À 62 ans, l'acteur et producteur américain Michael Douglas va recevoir vendredi l'hommage du 33e festival de Deauville pour l'ensemble de sa carrière, presque trente ans après son père Kirk Douglas, l'une des icônes du cinéma américain.

Avec cet hommage, «je songe plus à mon père qu'à moi. Je pense qu'il y a une sensation d'immortalité que votre père puisse vous voir, trente ans après, recevoir le même honneur que lui», déclare Michael Douglas, interviewé jeudi par l'AFP dans un hôtel parisien. «À nous deux, nous cumulons 65 ans dans le business et 140 films», souligne l'acteur.

À propos, comment va Kirk Douglas, 91 ans, honoré par le festival de Deauville en 1978 et inoubliable interprète de Spartacus? «Il est incroyable. Il travaille, il s'occupe de la promotion de son nouveau livre. J'ai de la chance», répond son fils.

Né le 25 septembre 1944 dans le New Jersey, de deux parents comédiens, Michael Douglas reconnaît que cela n'a pas été toujours simple pour lui de se faire un prénom dans le monde du cinéma. «Bien sûr, on me comparait toujours à mon père - qui est fantastique. Alors cela a pris un peu plus de temps», souligne-t-il. Le fait de recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour Wall Street d'Oliver Stone (1987) a été très important pour moi», ajoute-t-il.

Michael Douglas est un homme à multiples facettes: acteur de nombreux films à succès (Liaison fatale, Basic Instinct) mais aussi producteur de films remarqués (Vol au dessus d'un nid de coucou, Le Syndrome chinois), il apprécie de plus en plus le cinéma indépendant.

C'est pourquoi il a accepté de jouer le rôle d'un père déjanté dans King of California, un premier film de Mike Cahill, qui sera présenté vendredi à l'ouverture du festival de Deauville.

«Alexander Payne, qui est ami de Mike Cahill et l'un des producteurs du film m'a envoyé le scénario. J'ai aimé l'histoire. Elle est amusante, imprévisible et poignante».

Cette comédie légère raconte les tribulations d'un père qui embarque sa fille de 17 ans dans une chasse au trésor en pleine zone urbaine. «Cette histoire me touche. Cela montre comment parfois les adultes se comportent en enfants et les enfants en adultes», relève l'acteur.

Depuis son deuxième mariage en 2000 avec l'actrice Catherine Zeta-Jones dont il a deux enfants, Douglas a cessé de faire passer sa carrière avant sa famille. «Mes priorités ont considérablement changé», souligne-t-il.

C'est d'ailleurs à Deauville, en 1998, qu'il a rencontré la jeune actrice brune. Cette fois-ci, Catherine Zeta-Jones ne sera pas avec lui sur les planches: «elle est restée garder les enfants».

C'est la troisième fois que Michael Douglas se rend au festival du film américain de Deauville. «C'est fun. On passe un moment agréable. Il n'y pas la pression de la compétition comme ailleurs», déclare le producteur.

«Et puis la France a toujours été gentille avec la famille Douglas. Elle nous a soutenu depuis des années. Mon père et moi nous trouvons que c'est un endroit chaleureux où se rendre», relève Michael Douglas.

Messager de la paix pour les Nations Unies, Michael Douglas se bat pour la réduction du nombre d'armes nucléaires. Il se dit optimiste, notamment dans le contexte des prochaines élections présidentielles américaines. Et ne cache pas son faible pour la démocrate Hillary Clinton. «J'aimerais que mon prochain président ait des discussions sur l'oreiller avec Bill Clinton. Je serais très content», confie-t-il en riant.