Le gala Prends ça court!, qui récompense annuellement la crème du court métrage québécois, sera le grand absent de la programmation des Rendez-vous Québec cinéma (RVQC) qui s'amorceront le 20 février.

L'organisateur de l'événement, Danny Lennon, en a décidé ainsi devant son incapacité à trouver le financement requis pour payer les frais de fonctionnement de la soirée.

«Je suis tanné de payer de ma poche. Alors, j'ai décidé de ne pas le faire, a-t-il indiqué en entrevue. Les collaborateurs sont là pour remettre les prix, mais malheureusement, il n'y a pas grand monde qui frappe à la porte pour aider l'organisation derrière tout ça, du moins correctement. J'ai le désir que le gala atteigne un niveau supérieur, mais c'est pas possible cette année.»

Effectivement, pour la remise des prix, M. Lennon n'éprouve aucun souci. De nombreux commanditaires, privés et publics, sont au rendez-vous chaque année pour donner des prix, en argent et en services, aux gagnants des différentes catégories. Ainsi, cette année, le total des bourses aurait atteint 230 000 $, précise M. Lennon.

L'annulation du gala survient alors que le court métrage québécois est célébré plus que jamais en ce début d'année avec deux oeuvres, Fauve de Jérémy Comte et Marguerite de Marianne Farley, en lice pour l'obtention de l'Oscar du meilleur court de fiction.

Incidemment, Fauve avait, l'an dernier, remporté la Coupe du court, prix le plus prestigieux de la soirée Prends ça court!

Ce gala est totalement indépendant des Rendez-vous Québec cinéma, mais les deux événements sont liés depuis des années. Dans les faits, Pends ça court! constitue la soirée la plus courue des RVQC. Chaque année, elle attire des centaines de jeunes créateurs survoltés entassés pratiquement les uns par-dessus les autres dans la plus grande salle de la Cinémathèque québécoise. Cette soirée est très festive et les artisans les plus connus du cinéma québécois ne se font pas prier pour venir remettre des prix aux cinéastes de la relève.

«On a essayé de l'aider»

Jointe par La Presse, la directrice générale des RVQC, Ségolène Roederer, se dit peinée par cette absence de taille. Mais elle estime que M. Lennon devrait se montrer plus ouvert à la collaboration externe.

«Ça fait plusieurs années que nous coproduisons le gala ensemble. J'étais même prête à investir plus d'argent cette année. Mais Danny fait tout, tout seul, dit-elle. On a essayé de l'aider à structurer les choses afin de rendre sa tâche moins lourde, mais nous n'y sommes pas arrivés. Par contre, s'il veut recommencer, nous serons évidemment à ses côtés pour l'accompagner.»

Pour remplacer le gala, les RVQC tiendront une soirée, La Saint-Valentin du court métrage, qui rendra hommage à ce genre et à ses artisans. Celle-ci aura lieu le 26 février.

Quant à M. Lennon, il ne renonce pas à revenir avec une nouvelle formule du gala qui en aurait été cette année à sa 16e édition. «Si on peut, on reviendra cette année. Sinon, plus tard. Souvent, quand on pose un tel geste, il y a enfin des choses qui bougent.»

Toute la programmation des Rendez-vous Québec Cinéma sera annoncée ce matin.