Le comédien, chanteur et sénateur Jean Lapointe ainsi que le président de la division filmée de l'entreprise E1 Entertainment, Patrice Théroux, ont été honorés jeudi soir au souper annuel de l'Association des cinémas et cinéparcs du Québec (APCCQ). 

Devant quelque 250 convives réunis dans un hôtel du centre-ville de Montréal, MM. Lapointe et Théroux ont respectivement reçu les prix «Bobine d'or» et «Hommage». Chaque année, l'APCCQ honore un artiste et un artisan du milieu du cinéma.

Rencontrés par La Presse peu avant le début de la soirée, les deux lauréats étaient bien entendu heureux et honorés de cet hommage.

Jean Lapointe s'est dit «très flatté» de cette nouvelle reconnaissance qui s'ajoute à plusieurs autres. «Ça fait toujours plaisir, a-t-il dit en entrevue. Ça me dit que j'ai réalisé quelques bons coups. Mais je ne vais pas m'en faire une gloire. La gloire, c'est éphémère. Mais ça fait plaisir à la famille, aux amis.

«J'ai toujours été un homme de scène, poursuit-il. Mais depuis quelques années, le cinéma prend plus de place dans ma carrière.»

Selon lui, le cinéma est une question d'instinct. Il rappelle n'avoir jamais appris le métier d'acteur et joue avec ses «tripes». «Je ne joue pas au cinéma. Je suis le personnage qu'on me demande d'être», dit-il. Parfois même, il préfère qu'un réalisateur vienne lui lire son scénario. Ce fut le cas avec Robin Aubert (Saints-Martyrs-des-Damnés) dont le prochain long métrage, À l'origine d'un cri, mettra Jean Lapointe en vedette.

Lorsqu'on lui demande quel est le film marquant de sa carrière. M. Lapointe évoque Les ordres sans hésiter. «Michel Brault m'a montré à être un acteur sobre», dit-il.

Patrice Théroux

Patrice Théroux est quant à lui un des plus importants acteurs canadiens dans le domaine de la distribution de films. Après avoir travaillé durant de longues années chez Alliance, il a quitté en 2006 et s'est joint à l'entreprise E1 Entertainment à Toronto.

«Lorsque je suis arrivé à E1, le secteur film et télé n'existait pas, rappelle-t-il. Nous avons acquis le distributeur Films Séville, au Québec, qui nous a servi de base, de plate-forme à ce nouveau département.»

Très vite, le groupe a grossi et a ouvert des bureaux à l'étranger. Séville a aussi racheté Christal Films, au moment de sa faillite.

«Aujourd'hui, nous sommes le plus grand producteur canadien en télévision, dit M. Théroux. En 2010, nous produirons pour environ 90 millions US de produits de télévision, ce qui équivaut environ à 100 heures.»

Il s'est déclaré «surpris et enchanté» de l'hommage de l'APCCQ. «Surpris parce que lorsqu'on est parti depuis longtemps, on a l'impression que les gens nous ont oublié. Et enchanté d'être honoré la même année que Jean Lapointe. C'est touchant.»

Président de l'APCCQ, Didier Farré a qualifié les lauréats de «deux personnes d'exception».

«J'étais distributeur dans les années 70 lorsque j'ai vu Jean Lapointe dans le film One man (Robin Spry), qui parlait d'écologie avant le temps, et il m'avait beaucoup impressionné. Lorsque je l'ai mieux connu, j'ai entre autres trouvé génial son numéro du pianiste solitaire dont les feuilles partent au vent.»

«Patrice Théroux est un exemple de réussite, poursuit M. Ferré. Il connaît très bien le milieu et c'est un homme d'affaires extraordinaire. Et j'aime beaucoup les choix de films de Séville, qui propose un bon mélange de titres.»