Les avocats américains du cinéaste Roman Polanski, accusé de «relations sexuelles illégales» avec une mineure en 1977, ont à nouveau demandé l'abandon des poursuites, estimant que le procès n'avait pas été équitable, rapporte jeudi le site internet du Los Angeles Times.

Les avocats du cinéaste ont déposé une requête devant une cour d'appel de Los Angeles, affirmant que de nombreux vices de procédure avaient entaché le procès de leur client, aujourd'hui assigné à résidence dans son chalet suisse de Gstaad dans l'attente d'une éventuelle extradition aux États-Unis.

La défense de Roman Polanski, âgé de 76 ans, avait déjà réclamé l'abandon des poursuites au motif que le procès de leur client n'avait pas été équitable, mais avait été déboutée par la justice en décembre dernier.

Les avocats affirment cette fois que des membres haut placés du bureau du procureur avaient convaincu le procureur de l'époque, Roger Gunson, de ne pas demander la révocation du juge de l'affaire, Laurence Rittenband - aujourd'hui décédé - alors même que ce dernier aurait reconnu devant eux avoir commis des irrégularités dans la procédure, selon le Los Angeles Times

En mars 1977, le cinéaste, alors âgé de 43 ans et réalisateur déjà mondialement connu, avait eu une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans, en marge d'une séance de photographie chez l'acteur Jack Nicholson.

Quelques semaines plus tard, au cours de son procès pour viol, à la suite d'une plainte des parents de l'adolescente, M. Polanski avait plaidé non coupable avant de changer de stratégie et de reconnaître le détournement de mineure.

Mais le cinéaste s'était finalement enfui des États-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné. Il n'a jamais remis les pieds aux États-Unis.

Sur un autre front juridique, les avocats de Roman Polanski avaient demandé en janvier dernier à ce qu'il puisse être jugé par contumace. La justice avait rejeté la demande.

Les avocats avaient cependant annoncé qu'ils feraient appel, conduisant la Suisse à déclarer qu'elle ne statuerait pas sur l'extradition avant une décision définitive de la justice américaine.

Les avocats du cinéaste n'ont pas encore interjeté appel dans cette affaire.