Le rideau s'est levé mercredi soir sur la 75e Mostra de Venise avec la projection de First Man, biopic signé Damien Chazelle dans lequel Ryan Gosling s'est glissé dans la combinaison de l'astronaute Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune.

Arrivée mercredi dans la Cité des Doges, l'équipe du film s'est présentée en fin d'après-midi au Palais du cinéma, sur le Lido, où les attendaient les photographes et les nombreux chasseurs d'autographes et de selfies.

Veste de smoking blanche sur pantalon noir, Ryan Gosling s'est prêté à l'exercice répondant aux appels des dizaines de fans qui scandaient son prénom. À ses côtés se tenaient l'actrice britannique Claire Foy et l'acteur australien Jason Clarke.

Ils avaient été précédé sur le tapis rouge par les neufs membres du jury présidé par le cinéaste Mexicain Guillermo Del Toro. À ses côtés siègent cette année les acteurs, actrices et cinéastes Sylvia Chang, Trine Dyrholm, Nicole Garcia, Paolo Genovese, Malgorzata Szumowska, Taika Waititi, Christoph Waltz et Naomi Watts.

Sa présentation en avant-première mondiale à la Mostra place d'ores et déjà First Man en orbite pour les Oscars, comme avant lui Gravity, Birdman ou Spotlight, longs métrages présentés eux aussi à Venise avant de remporter de multiples statuettes à Hollywood.

Timidement applaudi lors de la projection matinale réservée à la presse, le film n'est pas sans rappeler L'étoffe des héros ou Apollo 13, odes à l'Amérique triomphante, à la lutte avec sa rivale soviétique dans la conquête de l'espace.

Il se concentre sur les huit années précédant l'alunissage, conclu par la phrase désormais légendaire («Un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité») prononcée par Neil Armstrong en posant le pied sur la Lune le 21 juillet 1969. Ce dernier est mort en 2012, à l'âge de 82 ans.

La caméra de Damien Chazelle fait alterner les scènes consacrées aux entraînements physiques et psychologiques des astronautes avec des passages dédiés à leur vie intime. Une large place est faite à Janet Armstrong (incarnée par Claire Foy), qui attend son mari dans l'angoisse.

«J'ai pu m'appuyer sur beaucoup de ressources pour le rôle. J'ai été aidé par les enfants de Neil Armstrong, par son épouse, j'ai parlé avec des personnes qui l'ont connu dans son enfance, la Nasa aussi nous a ouvert ses portes», a expliqué à la presse Ryan Gosling.

«Claustrophobie»

«Neil était une personne très humble et donc, le défi était de respecter cette partie de son caractère mais aussi de créer des ouvertures pour faire apparaître ce qu'il ressentait», a ajouté l'acteur canadien de 37 ans.

L'équipe du film a évoqué un tournage éprouvant, pour lequel Damien Chazelle a souhaité recréer l'atmosphère oppressante des capsules spatiales.

«Je suis allé voir ces vaisseaux dans des musées, je me suis rendu compte de leur étroitesse et j'ai cherché à faire sentir l'impression d'être dans l'espace», a déclaré le cinéaste de 33 ans. Sa comédie musicale La La Land (déjà avec Ryan Gosling), présentée à Venise en 2016, lui avait valu l'Oscar du meilleur réalisateur dans la foulée.

«J'étais à la limite de l'épuisement (...). Le gros problème a été la sensation de claustrophobie associée au fait de savoir qu'à l'extérieur tout le monde attend que tu fasses ton travail», a déclaré l'acteur Jason Clarke, qui incarne l'astronaute Ed White.

La cérémonie d'ouverture de cette 75e Mostra a donné lieu à la remise d'un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à l'actrice britannique Vanessa Redgrave (Blow Up, Marie Stuart, Julia). Le même prix sera aussi remis pendant le festival au réalisateur canadien de 75 ans David Cronenberg (The Fly, A History of Violence).

Des stars comme Lady Gaga, Joaquin Phoenix, Emma Stone, des films engagés contre le racisme ou le terrorisme, des productions Netflix dont un inédit, The Other Side of The Wind, le film qu'Orson Welles avait laissé inachevé, sont à l'affiche de cette édition qui compte 21 longs métrages en compétition. Le palmarès sera révélé le samedi 8 septembre.

L'an passé, The Shape of Water, conte fantastique de Guillermo Del Toro, qui préside le jury, avait réussi le coup double en remportant l'Oscar du meilleur film dans la foulée du Lion d'or.