Fondé en 2012 par les dirigeants de Fantasia afin d'attirer les intervenants internationaux de l'industrie du cinéma de genre, le marché de coproduction Frontières aura désormais ses entrées au Marché du film du Festival de Cannes.

Après avoir tenu une succursale européenne au Festival du film fantastique de Bruxelles pendant trois ans, le marché de coproduction Frontières vient de conclure une nouvelle entente de partenariat avec le Marché du film du Festival de Cannes, le plus important que compte la planète cinéma.

Cette entente, négociée par la directrice de Frontières, Lindsay Peters, permettra à l'organisation de se faire valoir sur la Croisette dès le mois prochain. Différentes activités promotionnelles seront alors mises en place pour inciter les plus importants intervenants de l'industrie du cinéma de genre à assister ensuite à l'édition nord-américaine de Frontières, laquelle se tiendra à Montréal du 21 au 24 juillet.

«C'est une formidable nouvelle, commente Pierre Corbeil, président et fondateur du festival Fantasia. Pour nous, l'intérêt d'aller à Cannes est d'avoir accès à des décideurs de grand calibre, qui sont déjà sur place. De leur côté, les dirigeants du Marché du film veulent aussi s'ouvrir au cinéma de genre. Ils estiment le moment opportun pour ce faire, car ils constatent la progression d'événements comme le nôtre un peu partout à travers le monde. C'est comme une évolution naturelle pour eux.»

Il convient ici de souligner que le Marché du Festival de Cannes n'est pas tributaire de la sensibilité artistique des programmateurs des différentes sélections. C'est là que convergent les acheteurs et intervenants venus du monde entier, parallèlement à la tenue du festival.

Des retombées directes

Cette espèce de consécration pour Fantasia aura des retombées directes sur la réputation du festival montréalais.

«Depuis la création de Frontières, la perception que les gens de l'industrie ont de notre festival a beaucoup changé, explique Pierre Corbeil. Nos représentations sont prises beaucoup plus au sérieux. On sent un véritable intérêt. C'est la même chose du côté des organismes gouvernementaux, que ce soit du côté de Téléfilm, de la SODEC ou de la Ville de Montréal. La Ville a d'ailleurs doublé sa mise cette année et nous octroie la somme de 100 000 $. Nous faisons désormais partie de la catégorie des grands événements.»

Des 400 professionnels qui fréquentaient annuellement Fantasia depuis la création de Frontières, environ 300 provenaient de l'extérieur du Québec. Grâce au nouveau partenariat, on s'attend à en accueillir encore plus.

«D'ici deux ou trois ans, nous espérons accueillir à Montréal environ un millier d'intervenants pendant le marché Frontières. Nous voulons développer le volet destiné aux gens de l'industrie de façon vraiment importante», poursuit Pierre Corbeil.

Le directeur de Fantasia croit aussi que son festival peut encore beaucoup progresser.

«Cet été, nous célébrerons le 20e anniversaire du festival, dit-il. On devrait déjà monter une marche ou deux de plus. L'industrie du cinéma est en pleine métamorphose et je crois que, plus que jamais, les festivals ont un rôle important à jouer pour mettre en valeur des oeuvres qui, autrement, auraient du mal à se faire valoir.»

Le 20e festival Fantasia se tiendra à Montréal du 14 juillet au 2 août.