Une fois de plus, le cinéma québécois occupera sa bonne part d'écrans pendant la saison estivale. Sept productions d'ici sont inscrites au programme. Du drame biographique jusqu'au film indépendant, en passant par une sélection cannoise et des comédies plus ou moins dramatiques, les plats du pays ne devraient pas trop manquer de saveur.

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>> L'enfant prodige (sortie: 28 mai)

Drame biographique réalisé par Luc Dionne. Avec Patrick Drolet, Marc Labrèche, Macha Grenon, Guillaume LeBon. Lothaire Bluteau.

La vie à la fois fulgurante et tragique du compositeur québécois André Mathieu, surnommé le «petit Mozart canadien», mort à l'âge de 39 ans. Plus de 40 ans après sa disparition, le compositeur et musicien québécois André Mathieu revivra au grand écran sous les auspices de Luc Dionne, lui-même porté par la dévotion du pianiste Alain Lefèvre.

«Tout part de l'oeuvre musicale, explique le réalisateur et auteur du scénario. Voilà l'aspect que je veux mettre de l'avant, d'abord et avant tout. Il y a une partie biographique, mais la structure est plus éclatée que dans un biopic classique. C'est la musique qui mène.» Patrick Drolet incarne Mathieu à l'âge adulte, un défi ayant exigé quatre mois de préparation.

La première mondiale de L'enfant prodige a lieu le 9 mai à Shanghai lors de l'ouverture du Pavillon du Canada de l'Exposition universelle.

>> Les amours imaginaires (sortie: 11 juin)

Comédie dramatique réalisée par Xavier Dolan. Avec Mona Chokri, Xavier Dolan, Niels Schneider.

Au cours d'un périple, deux amis, épris du même garçon, se livrent un duel malsain.

Tourné dans l'urgence, ce second long métrage de Xavier Dolan a été fabriqué de la même façon que J'ai tué ma mère, avec deux fois plus de moyens (600 000 dollars).

«Les amours imaginaires est très différent de J'ai tué ma mère par le style, le ton, la légèreté, explique l'auteur cinéaste. Il s'agit d'un film générationnel sur une chute amoureuse, dépeinte avec cynisme. Par rapport au premier, je dirais que c'est un film de jeune adulte plutôt qu'un film adolescent.»

Révélé l'an dernier à la Quinzaine des réalisateurs, Dolan retourne au Festival de Cannes cette année, cette fois par la porte d'entrée officielle. La première mondiale des Amours imaginaires, sélectionné dans le programme Un certain regard, s'y tiendra.

>> Le baiser du barbu
(sortie: 18 juin)

Comédie réalisée par Yves Pelletier. Avec David Savard, Isabelle Blais, Louis-José Houde, Hélène Bourgeois-Leclerc.

Par superstition, un acteur se fait pousser la barbe mais son amoureuse y est allergique.

Sept ans après Les aimants, Yves Pelletier a enfin pu tourner son deuxième film, une comédie qu'il souhaite fine et légère.

«Ce que je propose ne rentre pas dans une case, explique l'auteur cinéaste. Il n'y a pas de gags ni de répliques assassines, on est plus proche d'un univers à la Rohmer ou à la Truffaut que d'une grosse comédie.»

Réalisé avec un budget de 3,4 millions de dollars, Le baiser du barbu a obtenu du financement de la SODEC mais pas de Téléfilm Canada. Des partenaires privés ont été mis à profit, de même qu'une enveloppe à la performance qu'a investie la productrice Nicole Robert.

>> Piché - Entre ciel et terre
(sortie: 7 juillet)

Drame biographique réalisé par Sylvain Archambault. Avec Michel Côté, Maxime Le Flaguais, Isabelle Guérard, Sophie Prégent.

Le commandant Robert Piché fait miraculeusement atterrir aux Açores un avion Airbus en panne d'essence. Après plusieurs années de préparation, le fameux film sur le commandant Piché a eu l'autorisation de décoller, sous la houlette du réalisateur Sylvain Archambault (Pour toujours les Canadiens).

Après la défection d'Erik Canuel, le projet a été remanié au point où le scénariste Ian Lauzon (De père en flic) a dû accoucher d'un nouveau scénario, plus orienté vers la psychologie des personnages.

«Lorsqu'il a posé l'Airbus 330, Robert Piché a dû aussi poser en atterrissage forcé une partie de sa vie et assumer son passé», a déclaré Michel Côté. Le pilote a toujours été présent sur le plateau. «Je ne suis pas intimidé; je le prends comme un conseiller, et c'est un grand avantage de l'avoir», a affirmé le réalisateur.

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Cabotins (sortie: 23 juillet)

Comédie réalisée par Alain Desrochers. Avec Rémy Girard, Gilles Renaud, Yves Jacques, Pierre-François Legendre.

Un ancien comédien de «variétés» ruiné organise une tournée avec ses anciens comparses. Après Nitro et avant Gerry, l'éclectique Alain Desrochers porte à l'écran le tout premier scénario de film qu'a écrit Ian Lauzon, le coauteur de De père en flic (et aussi scénariste de Piché - Entre ciel et terre).

L'intrigue de Cabotins est campée en 1985, alors que des comédiens spécialisés de vaudeville tentent de faire revivre un art disparu. Le tournage a donné l'occasion aux acteurs du film de replonger dans cet univers particulier. «C'est une époque que j'admire, soulignait Rémy Girard. Il y a quelques années, j'ai travaillé avec Gilles Latulippe. Quand tu te retrouves avec lui sur une scène et que tu dois faire rire les gens, il n'y a qu'une chose à faire: tu le regardes et t'apprends!» Le maître du genre a été consulté pendant la préparation du film.

>> Filière 13
(sortie: 6 août)
 
Comédie réalisée par Patrick Huard. Avec Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge, Paul Doucet, Jean-Pierre Bergeron.

Trois policiers vivent des situations de détresse psychologique. Pour son second long métrage, Patrick Huard a réuni l'équipe des Trois petits cochons, tant du côté du scénario que de la distribution.

«Il y a une zone de confort, il y a trois gars d'élite, a expliqué le réalisateur. Ils sont bons, ils sont hot, il y a une complicité entre nous.»

Le film a été réalisé avec un budget d'un peu plus de 5 millions de dollars. «C'est un bon budget, reconnaît Huard, mais en même temps, ce n'est pas tant d'argent que ça. Au Québec, chaque film est un miracle! Filière 13, poursuit-il, est une comédie qui se passe dans le milieu de la police mais l'intrigue n'est pas vraiment de nature policière. C'est plutôt sur la détresse psychologique masculine dans un milieu macho et de l'ultra performance. C'est une comédie sur un ton hyperéaliste.»

>> Y'en aura pas de facile (sortie: 27 août)

Comédie réalisée par Marc-André Lavoie. Avec Mahée Paiement, Claude Legault, Suzanne Clément, David Boutin.

Somme toute, la vie c'est simple... Après Bluff, qu'il avait cosigné avec Simon Olivier-Fecteau, Marc-André Lavoie s'attarde à dépeindre une galerie de personnages à qui arrivent des choses, moins faciles.

Dans ce film réalisé sans l'appui des institutions, l'auteur cinéaste propose cinq histoires différentes, toutes liées entre elles. L'intérêt de la formule, expliquait le réalisateur, réside dans sa souplesse pour accommoder les comédiens et les membres de l'équipe technique avec un budget assez réduit.

L'équipe de Bluff a été réunie à 95%, et les nombreux acteurs ont tous répondu à l'appel de nouveau. La date de sortie étant fixée au 27 août, peut-on prévoir un lancement au Festival des films du monde?