot.

Exclus en revanche de l'église du XVIIe siècle, célèbre pour abriter une sculpture de bois polychrome de l'école rhénane datant du XVe siècle et figurant la «Dormition de la Sainte-Vierge», les journalistes, photographes et caméras étaient maintenus à distance, selon la volonté du défunt.

Également à l'écart et massés derrière des barrières, des centaines d'anonymes, bloqués au niveau de Pont Marie et Sully-Morland, réagissaient parfois vivement d'être ainsi tenus à distance, tous les accès à l'île Saint-Louis ayant été bouclés par un important dispositif policier dès le début de l'après-midi.

«On a dit partout que Brialy était un acteur «immensément» populaire. Ce n'est pas normal qu'on soit parqués comme des moutons sans même pourvoir apercevoir le cercueil», déplorait Laurette, une fan de 51 ans. «On y est quand même pour quelque chose dans les raisons de son succès», justifiait-elle, déçue «d'avoir fait 300 kilomètres pour rien».

Initialement annoncée au cimetière du Montparnasse, l'inhumation de Jean-Claude Brialy devait finalement se dérouler au cimetière parisien de Montmartre en fin d'après-midi, dans la plus stricte intimité.