The Forbidden Room, le plus récent film de Guy Maddin tourné en partie à Montréal, sera présenté en première mondiale lors du prochain festival du film le Sundance.

L'annonce en a été faite plus tôt aujourd'hui par le Centre PHI du Vieux-Montréal. C'est d'ailleurs à cet endroit que le célèbre cinéaste manitobain avait installé son plateau en juillet 2013 pour un tournage éclair en compagnie de plusieurs comédiens québécois, dont Roy Dupuis, Sophie Desmarais, Karine Vanasse et Caroline Dhavernas.

Le scénario du film se décline ainsi: «L'apparition inexplicable d'un mystérieux coureur des bois, à bord d'un sous-marin coincé sous l'eau depuis des mois avec sa cargaison explosive, terrifie l'équipage forcé d'arpenter les couloirs du vaisseau condamné. Contraints, ceux-ci s'apprêtent à effectuer un voyage jusqu'à la source de leurs plus funestes craintes.»

Le tournage du film avait débuté en 2012 au Centre George Pompidou de Paris où Maddin avait travaillé avec Mathieu Amalric, Géraldine Chaplin, Charlotte Rampling et autres. Son nouvel opus est la résultante d'un autre projet intitulé Séances dans lequel Maddin a tourné trente courts métrages en 27 jours. Ces courts métrages étaient eux-mêmes inspirés de vieux films perdus dont on ne connaît plus que les synopsis.

À Montréal par exemple, Maddin avait tourné un court métrage librement inspiré de Journée scoute de Albert Tessier (1929) et un autre faisant écho à Scorching Flame, film d'Armand Robi et Ernest Ouimet tourné en 1918.

Dans le milieu du cinéma, Maddin est un artiste multidisciplinaire qui a la cote. «C'est un grand artiste qui fait une carrière énorme et est reconnu internationalement même s'il ne fait pas des choses traditionnelles, soulignait Carole Laure rencontrée au moment du tournage montréalais l'été dernier. Ses films sont expérimentaux et le traitement n'est pas classique. Toutes ses images sont travaillées. La postproduction de ses films est énorme.»

The Forbidden Room est une coproduction entre Phi Films, Buffalo Gal Pictures et l'ONF.

Vincent Morisset

Parlant de l'ONF, cet organisme est également coproducteur, avec France Télévisions, de Jusqu'ici (Way To Go), nouvelle oeuvre interactive de Vincent Morisset qui sera également de la programmation de Sundance.

Morisset, qui avait signé le clip interactif Just A Reflektor d'Arcade Fire, propose cette fois une oeuvre mystérieuse à utiliser sur son navigateur web. «C'est un jeu, une berceuse, une alarme, un brusque réveil devant les aléas du quotidien», écrit l'ONF dans un communiqué de presse émis en fin d'après-midi.

Mais encore? Il s'agit d'une exploration sur le thème de l'expérience du déplacement, lit-on sur le site internet de l'ONF. Le tournage des plans est singulier, alliant une approche cinématographique et des contrôles de jeu vidéo.

La présence des plus récents opus de MM. Maddin et Morisset s'ajoutent à trois autres oeuvres québécoises dont la présence à Sundance a été annoncée hier. Il s'agit du long métrage Chorus de François Delisle, du documentaire Le profil Amina de Sophie Deraspe et du film post-apocalyptique Turbo Kid coécrit et coréalisé par un collectif formé d'Anouk Whissell, de François Simard et de Yoann-Karl Whissell.