Parmi les films présentés dans les premiers moments du 20e Festival international de films Fantasia, qui commence aujourd'hui et se poursuit jusqu'au 3 août, deux documentaires qui feront vibrer le geek en vous. Vraiment. Le test a été fait. Le premier s'intéresse aux monstres qui hantent les écrans de cinéma et à ceux qui les créent. Le second se penche sur un monstre sacré disparu l'an dernier.

Creature Designers - The Frankenstein Complex

De Gilles Penso et Alexandre Ponset

Maître ès monstres, Guillermo del Toro fait partie (avec les Kevin Smith, Joe Dante, Rick Baker et autres John Landis) des «invités» de Creature Designers - The Frankenstein Complex, de Gilles Penso et Alexandre Ponset, qui se penche sur... disons, la nature du monstre. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan et de Crimson Peak y fait flèche de tout bois sur un sujet qu'il maîtrise et adore. Qu'est-ce qui fait un «bon» monstre? À quoi sert le monstre? Qu'est-ce que la dualité du monstre? «On ne dessine jamais un monstre pour être un monstre, mais pour être un personnage.» Bref. Il est brillant.

Comme les autres intervenants de ce documentaire qui ratisse large et ne prend pas parti, genre «Bouh! la capture de mouvement et les images de synthèse; et vive le bon vieux temps des créatures "animatroniques" ou des figurines animées en stop-motion». Non, chaque chose, chaque technique s'affiche ici, trouve sa place. Même si chacune a bousculé les choses au fil de l'histoire du cinéma. Terminator 2 a mis le CGI sur la carte. Jurassic Park a «prouvé» que plus rien n'était impossible. Le Gollum d'Andy Serkis a fait passer la capture de mouvement à la capture de performance. Et pourtant, à l'origine, était un Lon Chaney qui était un effet spécial à lui seul.

En fait, ce que regrettent les artisans derrière le monstre, c'est qu'ils offraient autrefois LEUR vision des créatures qu'ils avaient à modeler, sculpter, imaginer, animer. Aujourd'hui à l'écran, c'est la vision des entreprises que l'on voit. Le vrai péril pour la créativité n'est peut-être pas dans le monstre lui-même...

Projection vendredi, à 18 h, au Théâtre Hall de l'Université Concordia (1455, boul. De Maisonneuve Ouest), suivie d'une classe de maître de Guillermo del Toro.

For the Love of Spock

D'Adam Nimoy

Le défi? Arriver les yeux secs au générique de For the Love of Spock, documentaire réalisé par Adam Nimoy sur son père et sur le personnage plus grand que nature qui en a fait une icône de la culture pop. L'acteur Leonard Nimoy et Spock, le mythique Vulcain de Star Trek - série créée par Gene Roddenberry qui célèbre son 50e anniversaire.

Entendre Simon Pegg (Scotty dans la nouvelle franchise et coscénariste de Star Trek Beyond, à l'affiche le 22 juillet) résumer l'homme et le personnage par le mot «noble»; Karl Urban (le «nouveau» Dr McCoy), par «digne»; William Shatner et Zachary Quinto (le premier capitaine Kirk et le Spock 2.0), par «amour»... Sérieux, difficile de rester insensible si le personnage et l'homme ont un jour signifié quelque chose pour vous.

Comprendre qu'Adam Nimoy rend là un hommage à son père, mort le 27 février 2015 à l'âge de 83 ans. Le documentaire, dans lequel interviennent des membres de l'équipage du U.S.S. Enterprise (l'original et celui que J.J. Abrams a [re]mis en orbite) de même que la famille, les amis et les proches de Leonard Nimoy, fait bien sûr mention des conflits que l'homme a vécus avec les siens et des tensions qui ont eu lieu sur le plateau de Star Trek, mais on est plutôt dans le côté positif de la carrière et de la vie de celui qui, découvre-t-on (peut-être), a fait bien plus en vie et en carrière que porter l'éternel «Live long and prosper» (accompagné du signe que l'on sait... et qu'il a lui-même suggéré à Gene Roddenberry). Fascinant.

Projection samedi, à 16 h 10, au Théâtre Hall de l'Université Concordia (1455, boul. De Maisonneuve Ouest).

Photo fournie par Fantasia

For the Love of Spock a été réalisé par le fils du légendaire Leonard Nimoy, Adam Nimoy.