Avec 28 ans de carrière à son actif, le gymnaste et champion du monde de karaté à cinq reprises Jean Frenette est devenu un incontournable de l'industrie de la cascade. Avec On Set Stunts, son entreprise montréalaise composée de 20 casse-cous professionnels, il enchaîne les gros contrats (Immortals, Mirror Mirror) depuis le tournage à Montréal du péplum 300, où il a prouvé qu'il était passé maître dans l'art des combats du genre.

«300 a été une expérience extraordinaire en tant que cascadeur: se battre pendant 5 mois, 12 heures par jour était incroyable! Depuis, on est beaucoup approchés par les studios américains pour des projets du même type, comme Immortals du réalisateur Tarsem Singh. Ce film marque un moment important dans ma vie, autant comme accomplissement personnel qu'au niveau de ma carrière», explique le coordonnateur de cascades et réalisateur qui a également travaillé sur des productions québécoises comme Nitro, De père en flic et Café de Flore.

Jean Frenette revient tout juste de Los Angeles, où il est allé rencontrer les producteurs de Robopocalypse, le prochain Spielberg qui sera tourné dans les studios Mel's en 2012.

«J'ai également été approché pour un gros projet sur la vie de Jules César par les producteurs d'Immortals. Ça serait tourné dans deux ans et il s'agirait d'une trilogie tournée au Maroc et à Rome», explique-t-il.

Camp d'entraînement

Situé au pavillon du Canada dans l'île Notre-Dame, On Set Stunts est un véritable camp d'entraînement pour les cascadeurs, mais aussi pour les acteurs venus tourner à Montréal.

«On s'occupe de leur préparation physique, mais aussi de la nutrition et de la physiothérapie. C'est également ici que je fais la conceptualisation et les répétitions des cascades. Le réalisateur vient avec les producteurs, et on défile les scènes du film une à une. On les tourne puis on les monte, et ça sert ensuite de référence pour le tournage», précise-t-il.

«La vedette d'Immortals, Henri Cavill, était déjà entraîné physiquement avant d'arriver à Montréal. Une fois ici, on a consacré deux ou trois mois à lui enseigner la technique et les chorégraphies. Les seuls moments où il a été doublé, c'est vraiment pour les grosses chutes. Toutes les bagarres, c'est lui. Il a fait un excellent travail. On a surtout dû doubler des acteurs, comme Mickey Rourke, qui ne pouvaient assurer toutes leurs scènes d'action», ajoute-t-il.

Blanche-Neige nouvelle version

Pour Mirror Mirror, adaptation du conte Blanche-Neige par Tarsem Singh, le réalisateur a choisi de collaborer de nouveau avec Jean Frenette et son équipe.

«J'aime bien l'époque dans laquelle se situe Blanche-Neige du point de vue de la stylistique des combats, avec l'utilisation du fleuret et de coups beaucoup plus rapides. J'ai voulu faire un hommage à Gene Kelly des années 40 dans Les trois mousquetaires. Gene Kelly avait un style de combat au fleuret qui n'était pas classique. J'ai recréé ça pour Blanche-Neige quand elle se bat. Alors que pour le prince, j'ai gardé un style classique plus à la Douglas Fairbanks (Le signe de Zorro) ou Errol Flynn (Les aventures de Robin des Bois)», explique Jean Frenette.

Le coordonnateur de cascades a fait appel à un spécialiste du combat au sabre de Los Angeles pour doubler Armie Hammer, l'acteur qui incarne le prince, mais il a pu compter sur sa propre fille et son équipe pour le reste de la distribution.

«C'est ma fille de 16 ans, Naomie Frenette, qui a doublé Blanche-Neige, jouée par Lily Collins. Je suis très fier d'elle!», dit-il.

«Dans la vision de Tarsem, les nains se battent sur des échasses. On a donc pu utiliser nos gars et on a fait venir deux spécialistes français d'échasses à air comprimé, qui permettent de faire des sauts périlleux complètement fous. Quant à Julia Roberts, elle a été doublée pour les scènes à cheval par la Québécoise Marie-Pier Gauthier», conclut-il.